Super Mario Maker : tient-on le Minecraft à la sauce Nintendo ? Nos impressions
Créer ses propres niveaux de Mario, les partager avec le monde entier, voir les autres joueurs s’arracher les cheveux dessus : avec Super Mario Maker, la simplicité enfantine qui entourait jusque-là le plombier italien est bel et bien enterrée, et cède sa place à une sorte de Super Meat Boy à la sauce Nintendo ; du moins en ce qui concerne la partie plateforme. Les niveaux créés tiennent plus du try & die que du classique Mario. Pour en venir à bout, il faudra être un challenger invétéré et prendre son mal en patience. Pour les plus sereins d’entre vous, c’est un retour en arrière sur quatre générations. Le jeu comprend en effet les graphismes de Super Mario Bros, Super Mario Bros 3, Super Mario World, et le dernier en date, New Super Mario Bros Wii U, histoire de satisfaire un maximum de joueurs, des plus jeunes aux plus anciens. Par contre, chaque génération renferme ses propres caractéristiques, s’alignant avec l’époque à laquelle il est sorti. Les pouvoirs ayant fait leur apparition avec New Super Mario Bros ne seront par exemple pas disponibles avec Mario Bros premier du nom. Si l’on ajoute à ces quatre générations la présence de personnages étrangers à la licence Mario, tels que Link, Kirby ou bien l’entraîneuse Wii Fit, on obtient dans le contenu un jeu déjà bien chargé. Et les personnages cités ci-dessus ne pourraient pas être les seuls, puisque les amiibo devraient venir se synchroniser pour apporter encore plus de héros estampillés Nintendo.
D&CO MARIO
Mais passons directement au cœur du jeu : l’édition. Du côté de la création, le jeu s’apparente à un Minecraft allégé. Il est possible de tout mélanger avec tout ce qui nous passe par la main, de créer les niveaux les plus fous, de faire du classique ou bien de l’innovant. C’est ainsi qu'on se retrouve à faire de l’auto-tamponneuse avec les soucoupes de transports, se faisant secouer dans tous les sens. C’est aussi ainsi qu’on peut faire sortir des blocs des Goombas ou des Bob-omb, tout comme on peut faire en sorte que les Magikoopa envoient des bonus plutôt que des embûches. De la même manière, on peut également mettre sur le dos de Bowser des Frères Marteau, histoire de compliquer un peu la tâche. C’est bien simple, l’éditeur de niveau de Super Mario Maker laisse totalement libre cours à l’imagination du joueur, lui offrant la possibilité d’empiler les challenges afin de proposer le niveau le plus difficile possible. Certains stages ont même été configurés uniquement pour les Nintendo World Championship. Pour aider à la création, l’éditeur propose un système de miroir après avoir essayé son niveau, qui permet au joueur d’analyser la trajectoire prise pour offrir une expérience calculée au pixel près, comme le propose l’ensemble des niveaux que nous avons pu testés. Et lorsqu'on se dit que pour le moment, le jeu ne contient que des niveaux créés par des membres de Nintendo (et pas des développeurs), on s’attend franchement à des niveaux à s’arracher les cheveux une fois la version finale disponible.
En somme, Super Mario Maker s’annonce comme le Mario Bros Ultime, croisement entre Super Meat Boy et Minecraft. Créer et réaliser soi-même ses niveaux n’a jamais été aussi sympathique...
Si Super Mario Maker s’annonce très difficile à jouer, il devrait pouvoir (on l’espère) compter sur sa communauté, Nintendo permettant aux joueurs de laisser des messages un peu partout dans les niveaux. De ce qu’on a vu, il s’agissait avant tout d’indications, servant à aider les pauvres âmes en difficulté. Mais cette fonctionnalité pourrait bien devenir une machine à trolls, surtout qu’il ne semble pas y avoir de limite d’espace ou de caractères. Heureusement, ces messages peuvent être cachés dans les paramètres du jeu s’ils deviennent trop encombrants. Ces derniers renferment également quelques fonctionnalités qui vont plaire aux compétiteurs, puisqu’ils contiennent des statistiques et chiffres détaillés sur le pourcentage de réussite du niveau, le nombre total de morts et le nombre de personnes ayant essayé le niveau, ce qui risque d’intéresser les fans inconditionnés des tableaux mondiaux. Pour ceux qui préfèrent jouer pour le fun, Super Mario Maker comprend également un mode solo, intitulé Défi des 100 Mario. Ce dernier, une fois terminé, permettra également d’agrandir la liste de personnages jouables.
En somme, Super Mario Maker s’annonce comme le Mario Bros Ultime, croisement entre Super Meat Boy et Minecraft. Créer et réaliser soi-même ses niveaux n’a jamais été aussi sympathique, parcourir ceux des autres aussi appréciable. Il faudra cependant être courageux pour venir à bout des déjà nombreux niveaux types try and die proposés. Il faudra également une patience à toute épreuve en ce qui concerne la création des niveaux, l’éditeur pouvant vite devenir lassant si nous n’avons pas d’idées précises de ce à quoi nous souhaitons donner la vie. Mais malgré ces deux "contraintes", Super Mario Maker s’annonce comme un des jeux moteurs de la Wii U. Reste maintenant à voir s’il y aura assez de courageux capables de consacrer suffisamment de temps à la création de niveaux, histoire d’assurer la pérennité du jeu.