Yoot Saito’s Odama
Avec l’avènement de la Revolution dans le courant de l’année, Nintendo consacre, en toute légitimité, une partie de son énergie dans sa prochaine console de salon. Inévitablement, les titres exclusifs au GameCube ne se poussent pas au portillon et à l’exception près de Nintendo, peu d’éditeurs et de développeurs prennent le risque de se dévouer corps et âme à cette machine. Le GameCube est en fin de carrière, c’est une lapalissade mais avec des titres tels que Chibi-Robo ! ou bien encore Yoot Saito’s Odama, elle n’a pas fini de nous surprendre. Premières impressions sur un jeu inattendu.
Un flipper de guerre stratégique durant le Japon féodal, avouez qu’il fallait y penser ! Non content de proposer un jeu original, Nintendo se lance également le pari d’instaurer un genre nouveau mélangeant deux catégories de jeu qui n’avaient pas vraiment d’éléments en commun pour être unifiés devant le curé. Et bien, c’est désormais chose faite puisque Yoot Saito's Odama, son nom complet, est un jeu de flipper qui demande de faire fonctionner sa matière grise. Il ne suffira donc pas de jouer du flip pour amasser un maximum de points. Non, non rien de tout ça, ici le but est de permettre à votre infanterie d’avancer stratégiquement vers le camp adverse pour le frapper en plein cœur. Cela peut paraître aberrant et même déroutant lors des premières parties mais Nintendo propose-là un véritable concept inédit. D’ailleurs, considérer Yoot Saito's Odama comme un simple jeu de flipper serait une erreur à ne pas faire. Ici, la bille (remplacée par un boulet de canon de taille plus imposante) se déplace avec lenteur afin de permettre au joueur de faire avancer ses troupes au sol. Toute l’action se déroule sur un seul et même tableau (rassurez-vous, il y a plusieurs types de tableaux au total) mais ponctué de pièges ou plutôt d’obstacles qui va permettre d’établir une certaine stratégie.
Jack a dit
On peut citer en exemple cette rivière qui sépare le terrain en deux parties et qui empêche les hommes de progresser naturellement. Dans ce cas de figure, il ne tient qu’à nous de propulser le boulet de canon en direction d’un barrage pour que celui-ci s’écroule et que les gravats permettent de contenir l'eau et ainsi laisser la voie libre (et sèche) à ses soldats dénués de tout diplôme de natation. Il faut donc profiter de ce moment de répit pour faire avancer ses unités et c’est là qu’entre en jeu le micro du GameCube. Vendu en bundle avec le jeu, le microphone (le même que celui de la série Mario Party) offre le possibilité de communiquer avec les troupes. "Move Forward", "Step left", "Step right", "Move backward", si votre anglais reste compréhensible, la machine interprétera correctement vos ordres. Que les non-anglophones ne cèdent pas à la panique, le jeu sera intégralement localisé dans la langue de Molière lors de sa sortie dans l’Hexagone. Il va donc falloir jongler entre plusieurs éléments à la fois et dans le feu de l’action, soyez sûr d’être confus lors des premières heures de jeu, d’autant que permuter entre la manette et le micro lorsque l’on joue en solo n’est pas la meilleure façon de rester zen. Et pourtant, il va bien falloir garder son sang-froid tant l’action est présentée ici en ralenti afin de permettre au joueur de bien mettre en place sa stratégie. Aucun doute possible, Yoot Saito's Odama est un concept purement nippon et sortir le jeu sur notre territoire est un pari osé de la part de Nintendo. Toutefois, c’est une action fort louable de la part du géant japonais et elle mérite amplement d’être soulignée en attendant d’avoir le jeu définitif entre les mains et savoir si flipper, stratégie et guerre peuvent cohabiter en trio. Réponse le 31 mars prochain.