Ubisoft : moins de narration dans ses prochains jeux car l'éditeur français n'y croit plus


Ubisoft : moins de narration dans ses prochains jeux car l'éditeur français n'y croit plus

Face à la montée en puissance des jeux uniquement orienté multijoueur à l'instar d'Overwatch, l'industrie du jeu vidéo tend à se diriger vers une production moins centrée sur la narration et plus consacrée au contenu et la beauté du monde ouvert. Si les propos peuvent paraître exagérés, c'est en tout cas ce que pense Serge Hascoët, directeur de l'éditorial chez Ubisoft, dont la tâche est de décider de l'orientation des productions réalisées par l'éditeur. Lors d'une interview avec Le Monde, il insiste sur le fait que le jeu vidéo doit prendre une toute autre direction : "Je ne veux plus qu’il [le joueur] subisse l’histoire créée par quelqu’un. Nous avons encore des jeux comme ça, mais je demande de plus en plus que l’on laisse le joueur écrire sa propre histoire, qu’il se fixe lui-même un objectif long terme, identifie les différentes opportunités qui s’ouvrent à lui, choisisse et ne suive pas un chemin décidé pour lui".

 

Toujours d'après Hascoët, les jeux d'Ubisoft en monde ouvert se démarquent par une connaissance parfaite des villes modélisées. Et l'intéressé ajoute même : "Si l’on regarde par exemple San Francisco ou la Bolivie ou encore New York, il faut que le créatif soit le meilleur spécialiste de cette ville". En clair, Ubisoft souhaite avant tout miser sur la qualité des mondes créés, pour en faire des lieux où l'on "se sent bien" et où le joueur peut choisir "de devenir détective privé, assassin, hackeur, chasseur", comme l'explique le directeur de l'éditorial de chez Ubisoft.

 

Dans la suite de l'interview, Serge Hascoët est revenu sur la licence Assassin's Creed en évoquant l'épisode de 2017 qui sera, selon lui, un jeu qui reprendra en "bonne partie" la nouvelle approche d'Ubisoft vis à vis de ces licences. Un choix étonnant quand on sait que la licence Assassin's Creed a toujours bénéficié d'une narration travaillée et poussant le joueur à suivre un fil conducteur précis. A ce sujet, l'intéressé s'explique : "Cela restait un jeu très narratif, parce qu’on avait envie de faire rencontrer les Borgia, les Medicis, Leonard de Vinci. Tout ça c'est génial. Mais notre affaire maintenant, c'est de rencontrer des personnages sans que cela soit imposé par le jeu. A l'époque on avait choisi le monde, puis l'histoire, et enfin bâti des petits systèmes dedans, des mini-quêtes. Cela restait dirigiste. Maintenant on change tout. On crée déjà le monde, et on se demande ensuite quel système on veut y mettre."

 

Difficile de savoir réellement jusqu'où ira Ubisoft dans son envie de réduire la narration au sein de ses licences, mais il est difficile d'imaginer des jeux tels que Far Cry et Assassin's Creed arriver sur le marché sans avoir ne serait-ce qu'une trame principale. D'après Serge Hascoët, nous devrions réellement voir les changements apportés par cette nouvelle politique "dans deux ans" afin de ne pas bouleverser le calendrier des licences et jeux qui sont déjà "en projet depuis maintenant quatre ou cinq ans".


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