GTA Chinatown Wars
On ne va pas se mentir, l’annonce en fanfare de GTA : Chinatown Wars lors du dernier E3 avait de quoi soulever les plus vives inquiétudes. Du réalisme bluffant qui se dégageait de Liberty City aux avancées significatives du gameplay en passant par l’empathie que suscitait l’humanité de Niko Bellic, l’excellence apportée dans la série par GTA IV aurait pu être rapidement balayé par un épisode nomade souffrant le plus naturellement du monde des contraintes techniques liées à sa machine d’accueil. S’il est évident que les deux titres ne sont pas programmés pour boxer dans la même catégorie, on pouvait légitimement craindre qu’avec une miniaturisation de Liberty City, l’essence même de la série ne s’évanouisse. En ce sens, la présentation du dernier-né des studios Rockstar Leeds effectuée le mois dernier a rapidement dissipé nos doutes. La ville qui ne dort jamais – ou son pendant vidéoludique, du moins – ne tombera pas ici dans les bras de Morphée, restant fidèle à sa réputation et dégageant un sentiment de vie permanent. Le monde qui entoure Huang Lee, le héros, est parfaitement autonome. Toutes proportions gardées, le monde tourne comme du côté de Niko Bellic, et s’attachera à réagir au cycle jour/nuit ainsi qu’aux conditions météorologiques. Même le déclenchement d’une cut scene ou d’une conversation téléphonique ne saura altérer le cours des choses. En dehors de l’aspect cartoonesque dans lequel a été moulé le jeu, c’est un univers qui n’a souffert d’aucune concession auquel nous aurons droit dans GTA : Chinatown Wars. Les personnages n’hésiteront pas à employer leur plus belle prose au moment de s’exprimer, le car jacking, les différentes radios, les fusillades et le sang étant toujours d’actualité, tout comme les missions qu’il sera possible de déclencher une fois à bord d’un camion de pompier ou d’une voiture de police. On aurait pu croire que ce passage sur DS aurait perverti la série, mais il n’en est rien, Rockstar Leeds ayant même intégré une sorte de quête annexe tournant autour de la vente de stupéfiants. Naturellement, il s’agira de parvenir à une sorte de monopole en brisant le business des autres gangs. La tarification des différentes drogues sera dépendante de la prise de risque au moment des ventes. La ville étant sous surveillance vidéo, plus une transaction sera soumise au regard des autorités, plus le prix de vente sera élevé. Il sera donc possible de tirer le marché vers le bas en détruisant les caméras qui quadrillent une zone, mais les bénéfices que l’on retirera seront alors moindres. Il ne fait donc aucun doute que GTA : Chinatown Wars appartient à cette dynastie subversive, comme en témoigne les traditionnelles présences du garage et l’appartement. En plus des séances de repos qu’il est en mesure de nous offrir, ce dernier nous permet d'utiliser un ordinateur qui donne accès à tout un tas de statistiques et de fonctionnalités basiques (comme la sauvegarde, l’accès au réseau pour partager scores et autres itinéraires préférentiels), ainsi qu’à un tableau récapitulatif des missions en cours ou déjà effectuées.
Made in China
Etonnant pour une petite cartouche DS ? Pas tant que ça. Aux dires des représentants de Rockstar Leeds, celle-ci contient 800 000 lignes de codes, soit deux fois plus que les épisodes PSP (Liberty City Stories et Vice City Stories). Une sacrée prouesse pour le support qui se ressent dans un premier temps dans les rotations à 360°, et dans la réalisation en 3D intégrale. Suffisamment fine pour les petits écrans de la DS, et épurée au cel shading, elle affiche une représentation claire et précise des différentes situations, offrant une lisibilité à toutes épreuves, même à celle tant redoutée de la fluidité. Sur les quelques missions auxquelles nous nous sommes essayés, jamais le frame rate n’a été pris en défaut, aussi bien lors de grosses fusillades que dans des courses-poursuites tendues avec les forces de l’ordre. Une chose est sûre, le soft n’a pas été programmé avec les pieds. Pour en revenir aux chasses à l’homme avec la police, GTA : Chinatown Wars intègre un système d’évasion qui favorise l’action, la zone de recherche utilisée dans GTA IV faisant place à un principe de mise à mal des gardiens de la paix. Concrètement, il faudra mettre un nombre déterminé de véhicules hors-jeu en combinant une conduite agressive au précieux concours des décors, tout en prenant soin d’épargner la vie des officiers. Parce qu’on est sur DS et que la prise en main – plutôt convaincante – se fait en grande partie avec la croix et les différentes touches que compte la console (seule l’utilisation de grenades ou de cocktails Molotovs solliciteront le côté tactile une fois plongé dans le cœur de l’action), les développeurs se devaient d’exploiter d’une manière ou d’une autre les spécificités du support. Ici, le stylet sera mis à contribution lors de mini-jeux précédant généralement les missions. Démarrer une voiture au tournevis, lui briser la lunette arrière, remplir des bouteilles d’essence pour en faire des cocktails explosifs, fouiller les poubelles pour mettre la main sur quelques armes, monter soi-même son fusil sniper ou encore siffler pour faire appel à un taxi sont quelques uns des exemples qui nous ont été donnés lors de ce premier contact, positif, vous l’aurez compris. Pour toucher quelques mots de l’interface, GTA : Chinatown Wars affichera l’action sur l’écran supérieur de la DS, les cut scenes sous forme de comic book et le PDA étant réservé à l’écran tactile. Celui-ci fera également office de GPS, recalculant l’itinéraire en cas de besoin. GTA : Chinatown Wars sortira le 20 mars prochain en Europe.