Test également disponible sur : PC - Android - Switch - IOS

Test Gorogoa : un puzzle-game vraiment pas comme les autres

Test Gorogoa : un puzzle-game vraiment pas comme les autres
La Note
note Gorogoa 17 20

Jouer à Gorogoa pour la première fois procure le même état d'excitation et de délicieuse confusion que de découvrir Braid à l'époque de sa sortie. Le gameplay oblige notre cerveau à réfléchir autrement, libérant ainsi une sacrée dose d'endorphine lorsqu'on réussit à venir à bout des premières énigmes. Et même si l'on finit par saisir pleinement la logique de l'expérience, on continue régulièrement à écarquiller les yeux et à ouvrir la bouche d'étonnement. La durée de vie est bien faible, certes, mais les sensations restent toujours très fortes, malgré une ambiance particulièrement zen, voire méditative. Gorogoa est incontestablement un très grand petit jeu.


Les plus
  • Concept original et enthousiasmant
  • Sublime direction artistique
  • Bande son sans faille
  • Scénario subtil
Les moins
  • Se boucle en moins de deux heures
  • Prix du simple au triple selon les plateformes


Le Test

L'éditeur Annapurna Interactive a beau être tout jeune, il semble bien parti pour compter dans les années à venir. Après le sublimissime What Remains of Edith Finch et en attendant le prometteur The Artful Escape prévu pour 2018, c'est l'inattendu Gorogoa qui se présente à nous aujourd'hui. Développé par un homme seul, Jason Roberts, pendant plus de sept ans, ce puzzle game d'un genre nouveau va régulièrement vous faire pousser des "oh" d'étonnement et vous mettre le cerveau à l'envers.


GorogoaLe premier contact avec le jeu se fait à travers une case de type bande dessinée, où s'affiche une énigmatique créature géante et multicolore plongée au milieu d'une charmante petite ville. Une icône permet de dézoomer et d'observer la même scène à travers une fenêtre et le point de vue d'un petit garçon. En zoomant dans les pensées de celui-ci, on comprend qu'il va se mettre en quête de cinq offrandes colorées pour la créature, qui correspondent aux cinq petits chapitres de l'aventure. L'écran se scinde alors en quatre cases, qui constitueront le plateau de jeu pour tout le reste de l'expérience. Une seule action possible alors : déplacer l'unique case non vide. Mais au lieu de mouvoir l'ensemble de la scène, seule la fenêtre sur la ville se détache, qu'on s'empresse de déposer dans l'une des trois autres cases. Il devient alors possible de changer le point de vue de chaque case, et d'expérimenter nos premiers "mindfucks". Car à force de zoomer et dézoomer, vous pourrez placer les cases de manière à ce que les morceaux de décors se correspondent, et ainsi faire passer le personnage principal d'un bloc à un autre. Ou encore, vous pourrez le téléporter d'un endroit à un autre en détachant l'encadrement d'une porte fermée et en le plaçant sur une porte ouverte. Et ce n'est que le début ! Cette aventure vous demandera en permanence de jouer avec les couleurs, les formes, les perspectives, les positions relatives et parfois même le mouvement, selon des principes bien difficiles à expliquer par écrit, mais finalement très simples à appréhender. Par moments vous serez subjugués par ce que vous venez de réaliser, et aurez besoin de faire une pause pour prendre conscience après coup de l'enchaînement exact des événements. Et parfois, vous bloquerez pendant plusieurs minutes face à une situation qui paraît inextricable mais qui, une fois qu'on fait suffisamment preuve d'observation et qu'on se plie à la logique multi-dimensionnelle du gameplay, devient finalement claire comme de l'eau de roche.

 

GARE AU GOA

GorogoaDouce et mélancolique, la quête du jeune héros lui fera traverser des ruines et utiliser des mécanismes d'un autre temps. Totalement muet, le scénario subtil possède une double lecture, et il faudra parcourir l'aventure une seconde fois pour pleinement le saisir. Mais la force du gameplay, la beauté aussi simple qu'insolente des dessins crayonnés à la main, et la délicatesse des morceaux de musique qui soutiennent ce voyage suffisent de toutes manières à l'émerveillement. Même des joueurs qui ne capteraient rien à l'histoire seront forcément emballés par l'ambiance générale et les énigmes extrêmement malignes. Jamais trop complexes, ces dernières n'ont de cesse de provoquer l'étonnement. Elles tiennent souvent du tour de magie et, à ce titre, ne sauraient être répétées trop longtemps sous peine de dissiper l'enchantement et de provoquer la lassitude. On ne s'étonnera donc pas trop de la faible durée de vie du jeu qui, à moins d'être particulièrement benêt ou de se laisser langoureusement bercer par l'aventure, se termine en moins de deux heures. Par la suite, il ne vous faudra plus qu'une demie-heure pour refaire le périple de bout en bout en connaissant à l'avance les principes de jeu et les solutions des énigmes. C'est bien peu, mais le prix de vente tient évidemment compte de cela. Enfin plus ou moins, puisque le coût varie en réalité du simple au triple selon la plateforme de vente (du smartphone au PC en passant par la Switch), alors que le voyage est exactement le même dans tous les cas. Dès lors, il peut être tentant de privilégier la version mobile mais vous ne pourrez pas profiter réellement de la finesse des dessins, dont les détails méritent d'être observés avec attention. Mais peu importe la plateforme que vous retiendrez au final, l'important reste surtout de ne pas passer à côté de ce jeu aussi singulier que marquant.


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