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Difficile de ne pas s'incliner devant l'efficacité de StarCraft 2 : Heart of the Swarm. Par petites touches, Blizzard perfectionne le jeu original et rend cette extension quasiment indispensable pour tous les fans. Même si le scénario de la campagne solo ne réserve pas de grosse surprise, les aventures de Sarah Kerrigan restent très agréables à suivre, et à vivre. Quant au mode multi, il s'avère plus riche que jamais, et plus accessible grâce à la nouvelle interface Battle.net. Que l'on soit un stratège dilettante ou un acharné des compétitions d'e-sport, on trouvera forcément son bonheur. Une question reste tout de même en suspens : Blizzard en garde-t-il suffisamment sous le pied pour la seconde extension, qui sera consacrée aux Protoss ?
Retrouvez plus bas la suite de notre test de StarCraft 2 : Heart of The Swarm
- Campagne solo agréable
- Multi plus solide que jamais
- Interface Battle.net revue et corrigée
- Pas mal de petites nouveautés
- Rebondissements de la campagne attendus
- Voix françaises inégales
- Connexion Internet obligatoire
- Trois épisodes à acheter
On l'a vu avec Diablo III et sa connexion permanente : Blizzard aime jouer avec le feu, quitte à se brûler de temps à autre. Pour StarCraft II, l'éditeur américain donnait doublement le bâton pour se faire battre, puisqu'en plus de la connexion Internet obligatoire, le jeu se voyait découpé en trois parties vendues séparément. Cela n'a pas empêché Wings of Liberty de remporter un très grand succès, mérité d'ailleurs. L'heure est aujourd'hui venue de découvrir si Heart of the Swarm se montre aussi convaincant.
Le scénario du jeu fait directement suite aux événements de Wings of Liberty, et met en vedette Sarah Kerrigan. Redevenue à peu près humaine, la Reine des Lames ne va pas rester bien longtemps au repos chez les Terrans. Suite à un "rebondissement" (qu'on voit venir de loin), elle décide de reprendre la tête de l'Essaim afin de se venger d'Arcturus Mengsk. Pour le joueur c'est l'occasion d'enfin prendre pleinement en mains les unités Zergs. Si le dépaysement par rapport à Wings of Liberty est assuré par cette race insectoïde, on reste en terrain connu en ce qui concerne le déroulement global de la campagne. Comme précédemment, les missions purement RTS alternent avec d'autres plus centrées sur les héros, l'héroïne peut discuter avec quelques compères Zergs depuis son vaisseau amiral (un Leviathan), et les développeurs de Blizzard s'arrangent pour éviter toute lassitude chez le joueur en faisant régulièrement varier les objectifs et les types de missions. Nous avons affaire à une vraie campagne solo, et pas seulement à une bête succession de niveaux plus ou moins décousus comme c'est parfois le cas ailleurs. De nombreuses, et parfois superbes, cinématiques servent de liant entre les différentes missions, missions dont on peut plus ou moins choisir l'ordre. Sarah Kerrigan se déplace en effet de planète en planète, chacune d'entre elles regroupant plusieurs missions. Et si vous souhaitez vous rendre sur Kaldir avant de visiter Char, c'est possible ! On est encore loin d'une liberté totale, et encore plus loin d'une campagne dynamique où nos succès et échecs détermineraient la nature des missions suivantes, mais ce petit artifice évite de trop ressentir la linéarité de la campagne. La notion de choix est d'ailleurs omniprésente, puisqu'on se retrouve régulièrement à devoir trancher entre plusieurs options exclusives les unes des autres, de manière définitive ou provisoire. L'aspect définitif concerne l'évolution des unités, puisque pour chaque espèce, on ne doit retenir qu'une souche d'évolution parmi deux.
C'est mon choix
Préférez-vous le Zergling capable de sauter par dessus les dénivelés du décor ou bien le modèle qui éclot en quelques instants et par groupe de trois ? Sélectionnerez-vous les cafards qui se multiplient quand ils tuent rapidement leur cible ou ceux qui ralentissent le déplacement et les tirs des unités ennemies ? Comble du raffinement, chacune des espèces nous est présentée, non pas par un texte, non pas par une vidéo, mais par une petite mission jouable qui dure deux ou trois minutes. A côté de ça, les unités peuvent également muter de manière temporaire. Avant chaque mission, il suffit de se rendre dans la fosse d'évolution du Leviathan afin de sélectionner une mutation parmi trois pour chaque type d'unité (plus ou moins rapide, résistant, fort....). Enfin, Kerrigan elle-même évolue au fil des missions. Les objectifs principaux et secondaires la font grimper de niveau, et certains paliers débloquent des capacités actives ou passives. Tout comme pour les mutations des unités, la sélection peut être redéfinie à tout moment. Avec tout ça, la combinatoire est gigantesque, ce qui assure d'un aspect stratégique enrichi et d'une bonne rejouabilité. Finalement, les seuls défauts de cette campagne solo concernent la mise en scène parfois sommaire, les rebondissements du scénario très prévisibles, et les voix françaises qui ne sont pas toutes excellentes (même si certaines le sont réellement). L'important reste tout de même que tout cela n'arrive pas à gâcher le plaisir de jeu. Mais bien sûr, à l'instar d'un Call of Duty, StarCraft II : Heart of the Swarm est au moins autant un jeu multi qu'un jeu solo. Et Blizzard a tout prévu pour aider les joueurs à passer du petit bain au grand bain.
Avec tout ça, la combinatoire est gigantesque, ce qui assure d'un aspect stratégique enrichi et d'une bonne rejouabilité. Finalement, les seuls défauts de cette campagne solo concernent la mise en scène parfois sommaire, les rebondissements du scénario très prévisibles, et les voix françaises qui ne sont pas toutes excellentes..."
Un nouveau mode d'entraînement fait ainsi son apparition. Ce long didacticiel propose plusieurs missions pour chaque race et couvre tous les aspects importants d'une partie. Ensuite, à vous les joies détendues des parties non classées ou celles plus excitantes des ligues ! Définitivement devenu un incontournable de l'e-sport, StarCraft II profite de Heart of the Swarm pour retoucher ici ou là les caractéristiques de certaines unités. Un rééquilibrage d'autant plus nécessaire que de nouvelles unités dédiées au multi font leur apparition pour les trois races. Les stratégies des joueurs professionnels comme celles des amateurs vont devoir être remises à jour. Pour couronner le tout, Blizzard nous propose une nouvelle interface Battle.net. Campagne, multijoueur, liste d'amis, clans, ligues, mods créés par l'éditeur californien ou la communauté : tout devient facilement accessible en quelques clics et sent bon le professionnalisme. Finalement, il n'y a que graphiquement que l'on ne constate aucun progrès réel. Ce n'est pas vraiment étonnant puisque Heart of the Swarm est bel et bien une extension et non un épisode à part entière. Autrement dit : si vous ne possédez pas déjà Wings of Liberty, l'accès à ce volet spécial Zergs vous sera interdit. Et croyez-nous, il serait vraiment dommage de passer à côté.