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C’est donc avec un certain goût amer que l’on dresse le bilan de ce cinquième volet de la série des Legacy of Kain qui commence sérieusement à prendre du plomb dans l’aile. Doté de graphismes alléchants, la réalisation du titre développé par Crystal Dynamics est loin d’être exempte de défauts. A commencer par une jouabilité d’une médiocrité telle qu’on a envie de lâcher la manette au bout de quelques heures de jeu. Et malgré un scénario bien ficelé et des combats bien pêchus, on ne peut faire l’impasse sur ce festival de bugs qui nous démontre qu’il n’y avait aucune hâte à avancer la date de sortie du soft.
- Une belle réalisation
- Scénario intéressant
- Combat pêchus
- Jouabilité hasardeuse
- Phases de plates-formes mal agencées
- Des bugs à foison
Voilà maintenant cinq ans que Raziel traîne sa carcasse et erre telle une âme déchue sur les terres de Nasgoth. Cinq années que la saga, qui a vu le jour sur PS One, jouit de critiques positives, ne se doutant guère que les défauts, à priori mineurs, et qui ont toujours accompagnés chaque épisode vont lui porter cette fois-ci un coup létal. La fin du règne commence malheureusement ici.
Chez Crystal Dynamics, on ne se mouille pas beaucoup. Excepté quelques productions pour le compte de Disney et sa funeste saga des Legacy of Kain, autrefois baptisé Soul Reaver, il faut avouer que la firme américaine n’est pas connue pour ses concepts novateurs. Ah si, on se souvient du mémorable Gex 3D sur N64 qui mettait en scène un petit reptile portant des lunettes de soleil lui conférant ainsi une "cool attitude" qui lui a valu l’attention des joueurs de l’époque. C’est malheureusement cette passivité et ce manque de prise de risque qui va jouer des tours à la série phare de Crystal Dynamics. Cette nouvelle aventure s’annonçait plutôt bien avec comme grosse nouveauté la possibilité d’incarner à tour de rôle Raziel et Kain, les deux frères rivaux. Nos deux compères qui, jadis ont combattu l’un contre l’autre, sont obligés de se battre à l’unisson pour mettre fin aux plans machiavéliques qui se dressent face à eux et sur le royaume d’Hylden.
Néophytes s’abstenir
Autant vous l’annoncer de but en blanc, ceux qui pensaient prendre la série en cours de route sans aucune connaissance risquent d’être pour le moins déroutés. Le scénario torturé et, il faut bien le dire, plutôt bien ficelé renvoie tellement aux épisodes précédents que s’immiscer dans cette dramaturgie en étant vierge de toute connaissance risque d’être davantage un fardeau qu’une aide précieuse. L’histoire de Legacy of Kain : Defiance étant l’aboutissement des quatre premiers opus, le joueur, tout comme les deux protagonistes du jeu, partira aveuglément dans cette quête de vérité. D’autant plus que les informations sont distillées avec parcimonie et les nombreux rebondissements ne manqueront pas de donner naissance à de nouvelles questions. Un coup plutôt mal joué de la part des développeurs si leur objectif était d’attirer un nouveau public tenté de s’intéresser à cet opus qui s’annonçait sous les meilleurs auspices. C’est donc dans la souffrance que le joueur lambda débutera cette odyssée vampirique aux commandes de Kain pour commencer puis de Raziel.
Faux jumeaux
C’est donc à tour de rôle que nous allons prendre le contrôle de nos deux compères et pour faire naître un sentiment de renouveau chez le joueur, les développeurs ont décidé de nous mettre directement dans la peau de Kain. Personnage ô combien charismatique et doublé d'une justesse parfaite, notre seigneur vampire va donc lui aussi parcourir les terres de Nasgoth afin de connaître enfin l’ultime dénouement. Bien que ses mouvements soient quasiment identiques à ceux de Raziel, Kain paraît beaucoup moins souple que son partenaire sans compter que ce dernier supporte très mal le contact avec l’eau. Le gameplay entre nos deux héros s’articule donc autour d’un même axe avec des enchaînements pour le moins identiques. Les différentes attaques, une fois correctement assimilées, permettent d’enchaîner quelques combos efficaces. Au fur et à mesure de votre progression, vous débloquerez de nouvelles techniques de combats aux dégâts dévastateurs. La télékinésie tient également une place de choix dans le gameplay puisqu’elle permet de repousser certaines attaques ou à l’inverse vous autorisera à attaquer les ennemis sur de longues distances. Vous pourrez les faire léviter dans les airs pour ensuite les empaler, les jeter dans le vide ou bien encore les brûler. Les affrontements prennent ainsi une plus grande envergure ne faisant jamais tomber le joueur dans la lassitude des combats. Mais comme tout être normalement constitué, vous disposez d’un point faible vous obligeant à vous nourrir du sang de vos adversaires pour Kain ou de leur âme pour Raziel dans le but de rester en pleine forme. Vous devrez alors profiter d’un moment de fatigue de la part des vos adversaires afin d’étancher votre soif. A l’inverse, si vous préférez les achever avec noblesse, vous augmenterez la jauge de pouvoir de la Reaver (votre lame) qui vous permettra soit de provoquer une ultime attaque (pour se débarrasser de plusieurs ennemis à la fois), soit d’actionner des portes jusque-là inaccessibles.
Car un autre exercice de taille vous attend, celui de trouver votre chemin dans des décors qui font davantage figure de labyrinthe que de réels parcours du combattant. Legacy of Kain : Defiance est surtout un jeu dans lequel il faudra sans cesse trouver son chemin dans des environnements vastes et pas toujours très clairs, notamment dans le monde spectral de Raziel dans lequel règne un flou artistique où les contours se dédoublent et créant un univers des plus chaotiques. On perd pied facilement et les moins patients d’entre vous risquent de taper du poing sur la table. Les environnements dans lesquels le joueur évolue ont été entièrement réalisés en 3D et pour un titre de cette envergure, on aurait pu s’attendre à une gestion de la caméra manuelle et surtout instinctive. Il n’en est rien puisque l’utilisation de ladite caméra est ici dynamique et mis à part quelques mouvements restreints à gauche et à droite, il est impossible de changer le point de vue comme bon nous semble. Cette gestion de la caméra est tellement désastreuse que lors des combats, il arrive souvent que les ennemis sortent de l’écran nous obligeant à attaquer à l’aveuglette et provoquant parfois de beaux bugs en tout genre. Le summum est atteint lors des phases de plateformes qui nous empêchent clairement de situer les différentes corniches à atteindre nous obligeant maintes et maintes à reproduire la manœuvre. Ne parlons pas non plus de la foultitude de bugs de collisions mineurs et majeurs qui vous obligeront parfois à redémarrer votre console parce que l’on s’est retrouvé malencontreusement bloqué dans un des éléments du décor. Une situation des plus frustrantes si vous avez le malheur d’avoir oublié de sauvegarder votre progression. C’est encore plus désespérant de voir les différents personnages s’encastrer dans les éléments du décor, nous rappelant une autre série phare de Eidos (suivez mon regard). Heureusement les checkpoints sont plutôt fréquents et souvent bien placés. Quant à l’I.A. des ennemis, elle s’avère être plus artificielle qu’intelligente puisque ces derniers ont la fâcheuse tendance d’attendre leur tour plutôt que d’attaquer en masse.
Mettez le jeu sur Pause afin de réaliser les manipulations suiv 23/01/2004, 18:23
Mettez le jeu sur Pause afin de réaliser les manipulations suiv 23/01/2004, 18:15