Driver : San Francisco
Comment ne pas se rappeler l’arrivée du tout premier Driver sur PlayStation ? Avec ses quatre villes modélisées en 3D, ses courses-poursuites haletantes, son ambiance directement issue des années 70 et sa prise en main jouissive, le titre de Reflection (aujourd'hui devenu Ubisoft Reflections) a marqué au fer rouge toute une génération de pilotes virtuels. Après trois volets à la qualité décroissante, le studio se lance enfin dans l'ère de la HD avec Driver : San Francisco, un épisode définitivement tourné vers les racines de la saga. Suite à une virée à Londres et à une session d'une heure de jeu, nous sommes enfin en mesure de vous livrer nos impressions. Les voici.
Le premier élément qui prouve que cet épisode est un véritable retour aux sources est la présence de Martin Edmondson aux commandes de ce Driver : San Francisco. Absent du développement de Driver : Parallel Lines (suite à quelques déboires avec Atari), le game designer revient avec une idée en tête : se focaliser sur la conduite et le comportement des bolides. Ainsi, une fois la manette en mains, on retrouve immédiatement ce feeling qui nous avait tant marqué dans Driver premier du nom. Les suspensions molles des véhicules, les longs dérapages stylés et les mythiques courses-poursuites sont autant de facteurs qui plairont à ceux qui ont retourné en long et en large l'opus fondateur. La ville de San Francisco, qui était déjà présente dans la première mouture, fait aussi un retour remarqué avec ses rues à fort dénivelé et ses lieux aussi marquants que le Golden Bridge, le Transamerica Pyramid, Alcatraz et même les campagnes alentour. Un excellent choix qui, selon les aveux d'Edmondson, concerne une volonté de retrouver l'ambiance des chassés-croisés de films tels que le mythique Bullit. Un autre ingrédient qui plaira assurément aux fans de la saga : le retour de John Tanner, le flic infiltré qui s'était pris une balle dans le dos par le criminel Jericho à la fin de DRIV3R. Six mois plus tard, suite à un transfert de Jericho qui tourne mal, c'est à un petit séjour dans le coma auquel l'ami Tanner a droit. Et c'est vraiment là que Driver : San Francisco démarre, puisque c'est dans l'imaginaire de Tanner que le joueur officiera en utilisant la fameuse particularité du jeu appelée Shift. A n'importe quel moment donc, Tanner peut s'extirper de son corps, flotter dans les airs tel un fantôme, et se diriger vers la voiture de son choix pour prendre possession du corps du conducteur (on parle de plus de 120 véhicules sous licences officielles). Si le Shift permet de s'affranchir des phases à pied – qui n'ont jamais été une réussite –, il permet aussi de mettre à profit de nombreuses tactiques. Par exemple, si les forces de l'ordre se montrent trop récalcitrantes, vous pouvez prendre possession d'un camion de la voie d'en face et les percuter de plein fouet avant de tranquillement retourner dans votre voiture initiale.
Sortir de sa Tanner
Cette mécanique offre des sensations assez grisantes, et on a vite tendance à expérimenter toutes sortes de choses, tout en traversant la ville avec une vue qui fait immanquablement penser à Google Earth. Mais alors, comment se déroule l'intrigue du jeu si on peut déambuler un peu n'importe où ? Et bien concrètement, l'histoire avance quand on choisit d'entrer dans la Dodge Challenger de Tanner, sous réserve d'avoir terminé quelques objectifs secondaires. Pour trouver ces derniers, il faut simplement se déplacer vers les icônes correspondantes sur la carte et s'immiscer dans des véhicules qui proposent des missions aux contextes assez variés et souvent amusants. On peu par exemple effrayer un moniteur d'auto-école un peu trop lourdingue, en réalisant des manœuvres suicidaires, conduire une ambulance et arriver à l'hôpital avant que le pouls du patient ne chute trop. On peut également participer à des courses sauvages ou encore stopper des fuyards dans la peau de la Police. Une fois les objectifs remplis, le scénario avance et on débloque une nouvelle partie de la ville pour repartir sur les chapeaux de roues. Au rayon des petits bonus sympathiques, on peut aussi parler de la collection de voitures à acheter dans divers garages, d'un boost et d'une attaque charge pour arriver à ses fins plus facilement, mais aussi d'un multijoueur qui devrait proposer 19 modes différents. Au final donc, ce nouveau contact avec Driver : San Francisco s'avère assez positif, même si l’on pouvait regretter une réalisation assez perfectible et très aliasée. Espérons que ce vilain grief sera corrigé pour l'arrivée du jeu qui est programmée pour le 1er septembre prochain. Enfin, signalons qu'une démo sera bien proposée et que la version Wii, annoncée à l'E3 dernier, est toujours en développement mais qu'elle proposera une histoire différente et une absence du mode Shift.