Test Never Alone : la nouvelle pépite du jeu indé ?
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Never Alone est incontestablement un très beau conte, dont les graphismes épurés, les animations détaillées et la superbe direction artistique ne peuvent que séduire. La présence de vidéos à connotation culturelle (nombreuses, courtes et jamais barbantes) complète efficacement l'aventure et prolonge quelque peu une durée de vie un peu trop faible par ailleurs. Mais les véritables problèmes du jeu concernent ses quelques bugs, et le fait qu'il soit bien plus agréable de jouer en coop qu'en solo. A deux, vous êtes assurés de passer de très bons moments. Seul, attendez-vous à ce que la fête soit légèrement gâchée par quelques moments d'agacement.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Never Alone
- Superbe direction artistique
- Ambiance poétique prenante
- Les bonus culturels
- Pensé pour le coop'
- Faible durée de vie
- IA alliée imparfaite
- Les bugs du renard
- Un peu trop pensé pour le coop'
Si l'on vous parle d'un jeu intitulé Kisima Inŋitchuŋa, inspiré par un conte inuit portant le nom de Kunuuksaayuka, et réalisé en collaboration avec les communautés natives d'Alaska, vous n'aurez peut-être pas forcément envie d'en savoir plus. Pourtant, Never Alone (car tel est son nom commercial) est un jeu de plateformes qui, sans être parfait, vaut tout de même le détour. Enfilez vos gants et votre doudoune, car le voyage se déroule dans une atmosphère aussi glaciale que séduisante.
Tout commence par une course-poursuite entre une fillette et un ours blanc et, dès ces premières secondes, le charme du jeu agit. Le vent souffle, la neige tourbillonne et les graphismes épurés font mouche. On remarque également d'emblée la qualité de l'animation, la petite fille se retournant régulièrement pour mieux apercevoir la terrible menace. C'est alors qu'un renard d'un blanc immaculé surgit pour détourner l'attention de la bête et la mener vers une plaque de glace fragile, qui se brisera sous son poids. Entièrement jouable, cette introduction donne le ton de l'aventure et pose les bases du gameplay, qui répond aux canons du genre. En sus de la course et du saut, tous deux utiles pour évoluer de plateformes en plateformes, notre jeune héroïne peut se baisser pour échapper à la prise du vent, De temps à autre, elle devra au contraire utiliser certaines bourrasques pour atteindre des endroits qui lui seraient autrement inaccessibles. On devra également pousser quelques caisses ici ou là et, une fois la main mise sur des bolas, détruire quelques barrières de glace pour nous aider dans notre progression. Ce gameplay assez simple se voit complété par les capacités du renard, que l'on peut chosir de contrôler à tout moment lorsqu'on joue seul, ou qu'on peut confier aux soins d'un autre joueur si on désire parcourir l'aventure en coop. Grâce à ses griffes, le canidé peut grimper quelques instants sur certaines surfaces verticales et, par là-même, sauter d'un côté à l'autre des tunnels verticaux. A deux ou trois reprises il pourra également se faufiler dans des endroits trop étroits pour la fillette. Mais sa capacité la plus intéressante consiste à révéler la présence d'esprits bienveillants, et à les matérialiser afin qu'ils servent de plateformes temporaires et aident ainsi la fillette à progresser. Ces esprits à la fois blancs et transparents ne dénaturent jamai parmi le blanc de la neige, le bleu de la glace et le vert des aurores boréales.
(NEVER) ALONE IN THE WHITE
Car l'une des forces du jeu provient bel et bien de ses graphismes et de la direction artistique dans son ensemble. On pourrait craindre que la lassitude nous gagne à force de ne voir que de la glace, de l'eau et de la neige, mais il n'en est absolument rien. Le tout forme un ensemble cohérent, et chaque nouveau niveau apporte une petite satisfaction visuelle supplémentaire. Même les scènes cinématiques, constituées de dessins animés primitifs (façon cavernes préhistoriques) possèdent un charme indéniable. Et histoire de marquer des points sur le fond et pas seulement sur la forme, le jeu nous demande de retrouver dans les décors des chouettes (très faciles à dénicher pour la plupart) qui débloquent une grosse vingtaine de bonus. Appelées "Notions Culturelles", ces vidéos nous en apprennent plus sur la réalité de l'Alaska et les légendes inuits, sans jamais se montrer rébarbatives. Il en va de même pour l'aspect poétique de l'aventure, qui ne se montre jamais trop niais. A vrai dire, Never Alone fait un peu penser à LIMBO en négatif ou à un Child of Light version plateformes. Mais hélas, son gameplay ne se montre pas tout à fait à la hauteur de ces références. Tout d'abord, le jeu présente quelques bugs, notamment en ce qui concerne le contrôle du renard. Il arrive que notre compagnon grimpe dans le vide ou se retrouve bloqué quelques instants. Mais cela reste ponctuel, donc guère gênant.
A vrai dire, Never Alone fait un peu penser à LIMBO en négatif ou à un Child of Light version plateformes.
En revanche, l'intelligence artificielle qui prend en charge à tout moment le personnage que l'on ne contrôle pas (lorsqu'on joue en solo) manque de sagacité. Basiquement, elle tente de nous suivre et de reproduire nos mouvements. Mais il peut arriver qu'elle rate ses sauts et, surtout, on aimerait bien parfois lui dire de rester immobile quelques instants. Il en va ainsi d'une des énigmes de l'aventure, qui devient inutilement compliquée à réaliser car le renard revient bêtement sur ses pas alors qu'on essaye juste de le rejoindre. Il suffisait pourtant aux développeurs de programmer une commande "ne bouge pas" pour régler définitivement ce problème. De même, un ou deux passages demandent un minimum de dextérité, du fait de la nécessité de switcher au bon moment entre les deux personnages, alors qu'en coop le rythme reste plus tranquille. Il est donc clairement plus agréable de jouer à deux que seul. Enfin, on pourra toujours reprocher au titre sa faible durée de vie (comptez quatre heures pour boucler l'aventure, sans compter le temps de visionnage des vidéos), même si le prix de vente tient heureusement compte de cet état de fait.