Test Code Name STEAM : un jeu cuit vapeur ?

Il est difficile de déceler la patte Intelligent Systems au premier contact avec Code Name S.T.E.A.M. Des graphismes en cel-shading façon comic book, une narration également inspirée de la bande dessinée, des personnages occidentalisés au possible : non, au premier abord, ce nouveau titre n'a rien de commun avec Fire Emblem par exemple. Il vous plonge dans un XIXe siècle alternatif où l'utilisation de la vapeur a permis toutes sortes de révolutions technologiques improbables. Du steampunk dans le texte. Mais une soudaine invasion extraterrestre (!) va vite gâcher l'optimisme ambiant. Face à la menace, une seule solution : le groupe d'intervention spéciale S.T.E.A.M., dont vous allez donc prendre le contrôle. Si le scénario du jeu peut se résumer en quelques lignes, c'est parce qu'il n'est pas franchement le gros point fort de Code Name S.T.E.A.M. Personnages, background, histoire tiennent sur un timbre-poste, ce qui rend les cinématiques et les scènes intermédiaires rapidement inintéressantes. Et ce ne sont pas les graphismes, colorés certes mais assez grossiers, qui réussissent à changer la donne. Dommage, vu la bonne idée de départ quant à l'univers du jeu.

STEAM MAIS PAS PUNK

On préfèrera donc se concentrer sur le cœur du jeu : son gameplay. Et là, l'ADN Intelligent Systems refait surface. Code Name S.T.E.A.M. fait en effet partie de la grande famille des jeux tactiques. Il ne s'agit pas d'un tactical RPG pour autant. Vous êtes aux commandes d'une équipe de quatre héros (vous débloquerez jusqu'à douze personnages dans le courant de la partie) que vous contrôlez à la manière d'un shooter à la troisième personne. C'est la première originalité du soft,  et c'est une des features qui rajoute une dimension supplémentaire à l'affrontement et une dose de challenge additionnelle. Ainsi, vous ne disposez pas d'une vue de haut mais seulement, à chaque déplacement, du champ de vision de votre héros, qui sera forcément limité. D'autant que ce choix de caméra implique la gestion du relief et donc des menaces venant du dessus. Le champ de bataille est cependant bien divisé en cases, chaque case consommant une unité de vapeur de votre pack dorsal. Votre réserve sera également entamée si vous décidez d'attaquer avec une de vos deux armes. Enfin, si vous choisissez de conserver assez de vapeur à la fin du tour, vous attaquerez automatiquement tout ennemi qui passerait à votre portée grâce à une embuscade.

On préfèrera donc se concentrer sur le cœur du jeu : son gameplay. Et là, l'ADN Intelligent Systems refait surface. Code Name S.T.E.A.M. fait en effet partie de la grande famille des jeux tactiques.

A partir de ces différentes données, chaque mouvement demande une mûre réflexion avant d'être validé, et le poids des enchaînements peut être particulièrement important (vous pouvez en effet switcher entre les héros à tout moment pendant votre tour de jeu). Autre orientation capitale, l'exploration, qui vous permettra de récolter de l'argent et des roues dorées, lesquels vous offriront davantage d'armes secondaires loufoques et des jetpacks plus puissants. De plus, fouiller le niveau peut également vous donner l'ascendant dans le cours de la bataille grâce à une tourelle inexploitée ou à un passage secret. Il faut toutefois souligner que les écueils sont nombreux. La visée, qui se fait manuellement, est plus qu'imprécise ; toucher le point faible, éclairé en rose, d'un alien est un exploit assez aléatoire. D'ailleurs, sans deuxième stick, il est possible que vous trouviez la maniabilité assez malaisée. L'IA et la puissance des ennemis sont également assez discutables, malgré leur variété : grosse distance de déplacement, abus de la contre-attaque, absence de mouvement parfois inexplicable... Et au final, on voit l'intérêt de la recette s'essouffler sur plusieurs dizaines d'heures, même avec les quelques efforts qui sont faits pour inverser cette tendance, comme le combat lourdaud de méchas dans le mode A.B.E.