Blur

L'ambition avouée de Bizarre Creations est d'ouvrir le jeu de courses à un plus large public, de développer un titre fun et accessible qui, tout en respectant la physique réaliste qui a fait la renommée du studio, ne demande pas forcément de connaître les trajectoires par cœur et de savoir jouer du frein à main comme un chef pour espérer remporter la victoire. La solution retenue pour atteindre cet objectif ? Disséminer de nombreux bonus sur les pistes ! Au classique boost de nitro viennent s'ajouter des items plus offensifs comme les mines, le tir avant, les décharges latérales. Pas question toutefois d'afficher des carapaces vertes, ni même des missiles high-tech. Tous les bonus prennent la forme d'une décharge électrique, qui illumine encore plus des décors déjà très colorés. Un coup d'oeil sur les captures d'écran suffira à vous en convaincre, la direction artistique de Blur ne ressemble à aucune autre. Elle puise son inspiration dans le phénomène du "light graffiti" et réserve donc une place prédominante aux effets de lumière. Ainsi, toutes les courses se déroulent à l'aube ou au crépuscule afin que les traînées lumineuses des phares soient bien visibles. Les indications de trajectoire prennent, quant à elles, la forme de projection sur les bâtiments plutôt que celle de bêtes panneaux de signalisation. Pour couronner le tout, même les spectateurs tiennent à la main des bâtons fluorescents. Et donc, l'activation des bonus génère de puissants éclairs. Par moments, on en prend vraiment plein les yeux. Les développeurs ont également mis le paquet en ce qui concerne les véhicules. On pourra en effet en conduire plus de 70, chacun d'entre eux possédant ses propres caractéristiques d'adhérence, de stabilité, de drift et de puissance. Toutes les voitures peuvent subir des dommages et sont la réplique de modèles réels, ou des concepts validés par les constructeurs. La variété est également de mise en ce qui concerne les circuits, puisqu'on nous promet des pistes en centre-ville mais également en banlieue, dans la montagne, le désert, etc. Nous avons pu en parcourir quatre et vérifier que leur conception est un savant compromis entre réalisme et jouabilité. Nous avons pu reconnaître quelques bâtiments célèbres de Londres, et les textures sont manifestement issues de photographies réelles. Mais le tracé des routes a été modifié pour offrir un maximum de fun. Car en solo comme en multi, Blur gère jusqu'à 20 voitures simultanément ! Il faut donc faire de la place à tout ce beau monde, non seulement en élargissant les routes mais également en multipliant les embranchements. Il n'est pas rare de voir la route se diviser en deux ou trois tronçons distincts, qui finissent naturellement par se rejoindre un peu plus loin. Voilà qui ajoute encore un peu de piment aux courses !

Racebook

Blur se démarque également de la concurrence par son interface inspirée du web 2.0. En effet, l'histoire nous sera certes contée à travers des scènes cinématiques, mais aussi et surtout via un véritable réseau social. En solo, la liste d'amis est constituée de différents personnages contrôlés par l'intelligence artificielle. Chacun d'entre eux possède sa propre personnalité, que l'on peut observer à travers la manière qu'il a de conduire et d'utiliser les bonus, mais également via les messages de félicitations, d'insultes ou de défis qu'il envoie régulièrement au joueur. Ce procédé narratif et l'interface qui l'accompagne trouvent tout naturellement leur prolongement en multi. Cette fois, la liste d'amis est faite de véritables joueurs qui peuvent s'envoyer des messages à loisir, se retrouver sur le futur site web du jeu et même intégrer leur profil dans Facebook ou Twitter. Un simple effet de mode sans importance ? Pas sûr, car cet aspect social trouve son point culminant dans la création de groupes personnalisés, faits d'un ensemble de courses et de règles particulières. Ainsi, chaque joueur pourra parfaitement adapter le jeu à ses goûts et vérifier la popularité de son choix, ou tout simplement rejoindre les groupes qui lui conviendront le plus. Les développeurs comptent proposer d'emblée un groupe Hardcore, qui n'autorise que les voitures sportives et les circuits les plus réalistes, tout en interdisant l'utilisation de bonus et de la vue arrière. Ou encore un groupe Domination aux conditions de victoire très particulières (à chaque fois qu'un joueur mène la course de plus de 100 mètres, il gagne un point, la victoire appartenant au premier à atteindre les 5 points) et restreint aux véhicules tout-terrain et aux bonus les plus agressifs.  Nous devrions même avoir droit à un groupe "Burn-In" qui, en hommage à Burnout, se focalisera sur les courses de nuit, la nitro, et la nécessité d'être le dernier à survivre. Nous n'avons pas encore pu vérifier par nous-mêmes la souplesse de l'outil de personnalisation des groupes mais nous en attendons beaucoup. Pour l'heure, la version pré-alpha que nous avons essayé nous a surtout permis de vérifier un point essentiel : il ne faut quelques secondes pour se prendre au jeu et s'amuser. Les véhicules répondent parfaitement et l'utilisation des bonus introduit une vraie dose de stratégie et de fun. De plus, la marge de progression est encore grande puisque la liste des bonus n'est même pas finalisée. Il en va de même pour la bande son, qui pour l'heure semble encore hésiter maladroitement entre rock et rap, mais sera certainement plus homogène au final et comportera à la fois des morceaux faits maison et des titres connus. Encore un peu statiques, les circuits devraient également bénéficier d'animations supplémentaires, telles des voitures civiles présentes sur des routes perpendiculaires au circuit et pilant aux passages des bolides de courses. La sortie du jeu n'étant pas prévue avant l'automne prochain sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360, le meilleur reste incontestablement à venir !