Medal of Honor : Airborne
Initiateur d’un genre nouveau, le label Medal of Honor est depuis plusieurs années en perte de vitesse considérable. Le manque de véritables nouveautés, les changements de développeurs et l’arrivée d’un certain Call of Duty, n’ont pas aidé la série à reprendre du poil de la bête. Mais il en faut plus pour décourager Electronic Arts qui profite de l’arrivée de la franchise sur consoles next gen’ pour revoir totalement sa copie. Et pour gage de qualité, l’éditeur a décidé de faire à nouveau appel à Patrick Guilmore, producteur du jeu, et ancien membre de l’équipe d’origine. Sans plus attendre, voici nos impressions et l’interview vidéo de Mr Gilmore.
Interview vidéo Patrick Gilmore (Medal of Honor : Airborne)
"Nous voulons faire évoluer le FPS dans une nouvelle direction", nous lance Patrick Gilmore, producteur exécutif de Medal of Honor : Airborne lors de notre entretien avec lui. En quelques mots, celui qui fut l’un des premiers membres à participer à l’élaboration de la franchise a bien conscience que la série essuie actuellement quelques plâtres. L’avènement de la licence Call of Duty en 2003 y est forcément pour quelque chose et pour se détacher de la conjoncture actuelle, Medal of Honor doit de se trouver un angle nouveau, une sorte de nouveau départ. Ce n’est donc pas un hasard si ce premier épisode next gen’ de la série se focalise sur Boyd Travers, soldat de la 82ème division aéroportée et prêt à sauter dans le vide pour l’amour de son pays. Comme tous les types de sa même classe, Travers est payé 50 dollars par mois et transporte sur son dos un sac d’une cinquantaine de kilos. C’est un homme brave et pour faire honneur à son pays, il doit se lancer au combat sans jamais vaciller et surtout se poser de questions. Telle est la devise de la 82ème division aéroportée.
Saut de l’ange
Medal of Honor : Airborne ne renie pas un seul instant ses origines et une fois encore, c’est au cœur de la Seconde Guerre Mondiale que le joueur va devoir se plonger et libérer l’Europe du joug nazi. Néanmoins, pour se démarquer de la concurrence, cette nouvelle itération se veut plus ouverte que les précédents volets. Parce que chaque mission débute par un saut, Medal of Honor : Airborne se veut moins linéaire qu’auparavant, dans le sens où c’est le joueur qui décide de son point d’atterrissage. Désormais, chaque niveau est un espace ouvert. Le joueur ne se contente plus d’avancer dans un couloir avec des événements qui lui sautent en pleine face, il va falloir maintenant se montrer un brin plus actif. S’il subsiste toujours plusieurs objectifs à remplir, le joueur est désormais libre de les effectuer dans l’ordre qui le souhaite. C’est un "Open FPS" ajoute Gilmore qui précise par la même occasion que chaque partie ne sera jamais la même. En effet, l’intelligence artificielle a été modelée à ces situations inattendues et les soldats ennemis réagiront en fonction de nos faits et gestes. Oubliez tous les aspects spectaculaires que la licence avait pourtant inventé, les concepteurs laissent tout ceci à Call of Duty qui s’en sort d’ailleurs très bien. Tout l’intérêt de Medal of Honor : Airborne tourne autour d’un axe bien précis : la non-linéarité du gameplay.
Terminé donc les avancées sans aucune réflexion, il va falloir jouer avec les environnements et les éléments qui les ponctuent pour éviter de se manger une bastos entre les deux yeux. Si les décors s’annoncent désormais ouverts, ceux qui furent présentés le mois dernier manquaient un peu de sex appeal, bien que le souhait de conserver une certaine authenticité reste bien évidemment saluable. Pour ce qui est des différentes au niveau de chaque support, Medal of Honor : Airborne sera peu ou prou le même jeu, à la différence près que le mode multijoueur sur PC permettra d’accueillir plus de joueurs et que la version PlayStation 3 offrira une jouabilité adaptée au Sixaxis. Graphiquement, Medal of Honor : Airborne s’annonce convenable sans plus, le prochain Call of Duty 4 : Modern Warfare offre un rendu technique d’ores et déjà bien plus impressionnant. Cependant, comme l’aime le préciser Patrick Gilmore, ce nouvel opus nous prendra aux tripes davantage du côté de sa liberté d’action et de son I.A. plus souple. Espérons maintenant que le public, habitué à une série initiatrice d’un genre bien précis, à savoir le FPS de guerre à grand spectacle, lui réserve un accueil digne de son envergure souhaité. Réponse dès le 24 août prochain, date de sortie du jeu sur Xbox 360, PC et PlayStation 3.