Test également disponible sur : DS

Test Touch Mechanic

Test Touch Mechanic
La Note
note Touch Mechanic 10 20

Malgré de bonnes idées et un concept intéressant sur la feuille de route, Touch Mechanic ne parvient pas à transformer l'imagination fertile des développeurs en une réussite concrète. Redondant, mou et manquant de challenge, il peine à se faire une place dans le coeur du joueur. Pourtant, avec une histoire de base assez accrocheuse et un mode tuning digne d'intérêt une grande partie du jeu, le titre a un vrai potentiel malheureusement caché sous une couche de naïveté un peu paresseuse. Espérons qu'une suite plus dynamique viennent faire briller les jantes de cette licence.


Les plus
  • Des modèles 3D d'une grande finesse
  • Un scénario assez prenant
  • Un gameplay intéressant et plein d'idées mais...
Les moins
  • ... une redondance qui l'empêche de se révéler
  • Un chara-design vraiment raté et daté
  • Une facilité dommageable
  • Un manque de fond
  • Le principe du gant vraiment laborieux


Le Test

Arbre à cames, pot catalytique et vilebrequin. Si l'on croit avoir affaire à une formule magique venue du fond des âges, nous ne sommes pas loin de la vérité. En effet, il est ici question du vocabulaire de la mécanique automobile, terre que peu de gens connaissent. Une langue imagée, étrange, qui parfois effraie. Heureusement, Kando Games est là et nous propose Touch Mechanic, une sorte de bible interactive du piston central. Et ce n'est pas rien.


Suivant la mode des jeux DS basés sur le concept du "toi aussi découvres les joies et les peines d'un métier", Touch Mechanic vous met dans la peau d'un jeune homme désoeuvré, recherchant un travail pour donner un sens à ses rêves, à savoir devenir mécanicien d'une grande écurie. Mais avant de pouvoir toucher ne serait-ce qu'un spoiler profilé, il est nécessaire de se faire un nom, d'affûter ses réflexes et de connaître par coeur le nom de chaque boulon de la boîte à outils. C'est dans cette optique que vous devrez passer par différents garages, chacun chapeauté par un patron plus ou moins conciliant mais toujours prompt à vous donner des conseils, souvent envahissants par ailleurs. Si l'on peut louer l'aspect pédagogique du titre, prenant son temps pour vous exposer les diverses manipulations à effectuer, il est clairement dommage que cette aide se transforme rapidement en un sacrifice de l'intérêt, et surtout, de la durée de vie. Touch Mechanic, malgré la pression plus ou moins présente des clients et des chefs d'atelier se veut particulièrement aisé, bien loin des moments de délire manuel de son très proche cousin Trauma Center. Ce manque de challenge (peu gênant dans l'absolu, mais maintenant l'expérience de jeu dans un temps très réduit), est encore plus dommageable avec le fait que le jeu prend justement le joueur bien trop par la main. Certes, il faudra bien évidemment vous débrouiller à terme par vous-même, mais devant des sanctions assez relatives et peu handicapantes au final, l'impression de ne jamais vraiment débuter le jeu reste présente tout le long du déroulement. Un défaut qui entre directement en collision avec une trame, sans doute classique, mais qui aurait pu se laisser suivre sans mal si seulement une immersion réelle était parvenue à se  former.

Aux boulons !

Car sous couvert de cette facilité assez déconcertante, le gameplay de Touch Mechanic reste pétri de bonnes intentions, notamment dans sa recherche d'un certain réalisme et dans la multiplicité de ses instruments de soins automobiles. Semblable encore une fois dans les grandes lignes à celle de Trauma Center, l'interface du titre de Kando Games vous permet de choisir entre divers types d'outils de réparation comme le fer à souder, la ponçeuse, le tournevis, j'en passe et des meilleurs. Bien entendu, l'intérêt est d'apprendre à utiliser chacun d'entre eux dans des situations particulières, voire d'en associer deux dans les cas les plus extrêmes. Il vous arrivera par exemple de devoir donner un coup de marteau sur un boulon grippé, avant de le gratifier d'un jet de bombe anti-rouille, pour ensuite le démonter à la clé anglaise. Un enchaînement intelligent de procédés qui reste pourtant l'un des seuls de ce calibre, les autres manipulations faisant montre d'une intelligence de conception bien moindre. Une lacune qui serait sans doute passée complètement inaperçue si seulement les opérations à effectuer sur les bolides qui vous passent entre les mains n'étaient pas si redondantes. Après avoir subi quatre changements de jupe arrière et/ou d'ailes avec leur cortèges de cache-vis à enlever puis à remettre, dans le même ordre, sans aucune surprise, il est facile de tomber dans une sorte de léthargie vidéoludique assez forte. D'autant que, malgré une interface claire et une reconnaissance du stylet sans faute, un des mécanismes de jeu se révèle particulièrement pénible, à savoir le principe du gant. A chaque fois que vous retirez une pièce mécanique, il vous faut impérativement déselectionner l'outil utilisé pour vous munir des dits gants, puis reprendre l'instrument et continuer votre besogne, dans un cycle sans fin et rapidement laborieux. On ne ressent aucune tension, aucun dynamisme, aucun sentiment qui donnerait à l'échange de pièces un goût d'aventure. Heureusement, le joueur peut compter sur l'autre "grande" partie du soft, où son immersion est un tantinet plus palpable.

Tuning Point

Au bout de quelques heures de bons et loyaux services, vous aurez en effet la possibilité d'obtenir vous même votre propre garage et de customiser votre voiture personnelle en vue de participer à des concours de tuning possédant divers thèmes, à choisir suivant la catégorie de votre bolide. Si vous ne pourrez jamais prendre place derrière le volant, ce qui s'avère un peu frustrant mais qui n'est de toute façon pas prévu dans le concept, cette phase de jeu vous laisse enfin vous exprimer et donner libre-cours à vos talents d'artiste du béquet. Débloquant des pièces au fil des "missions" réussies, vous pourrez rééquiper votre voiture à la main, effectuant des opérations similaires à celles expérimentées professionnellement mais dans une optique plus individuelle et enfin plus immersive. Car vous travaillez alors pour vous, afin de mettre en valeur vos compétences, ce qui est paradoxalement plus gratifiant que les tâches réussies, commandées par  vos clients et patrons. Il est d'ailleurs réellement agréable de contempler son bolide sous toutes les coutures tant les modèles 3D du jeu sont réussis, contrebalançant largement un chara-design digne d'un jeu amateur des années 80 mal inspiré. Kando Games s'est visiblement vraiment concentré sur cet aspect du jeu, toujours dans une optique louable de conférer à son titre un réalisme probant. Néanmoins, tout cela ne suffit pas à conférer un souffle général. Car, même dans les phases de modifications de sa monture chromée, la lassitude vient montrer le bout de son nez derrière le cric. Effectivement, une fois préparée, finalisée, votre création aux quatre roues ne vous servira plus à grand chose et deviendra un simple objet de fierté polygoné sans vraiment d'avenir ou d'évolution. Triste constat pour le joueur qui se demandera également si les heures passés sous les essieux lui auront été profitables.




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