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Pas vraiment taillé pour les bleu-bites, en raison d'un réalisme poussé et d'une communauté déjà rompue aux subtilités du concept depuis le premier volet, Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad fait partie des meilleurs FPS multi du moment. Ceux qui ne sont pas encore lassés de la Seconde Guerre Mondiale et qui n'ont pas peur de mourir souvent se délecteront de ces parties à 64 joueurs, où la coopération et un certain sens tactique sont nécessaires pour sortir victorieux. Intense, prenant et pointu, le nouveau FPS de Tripwire Interactive a quasiment tout pour plaire aux "hardcore gamers". Encore un ou deux patch pour éradiquer les derniers bugs récalcitrants et ce sera parfait !
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad
- Gameplay réaliste
- Nombreuses classes
- Cartes bien conçues
- Plutôt joli
- I.A. du solo déficiente
- Peut décourager les débutants
- Univers vu et revu
- Quelques bugs
Si pendant longtemps le duo FPS et seconde guerre mondiale a irrémédiablement fait penser aux Call of Duty, il est une autre série qui cumule ces deux éléments. Et qui, paradoxalement, n'a rien à avoir avec le hit d'Activision. Il s'agit des Red Orchestra, dont le deuxième épisode vient tout juste de sortir. Ici, pas de scripts à gogo ni d'armes fantaisistes, mais une ambiance et un gameplay très réalistes. Les amateurs de joutes multi intenses et exigeantes vont s'en donner à cœur joie.
Evacuons d'emblée un malentendu éventuel : Red Orchestra 2 a beau utiliser un contexte historique (la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement la bataille de Stalingrad), il ne s'agit absolument pas d'un FPS focalisé sur son scénario. A vrai dire, le mode solo qui regroupe une campagne allemande et une campagne soviétique sert surtout à se familiariser avec les différents concepts du jeu, afin de ne pas débarquer comme un chien dans un jeu de quilles dans les affrontements multi. Car même si la maniabilité est très bonne et reprend à son compte les canons du FPS, il faut un certain temps avant d'en maîtriser toutes les subtilités. Voyez-vous, le réalisme est ici le maître mot. Il est ainsi déconseillé de tirer sans épauler, sans en cas de force majeure, la dispersion des balles étant alors trop grande pour faire mouche de manière certaine. Mieux vaut prendre son temps pour viser, et même retenir sa respiration pour être plus stable, ce qui se traduit à l'écran par un petit zoom supplémentaire. Avec la mollette de la souris, on peut définir la portée de certains fusils. Et lorsque les ennemis sont vraiment éloignés, il est nécessaire de viser légèrement au dessus afin de compenser l'effet de la gravité terrestre sur les balles. Cette balistique réaliste va de pair avec des dégâts sans concession. Même si une fonction de pansement est prévue, prendre une balle est la plupart du temps synonyme de mort franche et directe. Il faut donc utiliser au mieux les zones de couverture, largement plus intéressantes dans ce cadre que dans celui d' un TPS. Sans caméra magique pour voir par dessus l'obstacle, il faut impérativement prendre des risques en sortant la tête pour viser, ou bien tirer réellement à l'aveugle, notre nez restant alors collé au sac de sable ou au muret derrière lequel on s'abrite. Et en tant qu'exclusivité PC à tendance réaliste, Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad n'oublie pas la sacro-sainte fonction de "lean", qui permet de pencher la tête à gauche ou à droite pour mieux observer l'ennemi ou lui tirer dessus.
Sévices militaires
Au delà de ce gameplay "à pied", qui constitue l'essentiel du jeu, on peut également prendre place dans un char à l'occasion. Différents postes sont disponibles, tous représentés en vision subjective, et, là encore, on se rapproche parfois plus de la simulation que de l'action pure. L'ensemble de ces paramètres constitue à la fois le principal point fort du jeu, mais également un défaut potentiel. Les purs et durs adoreront le réalisme ambiant, tandis que les joueurs plus dilettantes risquent de souffrir lors de leurs premières parties. Et donc de potentiellement stopper net l'expérience. Ils auraient bien tort car en essuyant de fond en comble le mode solo, on se forge une bonne expérience. Certes, il faut faire avec une intelligence artificielle assez limitée et des briefings qui se résument généralement à prendre tel bâtiment, puis tel bâtiment et enfin tel bâtiment. Mais cela n'a finalement guère d'importance car ce qui compte vraiment, c'est de faire un maximum connaissance avec les maps et des différentes classes. Les premières bénéficient d'un design soigné, aussi bien sur le plan esthétique (l'Unreal Engine 3 offre de beaux résultats) que technique (l'architecture est à la fois crédible et pensée pour maximiser l'intérêt des affrontements). Quant aux secondes, elles permettent de jouer le rôle de fusilier, fusilier d'élite, assaut, mitrailleur, tireur d'élite, chef d'escouade et commandant. Hé oui, la tactique a son importance ! Donner des ordres à ses coéquipiers, ou les suivre correctement quand on les reçoit, peut faire toute la différence. En ligne, une équipe désordonnée a peu de chances de briller face à des soldats soudés. Dans tous les cas, ne vous étonnez pas de mourir souvent. Lorsque 64 joueurs évoluent sur une même map et qu'une seule balle suffit pour mourir, les respawns sont monnaie courante. Enfin, soyez prévenus que quelques bugs peuvent subsister, même si les plus gros ont été éradiqués il y a peu. Pas de panique, si certains joueurs se plaignent encore de performances trop basses et même de retours Windows occasionnels, nous n'avons pour notre part rencontré aucun problème.