Trials Rising : on y a rejoué (3h), encore plus fun et exigeant ?
Le parcours de Trials est plus qu’admirable : à la base un jeu Java sorti en 2000, RedLynx a su au fil des ans exploiter tout le potentiel de sa fructueuse franchise pour en faire une marque de toutes les attentions. Avec l’épisode Fusion de 2014, le studio finlandais avait atteint un nouveau stade qualitatif, lui permettant même, par la suite, d’explorer des horizons plus conceptuels avec des DLC ou le très chouette spin-off Trials of the Blood Dragon. Mais les développeurs, loin de s’asseoir sur leurs lauriers, comptent bien mettre la barre encore plus haut avec Trials Rising. Nous avons justement pu y jouer trois heures directement chez Ubisoft en compagnie de quelques-uns de ses créateurs : est-il bien parti pour être l’opus de l’ultime consécration ?
Chez JEUXACTU, nous aimons tout particulièrement Trials. Avec un concept simplissime mais néanmoins brillamment exploité de titre en titre, la saga a su s’imposer comme l’une des must-have du jeu de plateforme : difficile pour autant de renouveler suffisamment la formule pour un tout nouveau soft et de ne pas s’enfoncer dans la répétition. Annoncé lors de l’E3 2018, Trials Rising a forcément retenu notre attention même si la peur d’une certaine lassitude était réelle : comment RedLynx allait-il jouer avec la saga pour proposer du neuf ? C’est simple : les finlandais ne comptent pas réinventer les codes mais bel et bien les sublimer à la sueur de leur front, proposer une expérience ultra-aboutie tout en cadrant un univers encore plus déjanté. Une nouvelle fois, la recette prend sacrément bien.
TOTALEMENT PERCHÉ
Pour les petits nouveaux, rappelons qu’il s’agit d’un jeu de plateforme en 2D dans lequel un motard et sa machine doivent aller d’un point A à un point B en privilégiant la vitesse et la régularité pour obtenir un classement donné. Cette fois-ci, le contexte futuriste de Trials Fusion n’est plus de mise : place à l’époque actuelle et l’exploration des quatre coins du monde. Avec un parti pris pour les compétitions internationales, Rising mise beaucoup sur la diversité de ses terrains : désormais, le HUB prend place autour d’un globe terrestre sur lequel sont disséminés de multiples épreuves à la difficulté variée. L’occasion, ainsi, de jouer sur la variété des environnements puisque le titre nous emmène grimper sur la Tour Eiffel, gravir les néons de Tokyo, nous balader au Colisée ou faire un tour sur Venice Beach. Une véritable bouffée d’air frais, d’autant plus que les développeurs nous ont annoncé qu’environ 140 tracés seraient disponibles à la sortie du jeu ! De plus, il est important de préciser que ces derniers ne perdent certainement pas en folie, bien au contraire : ils gagnent non seulement en couleurs mais aussi en idées farfelues vraiment appréciables. Ainsi, un niveau nous plaçait dans un avion de transport russe en chute libre (coucou Uncharted 3), dans un studio de cinéma holywoodien avec des effets spéciaux délirants ou carrément au sommet des pyramides égyptiennes, à fond la caisse. L’esprit déjanté de Trials s’approfondit encore, notamment avec de nouveaux éléments de gameplay occasionnels qui permettent de ne jamais s’ennuyer et d’être en constante découverte de nouveaux levels et mécanismes.
