Test Planet Zoo : à l'heure des polémiques, une visite vaut-elle encore le détour ?
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Animaux mignons, gestion pointue et options de construction étendues répondent à l'appel d'un titre bien plus complet et complexe que ses graphismes colorés et son ambiance un peu trop bonne enfant pourraient le laisser penser. Le jeu de Frontier Developments marche habilement sur les traces de Planet Coaster et Zoo Tycoon, sans jamais passer pour un simple ersatz de ces glorieux titres. Un poil moins charismatique qu'un Jurassic World mais largement plus riche, Planet Zoo promet des centaines d'heures de plaisir aux architectes en herbe et aux amateurs d'expositions animales. Ces derniers regretteront tout de même l'absence de véritables oiseaux et de créatures marines, mais des DLC viendront peut-être un jour ou l'autre combler ce manque !
- Animaux nombreux et bien mignons
- Paramètres de gestion complets
- Possibilités de construction très étendues
- Décors extrêmement détaillés
- Interface globalement bien fichue
- Zoopédie remplie d'informations
- Léger manque de personnalité
- Pas d'aquariums ni de volières
- Problèmes de collisions
- Effet de clipping des décors
- Le jeu peut vite devenir complexe
- Impossible de visiter les zoos des autres joueurs
Parcs animaliers et parcs d'attraction sont décidément la grande spécialité du studio britannique Frontier Developments qui, après Jurassic World, Planet Coaster, Rollercoaster Tycoon 3, Zoo Tycoon ou encore Kinectimals, nous propose aujourd'hui Planet Zoo. Ce jeu de gestion bénéficie-t-il de l'expérience accumulée par les développeurs au fil des années ou bien n'est-il qu'une simple redite des titres passés ? Nous allons voir que la première assertion est fort heureusement la bonne !
Dans Planet Zoo, tout commence par la création d'un avatar jovial et cartoonesque, tendance chemise à fleurs et short à pois colorés. Tous les visiteurs de vos futurs zoos seront de la même trempe, la direction artistique étant particulièrement gentillette. Petites musiques légères et vrai-faux langage "Planco" façon "Simlish" rappellent forcément les Sims, et on sent bien que tout a été fait pour plaire au plus grand nombre possible. C'est parfaitement compréhensible, mais l'ambiance manque peut-être un poil de personnalité. Et puisqu'on commence par pinailler, soyez prévenus que les joueurs qui viennent visiter votre zoo dès que vous êtes en ligne ne le font en réalité pas vraiment. Il s'agit juste de clients habituels portant simplement et aléatoirement le nom d'autres joueurs. En vérité, il est impossible de se rendre dans les parcs des autres, ce qu'on ne peut que regretter. Heureusement, il y a déjà fort à faire avec nos propres zoos.
Le jeu propose un mode carrière pour s'initier en douceur au gameplay, un mode franchise qui permet de créer des parcs en ligne et d'échanger des animaux avec les autres joueurs, un mode défi pour se développer tranquillement hors-ligne, et enfin un mode bac à sable destiné à créer l'endroit de nos rêves sans aucune contrainte, notamment financière. Dans tous les cas vous aurez le plaisir d'observer des animaux joliment modélisés et animés, même les effets de fourrures, de plumes et d'écailles étant plutôt réussis. Détail qui ne manquera pas de faire pouffer de rire certains joueurs : les animaux n'hésitent pas à déféquer à l'occasion, et les employés du parc se précipitent alors pour nettoyer le terrain à l'aide d'un aspirateur à crottes. N'allez pas croire pour autant que vous pourrez vous contenter du rôle d'observateur, aussi agréable soit-il. Pour que vos zoos fonctionnent correctement, il va en réalité falloir gérer de très nombreux paramètres.
Rien que construire un enclos demande déjà une bonne dose de réflexion. Il faut choisir la bonne hauteur de clôtures, installer éventuellement des dispositifs anti-escalade, terraformer la surface intérieure, et privilégier les parois en verre pour que les visiteurs puissent observer les animaux, tout en réservant à ces derniers quelques endroits à l'abri des regards afin de ne pas trop augmenter leur stress. On devra également doser correctement les différents types de terrain (herbe courte, herbe longue, terre, roche, sable, neige) en fonction des préférences de chaque espèce présente, installer la bonne quantité et le bon type de plantes (selon les continents et biomes d'origine), fournir suffisamment d'eau, de nourriture et de "jouets", répondre aux besoins de lacs ou de points d'escalade, ou encore veiller à regrouper dans un même enclos des espèces compatibles entre elles.
