Kane & Lynch 2 : on y a joué !


Kane & Lynch 2 : on y a joué !

Après un premier épisode en demi-teinte, convaincant en ce qui concerne l'ambiance mais imparfait au niveau du gameplay, Kane le mercenaire et  Lynch le psychopathe s'apprêtent à reprendre du service dans une nouvelle aventure à paraître à la fin de l'été. Bravant une fois de plus les fumées volcaniques islandaises, nous nous sommes rendus dans les locaux danois de Io Interactive pour essayer en avant-première les différents modes multi du jeu, ainsi qu'un petit bout de campagne solo.


Les développeurs ont beau travaillé à Copenhague, c'est la ville de Shanghai qu'ils ont choisi comme décor pour Kane & Lynch 2 : Dog Days . Pour ce nouvel épisode, on n'incarne plus Kane mais son compère Lynch, qui travaille désormais pour un criminel britannique installé en Chine. Notre anti-héros étant ce qu'il est, il va rapidement se mettre toute la police et la pègre locale à dos. Le niveau que nous avons pu parcourir débute dans un restaurant et se termine dans des ruelles typiquement chinoises. La présence de civils dans les rues, ainsi que bien d'autres détails, contribuent à rendre la ville crédible et vivante. Pour ce premier contact, l'expérience de jeu à proprement parler nous a semblé à la fois linéaire et ouverte. Car si  le chemin principal était balisé de manière évidente par des voitures bloquant régulièrement le passage, il restait possible d'emprunter différentes voies pour arriver à l'objectif final. Ainsi, une simple rue en ligne droite nous a donné l'occasion d'expérimenter trois cheminements différents : en restant au milieu de la rue, en passant par le magasin situé sur le côté gauche, ou en empruntant des passerelles et des balcons à droite. Dans tous les cas, il a fallu mettre à profit le nouveau système de couverture qui permet de se planquer à volonté grâce à une commande dédiée. On gagne nettement en souplesse par rapport à l'ancien système automatique, qui nous plaçait parfois dans des situations que l'on ne désirait pas. Une autre commande permet quant à elle de prendre un individu en otage et de s'en servir comme bouclier humain. C'est alors l'occasion d'observer le fonctionnement de l'intelligence artificielle, qui varie selon le type d'ennemi. Ainsi, dans cette situation, les forces de police arrêtent de tirer et ne reprennent le feu que lorsque le joueur exécute son otage ou se remet à faire parler la poudre. Les policiers, les soldats du  SWAT, les criminels et les autres classes de personnages devraient ainsi bénéficier chacune de leurs propres routines de comportement.

Meurtres, mensonges et vidéo

Autre spécificité du jeu : l'apparition du système "down not dead", que l'on pourrait traduire par "à terre mais pas mort". Pour éviter la frustration des morts inattendues (balles reçues en pleine tête, tirs dans le dos), le joueur en situation critique a systématiquement droit à une seconde chance puisqu'il ne décède pas instantanément mais tombe au sol et reste conscient quelques précieuses secondes, pendant lesquelles il peut riposter ou encore ramper jusqu'à une couverture. Une fois le calme revenu, il n'aura alors plus qu'à se relever comme si de rien n'était. Bien entendu, tout cela n'empêche en rien des adversaires suffisamment forts ou rapides de l'achever durant cette phase. Si cette fonctionnalité est assez originale, c'est surtout par son style graphique que le jeu se démarque. Les développeurs ont en effet choisi de coller au maximum à la réalité, ou plus exactement à ce que nous sommes habitués à en voir. Toute l'esthétique de Kane & Lynch 2 : Dog Days est ainsi inspirée par les reportages télévisés réalisés caméra à l'épaule et les vidéos YouTube. L'image tremble sans cesse, les lumières bavent outrageusement, l'écran est recouvert de grain et de bruit vidéo et même, régulièrement, d'une pixellisation façon image jpeg trop compressée. Un parti-pris audacieux qui risque tout de même de laisser quelques joueurs perplexes sur le fait d'investir dans une carte graphique ou une console de dernière génération pour "bénéficier" d'une image volontairement dégradée. De même, les headshots sont automatiquement dissimulés par un effet de mosaïque, afin de respecter les effets de censure que l'on peut observer sur les vidéos de reportage. Une idée forcément étonnante pour un jeu ultra violent par ailleurs. Nous verrons tout cela plus en détails lors du test, mais il y a fort à parier que ce design graphique sans concession divise les joueurs.

