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Jeu au concept accrocheur et aux "énigmes" très bien pensées, Echoshift possède un véritable cachet ludique à défaut de posséder un univers graphique. Très austère, le titre ne parvient jamais à laisser sa froideur de côté, d’autant plus que la bande-son se montre rapidement pénible, ce qui participe à donner un côté un peu "clinique" au jeu de Sony. Enfin, malgré ses bonnes idées, Echoshift manque d'un contenu solide et surtout d'un éditeur de niveaux. Défaut qui lui retire son intérêt sur le long terme. Car une fois terminé, et malgré ses modes alternatifs, Echoshift n'est pas un titre sur lequel il est facile de revenir pour une petite session. Un jeu sur le temps qui ne s'y inscrit pas.
- Une idée de base passionnante
- Un grand nombre de niveaux
- Un level-design bien pensé et retors
- Un renouvellement régulier
- 7 stages gratuits à télécharger
- Seulement 20€
- Graphiquement pauvre
- Une ambiance froide
- Absence d'éditeur de niveaux
- Intérêt limité sur le long terme
- Les chargements cassant le rythme
Suite spirituelle d'Ecochrome, Echoshift se base également sur un principe de base relativement simple qu’il fait évoluer au fil des niveaux jusqu'à générer des casse-têtes interactifs. Pouvant se rapprocher en un sens d'un mélange entre Braid et les phases incluant Clank dans Ratchet & Clank : A Crack in Time, Echoshift pousse cette logique beaucoup plus loin, jusqu'à faire passer le concept devant tout le reste.
Mettant en scène le petit bonhomme de bois tout articulé cher aux dessinateurs, mais également à O'Cedar, Echoshift abandonne la gestion de la profondeur de son prédécesseur Echochrome pour une autre dimension, celle du temps. Le principe du titre de Sony est en effet de prendre chaque niveau comme un ensemble d'éléments qui ne peuvent pas tous être actionnés dans un même temps. De fait, vous devez parcourir ces zones plusieurs fois de suite en revenant à chaque essai au début du niveau. Une idée semblant saugrenue mais qui prend tout son sens lorsque chacun de vos passage se trouve enregistré, créant un script. Dès que le joueur pose un pas sur le terrain de jeu, la moindre de ses actions est conservée en mémoire, jusqu'à ce le temps imparti arrive à son terme ou que le joueur décide de lui-même de passer à l'écho suivant. C'est à dire jusqu'à la prochaine session jouable. Car chaque personnage correspond à un nouvel essai, n'empiétant pas sur le précédent qui est sauvegardé et qui revêt la forme d'une ombre. Cette dernière va donc agir exactement de la même manière que lors du premier parcours sans que le joueur puisse la toucher ou même interagir avec elle. Là est tout l'intérêt d'echoshift. Il faut en effet prévoir à l'avance chaque action afin qu'elle libère le passage pour la session suivante. Le but étant de parvenir à une porte, toujours dans un temps limité, et surtout en utilisant le moins d'écho possible, condition indispensable à un véritable challenge. Une motivation du parcours parfait qui relève nettement le système de base déjà intelligent du jeu, mais qui ne l'empêche pas d'entretenir un aspect assez laborieux.
Echonome
Rapidement addictif dans son principe, Echoshift manque en revanche énormément de rythme. Le problème n'étant pas au sein même des parties, durant lesquelles la réflexion impose des phases d'arrêt, mais entre celles-ci. Des chargements interviennent en effet dès qu'une nouvelle session s'amorce et hache le système de retour dans le temps qui aurait justement gagné à être immédiat. Et même si ces derniers se révèlent anecdotiques une fois le jeu installé sur le Memory Stick, le simple fait de découper l'action provoque une réelle frustration, notamment en cas d'échec. Autre donnée n'œuvrant pas dans le sens d'un titre attachant, la recherche artistique s'en tient à une sobriété extrême, quasi austère, bien loin du design comics d'un Exit. Un choix en accord logique avec Echochrome mais qui sur la longueur, et en harmonie avec la musique minimaliste, retire au fur et à mesure le capital sympathie du jeu. Sec et commun dans son enrobage, Echoshift se renouvelle heureusement régulièrement, proposant des situations initiales qui se complexifient au long de chaque "groupe" d'épreuves et qui finissent par se mêler dans des puzzles diaboliques. Car la maîtrise de chaque type d'interrupteur est immédiatement contrebalancée par un placement inhabituel de ces derniers ou une association inédite qui brouille les certitudes du joueur. En ce sens, Ecoshift est idéalement construit. D'autant qu'avec une cinquantaine de niveaux par défaut associés à 7 téléchargeables gratuitement sur le PlayStation Store, les situations proposées s'avèrent très nombreuses. Malgré tout, il est dommage de ne pas avoir à sa disposition un éditeur de niveaux qui aurait permis de développer l'expérience de jeu, et surtout de donner à Echoshift une vraie pérennité, ce qu'il n'a pas une fois terminé. L'austérité jusqu'à la conclusion.