Prince of Persia The Lost Crown : retour en grâce pour la série ? Nos impressions (Preview)
Bien avant qu'Assassin's Creed ne devienne le vaisseau-amiral d'Ubisoft, ou plutôt la poule aux oeufs d'or j'entends, il est une autre licence qui a fait les beaux jours de l'éditeur français, aussi bien en termes de ventes que de prestige. Cette franchise, c'est Prince of Persia, qui a connu deux périodes fastes. La première en 1989, à sa naissance via Jordan Mechner, puis en 2003 quand la licence a été récupérée par un Ubisoft qui était au début de son prime artistique et qui a su moderniser ce jeu avec une approche exceptionnelle. Malheureusement, à force de tirer sur la corde, la licence s'est épuisée en 2010, d'autant que la série Assassin's Creed lui avait non seulement volé la vedette, mais aussi repiqué quelques mécaniques de jeu pour les adapter à sa sauce. Résultat, Prince of Persia est une licence qui ne parle plus à grand monde, du moins, pas au jeune public, un peu comme Splinter Cell d'ailleurs. Mais chez Ubisoft, on a envie et on a à coeur de faire revenir le Prince de Perse sur le devant de la scène. Alors comment faire ? En limitant les coûts de production déjà et viser une approche différente. Et pourquoi ne pas essayer le Metroidvania, avec un héros différent, plus authentique et en même temps dans l'ère du temps ? Toutes ces bonnes idées ont donc pris forme dans ce Prince of Persia The Lost Crown que nous avons pu tester il y a 15 jours pendant près de 4h. Et vous savez quoi ? Ça s'annonce très très bien.
La première chose que je me suis dite en commençant ma session de preview de ce Prince of Persia The Lost Crown, c'est que le jeu est très agréable à regarder. Comme vous pouvez le constater, il a été question de proposer un univers en 2.5D, façon Metroidvania, pour bien sûr réduire les coûts de production, mais attaquer la licence sous un autre prisme. Et très sincèrement, je trouve que c'est réussi. Non seulement le titre d'Ubisoft permet de renouer avec ses origines de 1989 du temps de Jordan Mechner, mais aussi permet de concentrer tout ce qui fait le sel d'un jeu Prince of Persia, à savoir plateforme, combat, puzzles à résoudre, pièges à éviter et bien sûr, des gros boss à abattre. Mais avant d'attaquer le coeur du gameplay, revenons à l'aspect visuel, qui nous promet de nombreux paysages séduisants. Les développeurs d'Ubisoft Montpellier n'ont pas lésiné sur les effets de scrolling, avec une certaine profondeur dans les décors, mais aussi pas mal d'événements qui ont lieu en arrière-plan. Cette richesse dans les environnements et les animations, on la ressent dès le début du jeu, avec ces armées qui se battent dans le fond, le tout sur fond de soleil rouge sang couchant et des coéquipiers qui viendront apporter de la consistance narrative à cette nouvelle histoire.
En 2023, notre Prince de Perse est un mélange à la fois plus authentique et moderne, puisqu'on va incarner un certain Sargon, à la couleur de peau plus sombre et donc plus proche des peuples de Mésopotamie. Mais Ubisoft Montpellier lui a aussi octroyé une petite touche contemporaine, très 2023, avec cette coupe de cheveux fashion, entre mèches rebelles tressées et contour rasé de près sur les côtés. Rajoutez à cela une bonne carrure de super guerrier, des boucles d'oreille, des colliers et sachant manier les épées comme un chef et on obtient un Prince de Perse qui colle parfaitement à notre époque. Le look ravageur de Sargon va de pair avec ses aptitudes physiques qui lui permettent d'appréhender les environnements avec une grande agilité. Saut, double-saut, dash vers lavant, parry, contre-attaque, utilisation d'armes différentes, super-pouvoir et pouvoir du temps, tout cela nous permettra d'avoir une grande variété dans les possibilités de jeu. Mais comme tout Metroidvania qui se respecte, les capacités physiques de Sargon ne sont pas disponibles d'entrée de jeu et c'est au fil de l'aventure qu'on va débloquer chaque mécanique et faire à la fois évoluer l'histoire, mais aussi les environnements dans lesquels on va évoluer.
ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
Si Ubisoft aime qualifier son jeu de semi-open world, je trouve d'ailleurs que le terme est pas bien adapté pour ce type de jeu, on a bien affaire à un Metroidvania, avec des décors qu'on va devoir parcourir à de nombreuses reprises au fil des capacités que Sargon va obtenir au fil de sa progression. Et c'est là qu'on se rend compte de l'expertise et du savoir-faire des équipes d'Ubisoft Montpellier. Inutile de vous rappeler qu'il s'agit des développeurs de Rayman Legends, donc les jeux de plateformes, il s'y connaissent et cette manire d'agencer les niveaux, de placer tel ou tel piège pour les adapter aux compétences du personnage et de son évolution physique, ça relève parfois du génie, on va pas se mentir. Il y a Nintendo qui reste le maître en la matière, mais l'équipe de Michel Ancel, qui a malheureusement quitté Ubi en 2020, sont juste derrière en vrai. Le jeu alterne avec brio plateforming, combat et puzzle si bien qu'on ne s'ennuie jamais, et très rapidement, on arrive à comprendre les intentions des développeurs en termes de game et de level design. Il y a un certain sens du rythme, une certaine musicalité vraiment agréable, auquel s'ajoute des moments plus épiques via les armes et les super-pouvoirs qu'on va débloquer, mais aussi à travers les nombreux boss battles qui vous feront suer des fesses.
C'est là aussi qu'on comprend que la bonne compréhension du timing, des mouvements et des possibilités offertes par Sargon donnera accès à des combos vraiment très cool à créer soi-même. Le tout étant appuyé par une mise en scène toujours bien senti et dynamique, qui ne rompt jamais avec la fluidité des actions. Bref, du très beau travail. En termes de décor, le jeu promet aussi quelques surprises, avec notamment des niveaux plus naturels, comme la forêt qu'on a pu parcourir et qui offre un vrai vent d'air frais face à ces décors très arides de la Perse. Et puis, il y a également ce côté mystique qui va apporter de la fantaisie à l'histoire, mais aussi la proposition artistique, puisque ce Prince of Persia The Lost Crown promet aussi denous offrir une histoire au moins intéressante.