The Division 2 : on y a joué 3 bonnes heures, une suite qui manque de conviction pour le moment


The Division 2 : on y a joué 3 bonnes heures, une suite qui manque de conviction pour le moment

Avec The Division premier du nom, Ubisoft  s’était très rapidement fait une place dans le monde du multijoueur coopératif à la Destiny. Un mouvement d’ailleurs prolongé quelque peu, dans un autre registre, avec le chouette Ghost Recon Wildlands : devant le succès critique et commercial, l’annonce de The Division 2 au dernier E3 fut d’une logique implacable. Cette fois-ci, l’hiver new-yorkais laisse place aux couleurs estivales de Washington D.C., sept mois après les événements de la Grosse Pomme. Nous sommes allés directement chez Massive à Malmò, en Suède, jouer à ce deuxième opus le temps de quelques heures, non pas sans l’angoisse d’y découvrir en réalité un épisode 1.5. Une crainte justifiée ?


Tom Clancy s The Division 2Si vous vous êtes déjà attelés un tant soit peu à The Division, alors vous connaissez sans doute ses grandes mécaniques : il s’agit d’un open-world dans lequel le joueur est libre de faire équipe avec d’autres agents d’élite, membre d’une ligue chargée d’éliminer les menaces humaines dans un pays totalement ravagé par la crise (pour ne pas dire quasiment laissé à l’abandon). Un contexte post-apocalyptique dans lequel les missions aléatoires s’enchaînent et où la course au loot, et donc aux accessoires les plus qualitatifs, devient un élément central du game design : pour The Division 2, Massive a repris les trois grandes directives de son prédécesseur, à savoir proposer un monde ouvert, ancrer le jeu dans la coopération online et instaurer une véritable dimension RPG. Lors de notre venue au fameux studio, propriété d’Ubisoft, les développeurs nous ont confirmé concevoir Washington D.C. en échelle 1:1 et revoir tous leurs objectifs à la hausse. Une ambition tout à fait louable mais qui, manettes en main, ne se ressent pas nécessairement.

THE DIVIDED

Tom Clancy s The Division 2Avec presque trois ans de conception derrière lui, The Division 2 tente de faire tout en mieux, tout en plus grand qu’auparavant. Cela commence par la multiplication de l’un des rouages principaux du premier jeu : ici, il n’y aura pas qu’une seule Dark Zone, mais trois – celle du Nord, de l’Est et de l’Ouest – chacune disposant d’une architecture propre, des buildings étouffants aux squares entièrement dominés par la végétation. Comme toujours, il s’agit de régions à risques dans lesquelles les courageux aventuriers pourront accomplir plusieurs missions périlleuses dans l’espoir de récupérer un arsenal toujours plus performant. Lors de notre session de jeu, nous avons pu nous essayer à deux zones différentes, en équipe de quatre : les buts restaient classiques et consistaient la plupart du temps à neutraliser des groupes ennemis, extraire du contenu chimique en hélicoptère et autres libérations de bâtiments. Une formule qui colle bien à l’esprit du jeu mais qui, malheureusement, s’enfonce dans une banalité vite redondante. Ubisoft a toutefois pensé à approfondir légèrement l’aspect Rogue, une étiquette qu’un joueur peut endosser en s’attaquant à d’autres joueurs neutres (comprenez par-là « gentils ») ou en commettant des méfaits, faisant alors de lui un renégat dangereux pour l’environnement. Marqués par un symbole en forme de Crâne, les gamers dangereux verront leur profil s’aggraver en fonction de plusieurs niveaux de couleurs (gris, rouge et doré) avec, toujours, des primes correspondantes. Il existe également les « Dark Zones occupées », annoncées comme les départements les plus sensibles de tout le jeu dans lesquelles le tir ami est activé et où les niveaux de joueurs ne sont pas normalisés. Bien sûr, la chance de récupérer du loot de qualité est accrue mais nous n’avons malheureusement pas pu nous essayer à ces fameuses sections.



DIVISER POUR MIEUX RÉGNER ?

