Test Les Chevaliers de Baphomet La Malédiction du Serpent : retour en grâce ?
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C'est un véritable plaisir que de retrouver George Stobbart et Nico, qui plus est dans un épisode 2D qui revient intelligemment aux sources. La promesse Kickstarter est tenue, et les fans en auront pour leur argent. Surtout ceux qui se sont contentés de sortir 15 dollars de leur poche l'année dernière ! Mais ne nous voilons pas la face : si l'on met de côté l'effet nostalgie, Les Chevaliers de Baphomet 5 : La Malédiction du Serpent est un jeu d'aventures agréable, certes, mais qui reste perfectible. Les énigmes sont un peu trop faciles, l'aspect technique est plutôt daté, et on ne sait pas encore ce que nous réserve le second segment du jeu. Quoi qu'il en soit, on l'attend de pied ferme !
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Les Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent
- Un vrai "Baphomet"
- De beaux décors 2D
- Pas mal d'humour
- Quelques persos mémorables
- Manque d'animations
- Pas bien difficile
- Pas très épique pour le moment
- On attend la suite !
La cinématique d'introduction du jeu se déroule dans la Catalogne de 1937, et nous présente notamment un tableau intitulé "La Maledicció". Fruit de bien des convoitises, cette œuvre se retrouve exposée quelques dizaines d'années plus tard dans une galerie d'art parisienne. Parmi les visiteurs se trouvent nos chers George Stobbart et Nico Collard, qui tombent par hasard l'un sur l'autre. Le premier travaille pour la compagnie d'assurances ayant pris en charge l'exposition, tandis que la seconde est là pour faire son métier de journaliste. Et quand nos deux héros sont réunis, on se doute que l'aventure n'est jamais bien loin ! Elle commence ici par l'intrusion d'un voleur masqué, qui dérobe le fameux tableau et assassine malencontreusement le propriétaire de la galerie. Nico prend en charge le criminel pour essayer de le prendre en photo, George commence à enquêter sur place, puis c'est au tour de l'inspecteur Navet (un tout nouveau personnage) et du Sergent Moue (un revenant de la grande époque) de faire leur apparition. Le casting est ainsi composé de têtes connues qu'on est réellement ravis de retrouver, et de personnages inédits qui sont dans l'ensemble plutôt bien écrits. Le tout baigne dans une ambiance extrêmement fidèle aux premiers épisodes de la série. En épluchant tous les dialogues, on peut par exemple dénicher quelques traits d'humour bien sentis. On retrouve certains lieux encore dans nos mémoires, comme l'appartement de Nico. Les parisiens s'expriment avec un accent français en VO. L'intrigue dépasse largement le cadre initial qui est celui de la simple enquête policière. Et le jeu n'hésite pas à nous donner le contrôle de Nico de temps à autre, histoire de varier les situations. Charles Cecil et ses compagnons de Revolution Software n'ont donc rien perdu de leur savoir-faire, qu'ils n'hésitent pas à renforcer par une dose régulière de fan service.
George marchait...
Ce respect de la saga originelle se retrouve même dans la technique, puisque Les chevaliers de Baphomet 5 abandonne les graphismes 3D des troisième et quatrième épisodes (souvent décriés) et revient à de classiques décors 2D réalisés à la main. Avec leurs couleurs vives mais jamais criardes, ces tableaux sont un véritable régal pour les yeux. Notamment pour nous autres français, qui pouvons alors profiter d'un Paris fantasmé par les américains (rues propres et ensoleillées, architecture art déco...) et donc bien plus agréable que celui du quotidien. En revanche, l'intégration des personnages 3D dans ces décors 2D est largement perfectible. Ils s'en détachent parfois un peu trop, la faute notamment à une gestion des ombres et des éclairages assez sommaire. D'une manière plus générale, le jeu aurait d'ailleurs mérité une meilleure finition technique. Les ambiance sonores paraissent parfois trop timides, tandis que les arrière-plans manquent souvent de petites animations qui les rendraient plus vivants. Les gestes des personnages sont également trop sommaires. Par exemple, si George tend un objet de son inventaire à quelqu'un, l'item en question n'apparaît pas à l'écran. Dans le même ordre d'idées, on pourrait également citer ces portes qui s'ouvrent et se ferment seules, ou encore ces micro-temps morts qui hachent certaines phases de dialogues ou d'animations. Tous ces petits riens finissent tout de même par briser un peu l'immersion et casser légèrement le rythme de l'aventure.
D'une manière plus générale, le jeu aurait d'ailleurs mérité une meilleure finition technique. Les ambiance sonores paraissent parfois trop timides, tandis que les arrière-plans manquent souvent de petites animations qui les rendraient plus vivants."
En revanche, les joueurs novices n'ont pas à craindre de se retrouver bloqués à cause d'une énigme trop tordue. Les situations sont rarement abracadabrantesques, et les personnages n'hésitent pas à distiller régulièrement de précieux indices dans les dialogues. Il est même possible de recourir tout simplement à un menu spécial, qui nous donne des indications relativement précises sur la prochaine action à effectuer. Mais du coup, les joueurs aguerris élevés aux Monkey Island risquent de trouver que l'aventure manque un peu trop de difficulté. Voire plus généralement de piment, car le découpage du jeu en deux parties a pour fâcheuse conséquence de reporter à plus tard les événements scénaristiques les plus extraordinaires. Complots et mysticisme sont seulement effleurés, et l'on on sent bien que les développeurs en ont gardé sous le coude pour la suite. C'est d'ailleurs ce que confirme la fin de ce premier épisode, qui laisse forcément un goût d'inachevé, mais nous rend réellement impatients de découvrir la suite et la fin de l'aventure.