Dragon Quest XI : un retour triomphal ? On y a joué, nos impressions manette en mains
C’est lors d’un showcase Square Enix pré-E3, tranquillement siégé en pleine capitale britannique, que nous avons eu l’occasion d’assister à une jolie présentation du prochain Dragon Quest. Mieux encore, la possibilité de jouer à deux longues démos nous fut présentée et autant vous dire que l’occasion ne s’est pas fait attendre. Depuis son premier opus en 1986, la saga de Yūji Horii s’est vite imposée comme un classique du RPG en proposant des mécaniques de jeu profondes ainsi qu’un univers vaste et coloré : ce onzième opus canonique apporte beaucoup de nouveautés, mais prend-il le risque de dénaturer la série ?
Avec de tout nouveaux personnages, Dragon Quest XI compte bien surprendre son public et, plus particulièrement, l’Européen avec une version occidentale affinée. Son producteur Hokuto Okamoto le précise d’ailleurs bien : le titre a été développé « en pensant aux nouveaux joueurs ». Bénéficiant d’une véritable localisation avec un doublage anglais (désactivable pour profiter des bruitages originaux si l’envie vous prend) et de traductions en français, italien, allemand, espagnol ou la langue de Shakespeare, la volonté de ce nouvel épisode de proposer une histoire profonde et surtout accessible n’est pas cachée. Pour la première fois, les dialogues ressemblent (presque) à de vraies cinématiques modernes, avec une mise en scène, des voix et des actions dynamiques. Une petite révolution dans Dragon Quest, qui conserve tout de même son côté nippon traditionnel avec un déroulement classique et textuel de la plupart des conversations annexes. Et dieu sait qu’il y en a car, comme à son habitude, Square Enix a déployé ici un énorme univers, vivant et interactif.
SEUL FACE À SON AVENIR
Le Héros, protagoniste principal et ainsi sobrement nommé, est logiquement au cœur de ce Dragon Quest XI. Jeune adulte courageux, il se rend compte d’une ascendance divine qui fait de lui un « éclairé », au destin héroïque. Sur les conseils de son grand-père, il doit se rendre au royaume d’Héliodor et donc quitter son village natal pour obtenir les réponses à ses questions. C’est précisément là que commençait la première démo jouable : livré à nous-même, nous commencions seul et devions traverser les premières plaines à l’aide de notre cheval. Après quelques combats classiques en tour par tour et contre certains ennemis récurrents de Dragon Quest, nous sommes arrivés au sein de la terre royale : pas de doute, l’aspect heroic-fantasy est bien présent et la direction artistique est très réussie. Le château est gigantesque, le village regorge de PNJ à droite et à gauche et la plupart des maisons, étables, hôtels et commerces sont accessibles. Quelques quêtes secondaires sont disponibles, faisant usage du saut (encore drôlement rigide) et de vos talents d’exploration. Si le cachet très japonais si traditionnel est respecté, on remarque tout de même certaines textures assez baveuses, popant de manière parfois hasardeuse et entachées par un quadrillage un peu dérangeant lors des gros plans. Ceci dit, le jeu est fluide se laisse parcourir agréablement sur une PlayStation 4 basique.
L’UNION FAIT LA FORCE
Très vite, on en vient à demander une audience auprès du roi mais les choses ne se passent pas comme prévues : accusé d’être une « engeance de l’ombre », on se fait embarquer par la garde et c’est alors la fin de la première démo. Il s’agit là du véritable début de l’aventure et, donc, d’une parfaite occasion d’enchaîner avec la deuxième session prévue. C’est dans la zone de Gallopolis, que l’on nous annonce longue de 10 heures de jeu, que le Héros fait désormais équipe avec les 4 autres personnages présentés : Érik, Véronica, Séréna et Sylvander, personnage de cirque ayant fraîchement rejoint le groupe. Chaque personnage dispose de son caractère bien précis, permettant une homogénéité certaine dans les dialogues et les combats. Ici, le but était d’aider un prince dans sa quête de légitimité afin d’obtenir son aide en retour. Le fils du roi étant une personne lâche et pleutre, prêt à tout pour cacher son manque d’expérience à son père et au peuple qu’il devra gouverner plus tard, il fera appel à vos services, usurpant identité et gloire à son avantage. Bien sûr, le tout est prétexte à des scènes humoristiques – toujours très accentuées dans ses émotions – mais efficaces. On a ainsi participé à une course de chevaux, très classique dans son fonctionnement à base de checkpoints d’accélération, sous le costume du Prince, lui ne sachant pas monter et devant impérativement participer à l’épreuve.
De même, lorsqu’il sera envoyé capturer un monstre terrorisant les environs, c’est en réalité nous qui étions chargés d’affronter la bête. Si la démo était relativement facile, tous les combats des zones étant optionnels car facilement évitables (et les stats de nos personnages étant déjà bien à niveau), on doit avouer avoir pris un malin plaisir à partir se castagner. Comme d’habitude, le système de tour par tour présente une véritable profondeur, chaque personnage pouvant suivre des stratégies préalablement déterminées afin de convenir à un combat plus spécifique qu’un autre. L’attribution d’items à l’un ou à l’autre n’est également pas à prendre à la légère, qu’il s’agisse d’armes ou d’armures achetées auparavant dans les boutiques ou de potions en tout genre. Toujours, la palette de coup dépend de chaque combattant et une jauge de magie est disponible afin de varier les attaques intelligemment : les scènes d’action s’avèrent toujours aussi fouillées et en émane une précision indéniable et propre à la saga. En réalité, le jeu regorge de fonctions impossibles à exploiter correctement sur un temps de jeu aussi réduit… Mais soyez-en sûr, le jeu est bien un véritable Dragon Quest : s’il se plaît à proposer quelques mécaniques nouvelles clairement destinées à l’occident afin de se rendre plus accessible - surtout au niveau de sa mise en scène - son univers large, coloré et sa profondeur de gameplay annoncent du tout bon pour la suite. Dragon Quest XI devrait tourner au bas mot entre 60 et 80 heures de jeu et sortira le 4 septembre 2018 sur PlayStation 4 et PC via Steam.