CoD 2 : Big Red One
Si Call of Duty 2 est attendu de pied ferme sur PC et Xbox 360, il répondra également présent sur Xbox, GameCube et PS2 dans un épisode totalement inédit, baptisé Call of Duty 2 : Big Red One. Développé désormais par Treyarch pour le compte d’Activision, il fait suite au décevant Jour de Gloire, sorti il y a maintenant presque un an. A nouvelle équipe de développement, nouveau jeu avec cette fois-ci l’espoir de faire table rase des erreurs du passé.
Malgré un curriculum vitae somme toute prestigieux et une certaine expérience en matière de FPS de guerre, les développeurs de Spark Unlimited n’ont pas réussi à retranscrire tout le potentiel dont bénéficiait le premier Call of Duty sur consoles. Pas vraiment satisfait du résultat, Activision a tout bonnement décidé de couper les ponts avec le studio et de remettre le développement de Call of Duty 2 : Big Red One à Treyarch avec qui l’éditeur américain travaille depuis quelques temps. Si jusqu’alors, la collaboration entre les deux sociétés se résumaient à des titres assez mineurs (Minority Report, Kelly Slater’s Pro Surfer, Spider-Man 2), ce nouveau projet va permettre à Treyarch de prouver toute leur reconnaissance et leur aptitude à mettre sur pied un jeu d’un genre inédit. A l’instar de Call of Duty 2 sur PC et Xbox 360, c’est en Pologne que nous avons pu jouer pour la première fois à Call of Duty 2 : Big Red One. Compte-rendu.
Non content de faire revivre une page de l’Histoire de l’Humanité, Call of Duty 2 : Big Red One place les projecteurs sur l’une des unités de combat les plus décorées de l’armée américaine, à savoir la première division d’infanterie surnommée la "Big Red One". Ce sobriquet, on le doit à l’écusson que l’on peut voir sur les uniformes des soldats de cette compagnie, reconnaissable par le chiffre "1" encerclé par un rouge écarlate. L’unité Big Red One fit partie des premières troupes américaines au combat durant la Seconde Guerre Mondiale et ses soldats furent les premiers à débarquer sur les plages de Normandie le D-Day mais aussi les premiers à fouler le sol de l’Afrique du Nord en 1942. Leur rôle fut prépondérant dans plusieurs batailles de la guerre puisqu’on les retrouvera aussi en Sicile, dans les Ardennes mais aussi dans la percée de la ligne Siegfried. Avec un tel potentiel héroïque, le choix de développer Call of Duty 2 : Big Red One autour de cette compagnie fut d’une évidence naturelle pour Treyarch.
Pour sa première prestation publique après l’E3 2005, Call of Duty 2 : Big Red One ne disposait que de trois missions jouables aussi bien sur Xbox que sur PS2. Une version GameCube est également prévue mais elle était abonnée aux absents lors de notre passage en Pologne. Toutefois, cet absentéisme ne nous a pas privé de s’approprier le jeu l’espace d’une petite heure. La première mission nous plaçait dans la peau d’un soldat américain, au beau milieu de la ville de Maubeuge en France, prise d’assaut par l’armée nazie et réduite à feu et à sang. Sur le modèle de Call of Duty : Le Jour de Gloire, son aîné, Call of Duty 2 : Big Red One n’excelle pas du côté de la réalisation graphique. Si dans l’ensemble, le titre n’est pas foncièrement moche, force est de constater que les textures manquent encore de détails et les couleurs encore trop fades ont la fâcheuse tendance à rendre le paysage flou. Pas étonnant qu’on avait du mal à dissocier les ennemis au loin d’un élément du décor. De même, loin des étendues spacieuses des niveaux de Call of Duty 2 sur PC et Xbox 360, les missions proposées dans Call of Duty 2 : Big Red One trouvent rapidement leurs limites en matière de level design. Peu d’embranchements différents et des niveaux qui paraissaient bien étroits. Sujet épineux, l’intelligence artificielle des ennemis dans cette version jouable était loin d’être réglée comme il faut, comme tenu de leur incapacité à se déplacer de manière spontanée. Bien évidemment, il faut prendre en compte la maniabilité du jeu au stick analogique mais le temps de réaction des ennemis n’était pas dans son meilleur jour. Si l’exigence d’un joueur dans un titre tel que Call of Duty n’est pas aussi pointilleuse qu’avec un Half-Life 2 ou bien encore le prochain F.E.A.R., il est en droit tout de même à voir des ennemis se déplacer avec une certaine intelligence, ce qui n’était pas toujours le cas. Cependant, avant de tirer des conclusions trop hâtives, nous prendrons soin de vérifier tout ceci lors de la sortie du jeu prévue le 18 novembre prochain.
La seconde mission, intitulée "Liberator", plaçait le joueur aux commandes de canons et autres mitraillettes d’un bombardier américain, survolant l’Océan Atlantique. Ceux qui ont joué à Call of Duty : La Grande Offensive remarqueront qu’il s’agit ici d’une mission reprise de l’add-on, adapté au mieux sur consoles. La mise en scène n'a d'ailleurs guère changé et au fur et à mesure que la flotte aérienne américaine subit les attaques de l’Alliance, les objectifs se succédent, obligeant le joueur à gérer l’ensemble des armes postés à différents points de l'engin, et accessoirement remplacer le camarade fraîchement abattu par un tir ennemi. On change de poste, on active un levier, on tire dans le tas, voilà à quoi pouvait se résumer en quelques mots la deuxième mission jouable du séjour. Seul différence, certains passages de cette mission nous demande de prendre pour cible un navire au sol qui n’hésitera pas à faire feu si vous hésitez trop longtemps. Malheureusement, le rythme dynamique de la version PC avait du mal à se retrouver sur consoles, peut-être la faute à une ambiance sonore bien trop discrète. Quant à la troisième mission, elle se déroulait en Sicile en 1943 où précision et adresse étaient les mots d’ordre pour espérer finir le niveau sans trop de dégâts apparents.
Loin du revers de phalanges que nous a infligé Call of Duty 2 sur PC et Xbox 360, l’épisode Big Red One semble suivre le chemin tout tracé de Call of Duty : Le Jour de Gloire, finalement assez décevant. Pas vilain mais pas bien beau non plus, Call of Duty 2 : Big Red One misera avant tout sur l’immersion du joueur grâce à une histoire totalement différente et donc inédite. Croisons les doigts pour avoir un jeu aussi excitant que la version PC et Xbox 360.