Des "cartes thermiques" permettent d'observer en un coup d’œil ce qui fonctionne bien ou mal dans votre zoo grâce à des zones colorées, selon différents filtres : eau, électricité, température, bien-être des animaux, habitat, bâtiments, impact négatif sur les visiteurs, besoins des visiteurs et même éducation.
Pour cela, mieux vaut régulièrement jeter un petit coup d’œil à la zoopédie, qui contient de nombreuses informations à propos de chaque animal, certaines d'entre elles étant utiles pour le jeu et d'autres pour la culture générale. Vous voulez vous occuper de plus de choses encore ? Pas de souci ! Vous devrez acheter des animaux au marché, utiliser le centre d'échanges de temps à autre, réintroduire certains individus dans la nature, faire s'accoupler deux représentants d'une même espère en essayant d'optimiser leurs patrimoines génétiques et, dans un autre registre, penser à dissimuler les zones techniques de manière à ce que les visiteurs ne les voient pas trop. Des "cartes thermiques" permettent d'observer en un coup d’œil ce qui fonctionne bien ou mal dans votre zoo grâce à des zones colorées, selon différents filtres : eau, électricité, température, bien-être des animaux, habitat, bâtiments, impact négatif sur les visiteurs, besoins des visiteurs et même éducation. Il est en effet important d'installer des panneaux éducatifs et des hauts-parleurs de manière à ce que le public acquière plus de connaissances sur les espèces présentées.
CHIC PLANÈTE
A-t-on fait le tour des possibilités et des exigences du jeu ? Que nenni ! Vous devrez également capturer les animaux en fuite, mettre en quarantaine les nouveaux venus, soigner les malades, effectuer des recherches scientifiques, engager des vétérinaires, soigneurs, mécaniciens et autres agents de sécurité, établir leurs salaires, gérer leurs formations, définir leurs zones de travail, installer des boutiques de souvenirs, des restaurants, des toilettes, des distributeurs de billets… On en passe (beaucoup) et des meilleures ! Sous ses airs de jeu bon enfant, Planet Zoo peut donc rapidement devenir très complexe. On peut d'ailleurs passer des centaines d'heures rien que sur l'aspect construction, extrêmement riche. La liste des briques élémentaires permettant de fabriquer des structures complexes est tellement fournie qu'on peut même y dénicher un "angle de toit concave en asphalte". Un exemple parmi des milliers d'autres… Pas de panique toutefois, sur cet aspect comme sur les autres l'interface est globalement très bien fichue, malgré la foultitude de paramètres à gérer. De plus, il est possible d'utiliser des plans pré-établis ou encore de télécharger les créations des autres joueurs sur le Steam Workshop.
Sous ses airs de jeu bon enfant, Planet Zoo peut donc rapidement devenir très complexe. On peut d'ailleurs passer des centaines d'heures rien que sur l'aspect construction, extrêmement riche. La liste des briques élémentaires permettant de fabriquer des structures complexes est tellement fournie qu'on peut même y dénicher un "angle de toit concave en asphalte".
Le jeu est tellement riche et détaillé qu'en baladant librement la caméra dans les décors on peut passer d'une vue d'ensemble magistrale à une vue tellement rapprochée qu'elle permet d'observer la vaisselle sale à l'intérieur d'un évier situé dans un petit bâtiment quelconque. Voilà qui force le respect, même si on peut tout de même dénoter quelques imperfections techniques. Ainsi, il n'est pas rare de voir des éléments du décor apparaître subitement à l'écran lorsqu'on navigue au dessus du parc, tandis que les collisions sont souvent mal gérées (animaux qui se croisent au sens un peu trop littéral du terme, buisson "réparti" de part et d'autre d'une clôture, branches qui transpercent tranquillement un panda grimpant à un arbre, etc.). Mais le plus gros reproche qu'on peut faire au jeu concerne l'impasse qu'il fait sur les oiseaux et les créatures marines. En l'absence de volières, on n'a droit qu'à quelques volatiles cloués au sol (autruches, paons et flamants roses). Et s'il est possible d'installer des vivariums pour abriter des araignées, serpents et autres iguanes, il est en revanche totalement impossible de construire des aquariums. Les poissons et autres cétacés répondent donc aux abonnés absents. Planet Zoo en garde-t-il sous le coude pour de futurs contenus téléchargeables ou extensions ? Réponse dans quelques mois...