Preview Dr Lautrec et les Chevaliers Oubliés
Succès commercial et critique de Level-5, en association avec Nintendo, la série Professeur Layton semblait avoir inspiré Konami lors de l'annonce d'un certain Docteur Lautrec et les Chevaliers Oubliés. Des énigmes, un professeur et son assistant(e), un contexte ancré dans un XIXème siècle très similaire à l'univers du chercheur au grand chapeau, les liens sont clairs et les intentions tout autant. Néanmoins, là où le clone pouvait poindre, le jeu de Konami change subtilement la recette. Précisions 3DS en main à quelques jours de la sortie japonaise, dans notre preview.
Profondément ancré dans la culture française, Docteur Lautrec et les Chevaliers Oubliés met immédiatement l'accent sur l'immersion hexagonale avec une visite dans des arènes d'Arles mystérieuses et plus peuplées qu'une grande journée touristique d'été. Les fondations du monument grouillent en effet de gardes, bien décidés à surveiller un trésor qui intéresse de près le moustachu Jean-Pierre Lautrec et la blondinette Sophie Coubertin. Une entrée en matière qui expose en quelques secondes la direction prise par Konami, éloignant l'aspect plagiaire a priori pour une référence directe à la série Boktai de Kojima. En effet, l'investigation du sous-sol de Arles repose sur une phase infiltration durant laquelle il est impératif d'éviter les gardiens qui effectuent des rondes qu'il est facile d'esquiver. Docteur Lautrec et les Chevaliers Oubliés ne s'embarrasse pas d'un système où le bruit rentre en compte ou d'une possibilité de détourner l'attention des adversaires. Ces phases restent très simple d'accès et il suffit de quelques réflexes pour éviter d'être capturé. Néanmoins, ce genre de passage réellement ludique, à la différence d'un Professeur Layton bien plus proche d'un point'n click statique, permet de donner un aspect "aventure" plus probant. Une impression qui se confirme avec la rencontre du boss des lieux, catalogué comme Trésor Habité, et qu'il faut défier à la manière d'un Pokémon sauvage.
La team Roquefort
Tirant parti des deux écrans de la 3DS, les affrontements contre ce genre de créatures se déroulent tout de même majoritairement sur la zone inférieure de la console, l'écran supérieur servant uniquement à afficher l'ennemi combattu. Dans les faits, l'interface prend la forme d'un disque de pierre dans lequel il faut insérer divers objets. Ces derniers, à la manière des capsules dans Pokémon, permettent d'interagir avec l'adversaire en face. Chaque item dispose de statistiques propres, offensives et défensives mais également pour certains de capacités spécifiques. Il faut donc se servir de chaque objet avec parcimonie pour épuiser l'ennemi sans commettre de faux pas qui rendrait sa défaite plus lente. Il est nécessaire pour cela de toujours garder un oeil sur une aiguille qui oscille entre une zone bleue et une zone rouge, la première indiquant en un sens l'épuisement de la créature et l'autre sa résistance. Un principe difficilement jugeable sur une courte période d'essai, mais qui se montrait tout de même relativement efficace et très accessible, même si une augmentation de l'aspect tactique serait une bonne chose sur la longueur. Un autre aspect du titre de Winky Soft qui tire vers une action plus prononcée et un côté quasi RPG qui tranche nettement avec la saga Professeur Layton. Une mise en avant qui se poursuit une fois dans les rues du Paris où l'accès au différent quartiers et zones extérieures, comme Versailles, se fait via une jolie map qui regroupe l'Ile de France en 10 m² avec les principaux monuments bien visibles. Une fois dans une zone précise, la progression se remet à l'échelle et il faut donc déambuler dans les rues et avenues à la recherche d'indices sur les trésors recherchés, que ce soit par un regard précis sur différents bâtiments ou au travers de discussions avec les PNJ.
Un autre aspect du titre de Winky Soft qui tire vers une action plus prononcée et un côté quasi RPG qui tranche nettement avec la saga Professeur Layton."
Au fur et à mesure de l'avancée dans la résolution d'un mystère, des énigmes devront être résolues, revêtant dans cette prise en main une forme assez simple d'accès. Replacer des mots dans une grille de mots croisées, relier un point A à un point B en suivant un énoncé vite décrypté, la variété était bien présente, mais la réflexion un peu moins. Reste que ces dernières prenaient place très tôt dans le jeu et qu'elles devraient selon toute logique se montrer un peu plus ardues au fil de l'aventure. Afin de conserver un rythme accrocheur, Docteur Lautrec et les Chevaliers Oubliés est également animé par un scénario impliquant une sorte de bande rivale portant le nom de Chevaliers du Masque de Fer et bien motivée elle aussi à trouver le trésor "ultime" qui est au centre des enquêtes de Lautrec. Les confrontations seront donc régulières et surtout illustrées par des scènes animées très dynamiques avec un style et une mise en scène proches de séries comme Sherlock Holmes de Miyazaki ou encore Nadia : le Secret de l'Eau Bleue, notamment pour le trio pas vraiment méchant mais très décidé qui suivait de près Jean Roc Lartigue et Nadia. Convaincant quand il s'agit de la 2D, Docteur Lautrec et les Chevaliers Oubliés, l'est moins dès que les polygones font leur apparition avec un aspect assez anguleux. Une petite tare physique qui n'empêche pas le jeu de Konami de se montrer rapidement attachant avec ses personnages sympathiques, issus du trait de Hideyuki Takenami (Puyo Puyo Fever) et ce mélange entre respect et détournement fantasmé d'une France en plein XIXème. L'envie de poursuivre l'aventure une fois la session d'essai terminée est souvent bon signe. Réponse définitive d'ici quelques mois en Europe et le 7 juillet pour les amateurs d'import.