Gendarmes et voleurs

En revanche, tous apprécieront de pouvoir profiter du jeu à la fois en solo, en coop' offline, en coop en ligne et en multi. Les différents modes d'affrontements sont au nombre de cinq et s'intitulent "Fragile Alliance", "Arcade", "Undercover Cop", et "Cops & Robbers". Passons rapidement sur le mode "Arcade", qui peut se résumer en un "Fragile Alliance" en solo et sert donc surtout de didacticiel pour ce mode central. L'idée maitresse de ce "Fragile Alliance" consiste à intégrer le concept de traîtrise dans une véritable histoire. Chaque niveau multi raconte ainsi l'histoire d'un casse particulier, à réaliser en bande. Le but : s'échapper avec 4 millions de dollars en moins de 4 minutes, malgré la présence de policiers aux alentours. En cas de réussite, les cambrioleurs se partagent le butin et peuvent le dépenser entre deux rounds pour se procurer de meilleures armes. Mais à tout moment, un membre de l'équipe peut décider de faire cavalier seul et de partir avec tout le butin. Pour cela, il lui suffit de prendre en otage un de ses amis ou de lui tirer dessus, ce qui lui attribue automatiquement le statut de traître et le désigne comme cible privilégiée pour ses anciens coéquipiers. Le jeu prend tout de même en compte la possibilité d'une balle perdue grâce à un système de carton jaune, qui temporise le passage en traître et permet de faire amende honorable pendant quelques secondes. Si le traître élimine tous les membres du gang et arrive à s'enfuir dans le fourgon qui l'attend à l'autre bout du niveau, il gagne tout l'argent. Encore plus fourbe : il est possible de jouer à la loyale tout le long du niveau et, une fois dans la camionnette, de partager le butin avec le chauffeur et de laisser tous les autres joueurs en plan. Pour pimenter le tout, un joueur mort respawne automatiquement en policier, ce qui lui permet de prendre sa revanche sur un éventuel traître. Tension et coups de théâtre sont donc monnaie courante en multi !

...c'est surtout par son style graphique que le jeu se démarque. Les développeurs ont en effet choisi de coller au maximum à la réalité [...]. Toute l'esthétique de Kane & Lynch 2 : Dog Days est ainsi inspirée par les reportages télévisés réalisés caméra à l'épaule et les vidéos YouTube."

De plus, toutes les fonctionnalités du mode solo sont reprises (couverture, bouclier humain, down not dead...). Le mode "Undercover Cop" reprend les bases de "Fragile Alliance" mais se dote d'une subtilité supplémentaire : l'un des membres du gang est choisi aléatoirement pour incarner un flic infiltré. Il doit alors agir comme les autres... mais pas trop. Comprenez par là qu'il lui faut volontairement viser à côté afin de ne pas blesser les policiers. Il peut également essayer d'isoler ses amis cambrioleurs afin de les éliminer un par un. Son but ultime est de rejoindre la zone défendue par les policiers en premier, afin que ces derniers le reconnaissent et ne lui tirent pas dessus.  Moralité du mode "Undercover Cop" : avec un agent double dans l'équipe et des traîtres potentiels à volonté, la paranoïa est plus que jamais de mise ! "Cops & Robbers" se distingue des autres modes dans le sens où il oppose directement une équipe de joueurs cambrioleurs à une équipe de joueurs policiers. Pas de traîtrise possible dans ce mode, mais un système de visibilité accrue pour ceux qui transportent plus d'un million de dollars sur eux. Pour ne pas devenir une cible privilégiée de l'équipe adverse, il convient donc se répartir intelligemment le butin afin de rester toujours en dessous de la barre fatidique du million... ce qui devient forcément plus difficile, voire impossible, au fur et à mesure que des joueurs se font tuer. Enfin, l'ensemble du multi bénéficiera d'un système de classement et de statistiques qui aidera à deviner à quel type de joueurs on a affaire. Seront ainsi associés à chaque profil : un rang (huit niveaux de progression possibles), un style (déterminé par le nombre de victimes et le montant du butin accumulé) et un niveau de loyauté (qui diminue d'autant plus que l'ont devient traître inutilement, c'est à dire en début de niveau ou sans argent en poche). De quoi s'amuser pendant de longues heures et prolonger efficacement une aventure solo qu'on espère palpitante !




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