E3 09 > Bayonetta


E3 09 > Bayonetta

Après plusieurs rendez-vous où il nous était explicitement demandé de ne toucher qu’avec les yeux, Sega et Platinum Games se sont enfin décidés à nous laisser approcher Bayonetta. Appétissante - pour ne pas dire volcanique - d’un strict point de vue visuel, cette sorcière d’un genre nouveau nous a prouvé lors de ce premier contact qu’elle n’avait rien de la beauté frigide qui nous fait regretter d’avoir succomber à un fantasme. En guise de dépucelage, Bayonetta nous a effectivement offert un véritable un feu d’artifices sensoriels, qui laissera à coup sûr son empreinte sur cet E3 2009. Bayonetta est une des bombes de cet automne. A n’en pas douter.


E3 09 > BayonettaSans vouloir vous resservir le couplet du "c’est le créateur de Devil May Cry qui est derrière le projet" (alors qu’à la conférence de presse annonçant le partenariat entre Platinum Games et SEGA, peu de nos confrères avaient connaissance du CV de Hideki Kamiya) que vous verrez partout, nous devons admettre que nous sommes bien obligés, lorsqu’il est question de Bayonetta, d’établir un parallèle avec Dante. Poseurs, flambeurs et incroyablement charismatiques, tous deux sont en effet d’excellents représentants du stylish action game. La différence étant que là où Capcom étale du mauvais goût à la grosse cuillère, SEGA livre un sans-faute totalement bluffant. Concupiscente jusqu’aux bout des ongles, la belle Bayonetta aurait en effet tort de donner dans le kitch. Sorcière sortant d’un coma de cinq siècles environ, Bayonetta a beau être amnésique, elle n’en demeure pas moins lucide, et sait qu’elle n’a pas besoin de faire du skateboard sur une dépouille ennemie pour prétendre avoir le staïle. Ses dispositions naturelles et son goût prononcé pour la magie lui permettent de composer avec une command list proprement hallucinante, à tous les points de vue. Ici, les combos fait d’attaques improbables se conjuguent par centaines, si bien que jamais l’impression de répéter une même séquence ne se fait sentir. Bayonetta est un spectacle permanent, voguant de valses meurtrières en ballets sanglants. Pour nous permettre de nous perfectionner, le titre n’hésite d’ailleurs pas à solliciter les temps de chargement afin de nous permettre de nous exercer en toute liberté, avec les dizaines et dizaines de manipulations sous le nez. Mais le nombre ne fait pas la complexité, et une fois la manette à la main, les séances de massacre deviennent alors un véritable plaisir instinctif. La sensation de liberté et la puissance qui se dégage de chaque salve de coups est telle que le jeu devient vite hypnotique. Naturelle, fluide, comme en parfaite adéquation avec l’action qui se déroule à l’écran, la maniabilité est un modèle de spontanéité comme on n’en fait plus vraiment, à part lorsqu’il s’agit d’agiter une télécommande en faisant mine de jouer au tennis. Bayonetta ne souffre d’aucun soucis notable, pas même de quelques largesses du système de caméra.

 

Bayonetta est un spectacle permanent, voguant de valses meurtrières en ballets sanglants."

 

E3 09 > BayonettaMême les subtilités de gameplay introduites ne sont en mesure d’altérer la beauté du spectacle. Le système d’esquive permet par exemple de basculer en mode "Witch Time", une sorte de bullet time, permettant ainsi de perpétuer la boucherie dans la joie et l’allégresse. Mais en vérité, ce qui a l’air réellement impressionnant dans Bayonetta est la variété dont il semble être constitué. Que ce soit dans les boss ou dans les situations rencontrées, on dénote une réelle volonté créative, qui, on en met main notre main à couper, commence seulement à se révéler au grand jour. La poursuite du colosse dans les escaliers que vous avez déjà pu découvrir dans un trailer n’est par exemple qu’une étape de l’affrontement. Un peu comme un God of War, Bayonetta offre des ennemis de fin de niveau absolument gigantesques, qui permettent au combat de s’étaler sur plusieurs phases distinctes, parfois entrecoupées de petits QTE. En behind closed door était dévoilé un passage particulièrement léché, dans lequel il fallait se sauver d’une ville en proie à d’interminables coulées de lave. Courses sur les murs et toits d’immeubles, action à dominante aérienne, splendeur graphique, tous les éléments étaient réunis pour faire de ce niveau singulier un passage marquant. Mais le clou de cette présentation privée se situait ailleurs. Le second gros boss que nous avons eu la chance de voir avait droit à une mise en scène inattendue, relevant presque du génie de l’action décomplexée. Se trouvant dans une église, Bayonetta se fait attaquer par une nuée de gigantesques dragons volants. L’un d’entre eux dont la tête reste coincée dans le vitrail tente alors de retrouver sa liberté. L’ingénieuse idée, c’est qu’une portion entière du bâtiment est littéralement arrachée, permettant alors au combat de se poursuivre dans les airs. Spectaculaire, cette phase était ponctuée par l’intervention des camarades de l’immense bête, offrant une notion épique totalement inattendue et simplement jouissive. Alors imaginez l’état dans lequel vous vous mettrez lorsque vous découvrirez les Climax Moves qui ôtent le dernier souffle de vie des boss. Ces spectaculaires invocations de monstres ou d’outils de bourreaux offrent un final en apothéose, où violence, brutalité et hémoglobine sont mises en scène de manière remarquable. Inutile de s’étendre et de rentrer davantage dans les détails, le plaisir que l’on tire de Bayonetta passe par la découverte. Pour cela, il va falloir attendre jusqu’à l’automne pour que la Xbox 360 et la PlayStation 3 ne l’accueillent.

 




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Hung Nguyen

le mercredi 3 juin 2009, 10:53




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