Dragon Age The Veilguard : Bioware refuse de donner les chiffres de vente, un aveu d'échec ?
"Eurogamer : Comment a été la réaction commerciale au jeu ? J'ai lu des articles sur les ventes et elles semblent mitigées, peu concluantes. Le jeu semble bien marcher mais a du mal à suivre le rythme d'Inquisition avant lui. Est-ce que c'est un succès de votre point de vue ? Comment mesurez-vous cela ?
Corinne Busche : Il y a trois axes sur lesquels nous pouvons mesurer cela : ce que l'équipe a été capable de faire et de mettre en place - la fierté qu'elle peut en tirer ; chaque jeu qui est créé, en particulier dans l'espace triple A où vous parlez de centaines de développeurs, de délais, est un miracle. Le fait qu'ils aient exécuté avec qualité : en interne, nous considérons que c'est un succès.
Nous sommes très heureux de l'accueil critique réservé au jeu. Il n'est pas courant d'avoir ces cycles de développement difficiles et de voir une équipe se retourner et recevoir l'accueil critique qu'elle a reçu. En fait, à bien des égards, c'est le chemin le plus difficile à suivre. Donc oui, nous sommes assez fiers de l'accueil critique.
Malheureusement, du côté des ventes, ce n'est pas quelque chose dont nous pouvons vraiment discuter, mais bien sûr, comme nous le savons avec Inquisition, cela a été un long chemin à parcourir pour arriver à ces chiffres de ventes totales."
Corinne Busche refuse donc de communiquer les chiffres de ventes, et selon certains analystes, Dragon Age The Veilguard n'aurait vendu que 1 petit million d'exemplaires depuis sa sortie, ce qui est évidemment très insuffisant pour jeu qui a nécessité presque une décennie de développement et qui aurait coûté la somme de 250 millions de dollars. D'expérience, quand un jeu cartonne, les éditeurs et les studios n'hésitent jamais à communiquer dessus, et faire l'autruche est évidemment un signe que les ventes ne sont pas très reluisantes. Le dernier exemple en date remonte à Star Wars Outlaws, dont les chiffres n'ont pas été communiqués non plus par un Ubisoft déçu par les ventes, et qui aurait lui aussi à peine dépassé le million de copies écoulées. Mais depui la sortie de Star Wars Outlaws, beaucoup de choses ont été dites, et il es est aujoud'hui acté que le titre est considéré comme un échec commercial.
Quant à Bioware, il était jadis un fleuron des studios de jeux vidéo occidentaux, mais est devenu en quelques années une société qui a beaucoup douté d'elle. Entre les échecs successifs, les nombreux départs en interne et cette tentative d'aller sur le terrain glissant des jeux-services avant de se rétracter, Bioware est aujourd'hui un colosse avec des pieds d'argile. Si Dragon Age The Veilguard est arrivé à son terme, ce n'est pas sans quelques concessions et une envie surtout de changer de paradigme, avec une approche plus grand public, quitte à se mettre à dos une partie de son public original. Si le jeu a séduit la presse avec une moyenne de 82% sur Metacritic, le public a quant à lui répondu par la négativité. Avec un user score de 3.8/10, Dragon Age The Veilguard a été pris à partie par deux types de joueurs, ceux qui estiment que la série s'est fourvoyé en devenant un God of War like mal écrit, avec une direction artistique générique et des choix de game design assez douteux. L'autre frange de joueurs mécontents n'ont pas supporté le forcing autour de la DEI (Diversité, Equité, Inclusivité) qui arrive comme un cheveu sur la soupe avec le personnage de Taash, draconiste transgenre et membre des Seigneurs de la Fortune et compagnon. De quoi crisper certains joueurs qui ne supportent plus cette politisation dans le jeu vidéo qui s'amplifie de plus en plus ces dernières années...