Spec Ops The Line : dernier essai avant le test !
Sous ses apparences de TPS militaire classique, Spec Ops : The Line pourrait bien créer une petite surprise lors de sa sortie en juin prochain. Pas tant pour son gameplay, solide mais relativement standard, que pour son ambiance intense, son décor original et sa narration évoluée. Un nouvel essai du jeu dans les locaux parisiens de 2K nous a permis de confirmer les bonnes impressions que nous avions déjà eues en novembre dernier. Et de découvrir quelques nouveautés.
Mais avant tout, rappelons les principes de base du jeu, pour les trois étourdis du fond qui ne suivent pas. Spec Ops : The Line est un shooter contemporain qui prend place dans la ville de Dubaï. La cité de tous les excès est en proie à de violentes tempêtes de sable, qui l'isolent du reste du monde. C'est dans ce contexte hostile qu'évoluent le capitaine Martin Walker et ses deux acolytes, dépêchés par leur hiérarchie pour une mission de sauvetage qui va rapidement tourner au cauchemar. Car plutôt que de faire s'affronter un camp des gentils et un camp des méchants, les développeurs ont plutôt choisi de nous faire ressentir l'horreur et l'absurdité de la guerre. Sans trop en dévoiler, on peut d'ores et déjà affirmer que le jeu vous fera vivre une véritable descente aux enfers et mettra plus d'une fois votre sens de la morale à l'épreuve. Le crédo est simple : se rapprocher le plus possible de l'esprit d'un film comme Apocalypse Now plutôt que se contenter d'enchaîner les explosions hollywoodiennes. Ces dernières sont tout de même présentes, puisque le jeu démarre paradoxalement par une séquence de rail-shooting des plus nerveuses, à bord d'un hélicoptère évoluant au milieu d'immenses buildings en verre. Les vitres volent en éclat sous l'effet des balles, les hélicos ennemis tombent comme des mouches et une grue manque de s'effondrer sur nous, avant qu'une tempête de sable ne nous oblige à atterrir et à continuer à pied. Cette démonstration de force initiale ne trompe pas sur la nature première du jeu, qui reste avant tout un shooter en vue à troisième personne, avec tout ce que cela comporte comme éléments de gameplay en matière de visée, de tir ou encore de couverture. Avec une subtilité supplémentaire : l'omniprésence du sable, qui se soulève en panaches et désoriente les ennemis quand une grenade explose, qui peut être libéré en certains endroits précis pour ensevelir les adversaires, et qu'on maudit lors des tempêtes qui diminuent la visibilité et la mobilité du joueur. Quant à la présence de trois soldats, elle n'est pas synonyme de gestion de squad complexe. En effet, on peut tout à fait parcourir l'aventure sans jamais donner d'ordres à nos coéquipiers. Mais on aurait tort de s'en priver car le système est à la fois simple et efficace. Il suffit de désigner un ennemi à l'aide d'un curseur pour qu'il soit aussitôt considéré comme une cible prioritaire par le soldat le mieux placé pour s'en occuper (par exemple le tireur d'élite si la cible est loin).
Action intense et narration forte
A vrai dire, le sergent et le lieutenant qui nous accompagnent servent au moins autant l'ambition narrative du jeu que son gameplay. Par leurs interventions vocales, leurs réactions aux choix du joueur et leur évolution mentale au fil des missions, ils participent grandement à l'ambiance de "sale guerre". Au fil des niveaux, on découvre des charniers, des victimes de pendaisons, et bien d'autres horreurs qui vont de pair avec la guerre civile et la loi martiale qui règnent dans la ville. Après avoir parcouru cinq chapitres parmi la grosse quinzaine qui constituera la campagne solo, il apparaît que choisir Dubaï comme décor aura été une très bonne idée. L'architecture des lieux favorise à plusieurs reprises un gameplay vertical, tandis que les décors luxueux contrastent brillamment avec la violence crue des évènements. A l'image de ce niveau où l'on combat au milieu de sculptures dorées et sur un sol constitué d'aquariums chatoyants, ou encore de ces cadavres entassés au pied d'une affiche publicitaire paradisiaque. Par certains choix laissés au joueur et quelques subtils détails sur lesquels nous reviendrons plus précisément lors du test, Spec Ops : The Line semble trouver un bon équilibre entre action frénétique et contexte psychologique. Mais que les joueurs en recherche de fun pur et dur se rassurent, car un mode multi est prévu pour les combler. Il fonctionnera en quatre contre quatre, proposera différents types de parties (dont certains privilégiant la coordination entre les joueurs), ainsi qu'un système de classes, de factions et de perks. Et, débarrassé de toute justification scénaristique, il multipliera les évènements "sableux" (tempêtes et avalanches). Nerveux et intelligent, violent et subtil, jouable en solo comme en multi, Spec Ops : The Line tente donc une certaine forme de grand écart. Et semble bien parti pour réussir. Rendez-vous fin juin pour découvrir si le pari est totalement gagné !