LE PLUS DUR, C’EST PAS LA CHUTE, C’EST L’ATTERRISSAGE
Assurément, la grande force de Trials Rising est de proposer à nouveau une accessibilité à toute épreuve. Proposant cette fois-ci une véritable "académie" dans laquelle il est possible d’apprendre les rudiments de cette exigeante discipline, le gameplay n’a pas changé d’un poil par rapport à son prédécesseur et, en même temps, il ne demande pas ou très peu de modifications. Notre motard se contrôle au doigt et à l’œil et le fun est immédiat. C’est simple : cet opus est celui de la déconnade, du plaisir instantané et du sourire aux lèvres immuable. Un petit bonheur vidéoludique qui, pourtant, dispose d’une facette plus sombre tout aussi pertinente. Les amateurs le savent bien mais Trials est également réputé pour proposer des niveaux à la difficulté croissante, jusqu’à la crise de nerfs programmée. Ce nouveau chapitre de dérogera pas à la règle et de nombreux parcours "Extrêmes" seront disponibles pour les plus courageux, ce qui montre bien, à nouveau, toute la dextérité et l’intelligence de level design qui peuvent également s’en dégager. Une expérience qui convient ainsi aux joueurs aguerris comme aux nouveaux venus et vient parfaire cet équilibrage bien dosé.
Comme dit précédemment, la structure de Trials Rising change véritablement la donne par rapport à Fusion et c’est aussi là l’une de ses très belles qualités. Beaucoup mieux construite, la campagne solo demande d’effectuer les meilleurs scores afin de gagner des points d’expérience et de monter en levels, lequels permettront de débloquer de nouvelles épreuves et même de grands tournois. Dans ces derniers, plusieurs véritables courses seront instaurées, permettant alors de varier le jeu avec les traditionnels parcours chronométrés. Un système de sponsors a également été conçu : plusieurs marques viendront ainsi vous contacter afin de proposer un contrat, se traduisant généralement par un challenge précis sur un niveau donné qui, s’il est réussi, vous permettra de débloquer plus de pièces d’or. Car oui, tout un système de monnaie a également été mis en place, donnant lieu à une personnalisation beaucoup plus poussée de notre moto et pilote. Il est ainsi possible de coller moult stickers absolument partout, de changer la couleur de chaque élément de la carrosserie et d’habiller notre personnage très précisément avec des tenues parfois extravagantes. De ce que l’on a pu faire, le tout était franchement amusant et assez poussé : on croise juste les doigts pour que l’aspect pay to win (ne concernant que des éléments cosmétiques cependant) ne prenne pas trop de place.
PARTAGE ÉQUITABLE
Puis, Trials Rising peut se targuer de pousser ses rouages communautaires à des sommets encore jamais vus dans la série. Tout d’abord avec l’apparition de véritables modes multijoueurs : l’un est similaire à ce que l’on avait déjà pu voir auparavant, opposant plusieurs personnes sur des pistes parallèles et ne concernant qu’une poignée de tracés. L’autre, en revanche, est vraiment inédit et permet de faire la course, en ligne, et sur n’importe quel niveau choisi. Pour ce faire, les pilotes sont superposés de façon à ce que l’un puisse jeter un œil sur le fantôme des autres, évoluant en temps réel de leur côté. Une idée toute bête mais qui manquait cruellement à Trials Fusion. Enfin, il existe même un mode où l’on peut joueur à deux en local sur la même moto, le véhicule répondant équitablement aux contrôles de chacun des joueurs ! L’autre partie très croustillante, c’est que RedLynx a annoncé une énorme partie cross-platform : ainsi, il est possible de consulter tous les temps et même tous les ghosts des joueurs des autres consoles, qu’ils soient sur PC, PS4, Xbox One ou Switch. De même, l’éditeur de niveau fera son grand retour et intégrera tous les assets des anciens jeux pour des possibilités encore plus vastes. L’affaire est poussée tellement loin que le développeur a confié que les équipes réalisaient l’intégralité des levels depuis ce même mode, sans modification aucune ! Aussi, toutes les créations pourront être partagées et téléchargées à travers les plateformes, sans aucune limite. Le seul défaut que l’on pourrait reprocher au jeu est de n’avoir pas beaucoup évolué graphiquement, la version Switch étant clairement en deçà avec un framerate bloqué à 30 FPS maximum, contre 60 chez Sony et Microsoft. Honnêtement, ce n’est pas bien grave, surtout que l’OST s’annonce vraiment génial en piochant dans le Hip-Hop funky, le métal sauvage ou la drum & bass électrique pour appuyer l’ambiance sonore. Trials Rising est bien parti pour s’imposer comme une nouvelle référence du genre.