Au tour d'Yves Guillemot (Ubisoft) de s'exprimer sur la polémique des loot boxes et micro-transactions
Depuis que Electronic Arts a déclenché la polémique sur les loot boxes qu'on retrouvait dans le jeu Star Wars Battlefront 2, nombreux sont les éditeurs à exprimer leur avis sur le sujet. Après Take Two Interactive qui semble être favorable à ces "pochettes-surprises" Aujourd'hui, c'est Ubisoft qui donne son avis en la personne d'Yves Guillemot, son PDG. Interviewé par le journal Le Monde dans le cadre de l'inauguration des nouveaux locaux d'Ivory Tower à Villeurbanne, la tête pensante d'Ubisoft explique les raisons d'un tel système économique au sein de nos jeux vidéo modernes. Il explique notamment que les ventes d'un jeu ne se font pas uniquement sur les premiers mois et qu'il faut désormais compter sur la longévité de ce dernier pour espérer être rentable...
Ce qu’il faut voir, et qui est très important dans ce type de jeux, c’est que les ventes ne se font pas sur le premier ou les deux premiers mois ; et que les revenus viennent sur le long terme, de différentes sources. Vous continuez à faire venir de nouveaux joueurs dans le temps. Nous avons vendu beaucoup, beaucoup d’unités de ce jeu chaque année, après le lancement. Ce qui est complètement nouveau par rapport à ce que l’on connaissait auparavant. Avant, vous vendiez 80 % la première année, 10 ou 15 % la seconde année, et 5 % la troisième. Là, vous êtes sur un rythme complètement différent.
Concernant la question des loot boxes qui pourraient être instaurées à leur tour dans les productions Ubisoft, Yves Guillemot a préféré rester sur la défensive en restant le plus évasif possible. S'il est évident que ce système économique est quelque chose d'envisageable pour les éditeurs, ces derniers vont sans doute apprendre de ce qui s'est passé avec EA et Star Wars Battlefront 2 afin de faire passer la pilule plus facilement auprès des joueurs.
Je pense que comme pour tout, il est important que l’on réponde bien [aux attentes], à l’expérience des utilisateurs, tout en générant des revenus, mais il faut que cela soit fait en bonne intelligence. C’est ce à quoi on travaille.
Ce qui compte c’est que l’expérience que vous avez dans un jeu vidéo soit considérée comme une bonne expérience, et que si vous avez envie d’acheter quelque chose, vous puissiez le faire dans de bonnes conditions. Il faut que ce soit équilibré.
Parmi les jeux d'Ubisoft susceptibles à faire appel aux micro-transactions et à ces loot boxes, il y a The Crew 2, un jeu de courses très orienté online et multijoueur, et dont la sortie est calée pour le mois de mars prochain. Reste à savoir maintenant si Ubisoft prendra en compte ce qui s'est passé ces derniers jours pour façonner le système économique de son titre...