Test également disponible sur : PSP

Test Star Ocean : First Departure

Test Star Ocean : First Departure
La Note
note Star Ocean : First Departure 15 20

Star Ocean : First Departure n'est certes pas un RPG d'exception, loin s'en faut, notamment à cause de ses phases de pur level-up vivement recommandées et d'une sorte de lenteur générale dans la trame scénaristique, mais il reste "simplement" un très bon titre à la profondeur impressionnante, et à l'actualisation digne d'éloges. Graphiquement vraiment abouti, musicalement agréable, proposant des personnages forts et des combats tout sauf ennuyeux , il est en quelque sorte le prototype du RPG attachant qui ne plaira pleinement qu'à ceux qui accepteront de rentrer dans son jeu. Reste à savoir si vous désirerez choisir cet espace-temps.


Les plus
  • Une ambiance space-opera/heroic-fantasy unique
  • Le système de compétences et de spécialités
  • Les décors sublimes
  • La qualité du doublage
  • Musicalement très correct
  • Un déroulement du scénario variable
  • Système de combat jouissif...
Les moins
  • ... mais un peu limité
  • La lenteur des déplacements sur la carte du monde
  • Un scénario relativement pauvre
  • L'absence de traduction


Le Test

Alors que la PlayStation et la Saturn sont déjà dans les rayons japonais depuis relativement longtemps en cette belle année 1996, un duo de résistants, Enix et Tri-Ace, décide de prendre le risque de développer un titre "à l'ancienne" dans le moule encore tout chaud de la 2D. C'est dans ce contexte de bataille perdue d'avance que voit le jour Star Ocean, RPG original, exhaustif, dynamique et emplit de cette volonté inébranlable qu'ont les outsiders. Ce supplément d'âme qui leur donne la force de sortir de leur condition et de montrer au monde qu'il reste de la place pour eux. Surtout dans un si grand océan d'étoiles.


Ce n'est bien évidemment pas de ce titre dont il est question aujourd’hui, mais bel et bien de son remake, récemment débarqué sur PSP dans un anonymat nettement réduit depuis le choc Star Ocean : Till the End of Time sur PS2, troisième épisode flamboyant d'une série qui n'a connu son heure de gloire en Europe qu'à l'aide de cet opus. En effet peu de joueurs se souviennent de la parution du second chapitre, le bien-nommé Star Ocean : The Second Story durant l'année 2000. La genèse manquait donc à cette saga spatiale, une incohérence que Square-Enix a bien entendu corrigée après avoir subtilement adapté son plan marketing. Mais le principal est de bénéficier des retombées ludiques intéressantes, ce qui est le cas avec ce Star Ocean : First Departure, bien plus moderne que ses personnages en 2D le laissent croire. A croire que les remakes deviennent plus innovants que les nouveautés. A l'image des héros de ce Star Ocean, peut-être que les concepteurs de tri-Ace voyagent entre les dimensions à leurs heures perdues.

 

Strass Ocean

 

Ne se contentant pas d'améliorer la qualité graphique globale en arrondissant les pixels et en augmentant les contrastes de couleurs, Star Ocean : First Departure opère une refonte totale de son modèle 16 bits en sublimant le moteur du deuxième volet. La transition impressionne dans la plupart des cas au sein des nombreuses cités que comprend le titre, notamment Eckdart qui affiche des habitations extrêmement détaillées ainsi qu'une ambiance automnale magnifiquement rendue, à des lieux de l'aspect terne de son ancêtre. Gorgés de textures au réalisme réellement saisissant, rappelant la minutie d'un Valkyrie Profile ici en 3D isométrique, le soft de Square-Enix attire l'œil avant l'esprit. Ce dernier est occupé à se laisser porter par la bande-son mélodieuse de Sakuraba, qui donne ici à entendre des nuances étonnamment subtiles pour d'anciennes compositions et offre surtout une variété d'ambiances et de thèmes assez exceptionnelle. Au registre de la chirurgie graphique opérée sur ce Star Ocean, il est important de noter un chara-design totalement remanié, offrant des personnages éminemment plus attachants, Roddick et Ronyx gagnant quant à eux un charisme non négligeable, ce qui renforce leur statut de « leaders ». Dans un souci similaire d'offrir au joueur une identification plus aisée, des scènes cinématiques produites par le studio japonais Production I.G (Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Jin-Roh : la Brigade des Loups, etc...) viennent, malheureusement très rarement, illustrer les moments clés du scénario. Enfin, un doublage complet et de grande qualité fait appel à des stars de la profession comme Julie Maddalena ou encore Yuri Lowenthal. Le tout donne une structure actuelle à un RPG tourné vers un passé ressemblant parfois à un vieux livre d'images à la fois captivant et archaïque.

 

A travers les cieux, l'espace et le temps

 