 

Tom Clancy s The Division 2L’autre moitié de notre passage était consacrée au mode multijoueur compétitif qui sera, cette fois-ci, inclus dès le lancement du jeu. Celui-ci est divisé en deux règles distinctes : le Skirmish (le match à mort en équipes) et la Domination. Des parties somme-toutes très classiques dans lesquelles il est possible d’user de son propre inventaire et, sans s’avérer extravagantes, remplissent tout à fait les grandes lignes du cahier des charges. Notamment, il s’agit là de modes qui permettent, plus que jamais, de souligner l’importance et l’efficacité du système de couverture déjà applaudi dans le premier opus. Impossible cependant de faire l’impasse sur certains déséquilibres aberrants, tout particulièrement dans l’agressivité et la résistance des tourelles ou drones militaires qu’il est possible de déployer, qui s’avèrent pour le moment beaucoup trop puissantes à tous les niveaux. Il va réellement être nécessaire de re-doser certaines capacités ! En revanche, cette facette compétitive améliore grandement la visibilité, autre point noir du jeu dont les modes plus traditionnels pâtissent sérieusement. C’est assez simple : lors de certains affrontements intenses qui mêlent PNJ et véritables joueurs dans les Dark Zones, les fusillades virent souvent à des bordels interplanétaires dans lesquels il n’est pas possible de distinguer qui que ce soit, ce qui occasionne alors des tirs accidentels. Pire encore, certains endroits sont une calamité visuelle : trop sombres, trop remplis, on se surprend à viser et tirer dans le plus grand des hasards dans l’espoir d’atteindre notre cible. Il faut dire que le framerate de The Division 2 est encore loin d’être stable. Pour ainsi dire, c’est même assez difficile de se plonger correctement dans l’ambiance tant on est loin des 30FPS…

UNE DIVISION ENCORE PERFECTIBLE

 

Tom Clancy s The Division 2Si nous n’avons pas passé un moment particulièrement brillant, sans doute la faute est-elle due aussi à la réalisation technique encore très inégale du prochain jeu de Massive. Si les environnements sont beaucoup plus fouillés que pouvaient l’être ceux du premier The Division – et c’est plutôt une bonne chose – la finition manque encore, grandement, au rendez-vous. Entre les impacts de balle absents sur certains éléments, des remous d’eau parfois inexistants, la pyrotechnie totalement à la ramasse ou des effets de lumière en dents de scie, le titre n’est pas des plus rabibochés. Le coup de marteau final, comme dit précédemment, c’est définitivement le framerate dans les fraises qui se met à genoux à la moindre épreuve rencontrée. C’est bien dommage car de ce que l’on a pu apercevoir, la carte de Washington D.C. s’annonce franchement bien construite, multipliant les chemins et les intérieurs pour parvenir à ses fins. Sans doute l’un des meilleurs points du jeu qui attire décidément notre curiosité. De même, l’interface des menus s’est vu simplifiée et les sensations de tir se voient bellement vivifiées. Et malgré tous les défauts cités, il est important de reconsidérer le fait que The Division 2 est toujours en développement et que sa plastique recevra très certainement un énorme coup de polish qui devrait gommer la plupart de ses tares. On l’espère très sincèrement car le soft est prévu dans seulement trois mois, ce qui ne laisse pas forcément une marge de manœuvre titanesque…


Notre degré d’attente

De ce qui nous a été montré, aussi bien dans ses multiples Dark Zones que dans ses modes compétitifs, The Division 2 ne prend pas les risques nécessaires à la démarcation tant vantée par Ubisoft. Pour ainsi dire, et même si le tout s’avère plus vaste et plus complet, on peine véritablement à y trouver de l’originalité et le niveau de finition technique est encore loin de desservir correctement ses ambitions. Il n’empêche qu’on tient là, du moins pour le moment, un titre qui s’annonce solide en multijoueur, pouvant s’appuyer sur une map au level-design impressionnant et sur une jolie fluidification de ses mécanismes de jeu. Difficile pour autant de considérer le titre de Massive comme une valeur sûre s’il ne règle pas ses problèmes de visibilité évidents, mais on fait confiance aux Suédois pour donner un dernier coup de collier avant sa sortie prévue le 15 mars prochain sur PC, PS4 et Xbox One.


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