Tout comme sa trame de base, Star Ocean : First Departure semble faire des allers-retours incessants entre deux époques, immisçant dans le présent des mécaniques de jeu indémodables, mais piochant également dans son passé des lacunes mal acceptées de nos jours. Néanmoins, l'adjectif convenant le mieux à ce RPG reste définitivement : "surprenant". Malgré ses défauts inhérents à sa progression old-school en dents de scie, à ses déplacements sur la carte du monde poussifs et l'importance totalement disproportionnée de l'équipement sur le déroulement du jeu, Star Ocean révèle des trésors d'inventivité, certes repris dans les opus suivants, mais toujours fascinants de profondeur. Dans les faits, chacun des intervenants possède une sensibilité précise dans des domaines particuliers, ayant souvent traits à des facettes de sa personnalité. Par exemple, Roddick possède au début de l'aventure un esprit tourné vers l'originalité et un sens du goût inné. Deux caractéristiques qui le poussent donc vers la création et la cuisine. A partir de cette constatation simple naît un système de génération d'objets abyssal qui deviendra par la suite l'une des marques de fabrique de la saga. Tout se fait au travers de la lecture de manuels de quatre catégorie différentes : Knowledge (connaissance), Sense (perception), Technical (techniques) et pour finir Combat (capacités de combat), chacune vous apprenant certaines aptitudes, comme le dessin, la fermeté, le courage, la vitesse, le sens du design, etc... Chaque livre est décliné en plusieurs niveaux (de 1 à 4) afin de donner accès à d'autres possibilités plus spécifiques. A chaque niveau acquis ou lors d'événements précis, vous engrangez un nombre défini de SP qui vont s'ajouter, leur total ne pouvant dépasser 999. Ces points vont en fait vous servir à apprendre les aptitudes intégrées à la consultation des ouvrages, dont certaines influent sur votre statut. Ces dernières contiennent dix paliers et vous demandent évidemment de plus en plus de SP au fil de leur évolution. Mais ce n'est là que le début. En effet, le véritable intérêt de ces apprentissages en masse reste le développement des spécialités.

 

Tout comme sa trame de base, Star Ocean : First Departure semble faire des allers-retours incessants entre deux époques, immisçant dans le présent des mécaniques de jeu indémodables, mais piochant également dans son passé des lacunes mal acceptées de nos jours."

 

Ce sont elles qui vont vous donner accès aux techniques que vous pourrez utiliser sur, ou en dehors, du champ de bataille. D'autant qu'il est possible d'en générer de nouvelles en apprenant plusieurs aptitudes, à l'image de la cuisine qui vous obligera à au moins connaître les rudiments du maniement du couteau (compétence knife), d'avoir en tête des recettes (compétence recipe) et enfin de posséder un oeil avisé (keen eye). Vous devrez donc passer de nombreuses heures dans cette section afin de tester des combinaisons, d'essayer des enchevêtrements et surtout de mettre à l'épreuve tous vos talents acquis. Rares sont les RPG misant autant sur un côté empirique, conférant au titre une aura de bac à sable vidéoludique autant prenant que jouissif. Point de départ d'une explosion de possibilités, allant de la confection de vos propres armures, à l'écriture de pièces musicales vous octroyant des bonus/malus, ce système de spécialisation est encore aujourd'hui d'une profondeur fantastique. Il autorise notamment, et là est en un sens son défaut, la création d'objets et d'armes aux statistiques parfois largement supérieures à ce qu'elles devraient être au moment de leur réalisation. Néanmoins, cet état des lieux est un peu contrebalancé par le côté relativement non linéaire du soft, qui vous pousse à explorer la carte et à affronter de coriaces adversaires, impossibles à défaire sans une quelconque aide matérielle. Une volonté d'embranchements ludiques qui se répercute directement sur l'aspect narratif du titre, variant lui aussi selon les choix que vous effectuerez dans vos discussions mais également lors des Private Action, phases que vous choisissez de vivre à l'entrée d'une ville, alors que vos compagnons sont éparpillés dans la cité. Il ne tient alors qu'à vous d'aller leur parler personnellement afin de déclencher parfois des scènes scénarisées inédites faisant balancer le destin d'un des personnages dans une direction particulière, visible une fois l'aventure terminée. Star Ocean : First Departure offre donc une exhaustivité rarement atteinte dans le domaine du RPG, ce qui ne l'empêche pas pour autant de laisser un peu en retrait son système de combat.

 

Explosive Kick !

 

Particulièrement dynamiques car se déroulant en temps réels, les affrontements de Star Ocean ressemblent à s'y méprendre à des combats d'A-RPG. Il est nécessaire de presser le bouton d'action pour asséner un coup, la touche de protection pour parer et de se servir des tranches L et R sur lesquelles vous aurez préalablement assigné les assauts spéciaux gagnés au fur et à mesure de votre progression. Si l'ensemble se révèle gorgé d'adrénaline et clairement jouissif à prendre en main, il est dommage d'avoir davantage l'impression d'assister à une mêlée sans contours qu'à un combat digne de ce nom. Une fois les bons équipements acquis, il suffira souvent de presser le bouton d'attaque dans une sorte de transe que seul Star Ocean et la série des Tales of provoquent, sans pour autant se soucier de son placement ou de la nature de ses coups. Du plaisir brut, intense qui conviendra plus ou moins selon la manière de l'aborder. Il n'en reste pas moins que les altercations sont expéditives, pratiquement dénuées de chargements et ne brisent donc en rien le rythme du soft. A croire que le old-school n'est peut-être pas si rouillé que ses grincements le laisse penser. Seul le scénario demeure un signe évident de vieillesse, du moins dans la première moitié du jeu, se cantonnant à vous faire visiter des villes et à enchaîner des donjons dans un but unique, abattre Asmodeus. Si les premières heures s'avèrent riches en questions et en drames, le célèbre ventre mou du milieu d'aventure est bel et bien présent, reprenant tout de même de la densité dans la dernière ligne droite. Néanmoins, à côté de la trame de base, de nombreuses questions intelligentes sont posées, notamment sur le rapport entre la science et la religion et les rapports des personnages sont parfois surprenant de justesse émotionnelle et d'humour. Une histoire où l'on se sent bien est parfois plus digne d'intérêt qu'un script à rebondissement improbables et incessants. C'est du moins ce que l'on raconte par delà les étoiles.




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