Anno 1800 : on y a joué, un retour aux sources prometteur !
Les années passent et les épisodes majeurs de la série Anno se font toujours plus nombreux. Depuis plus de vingt ans, nous avons ainsi pu découvrir des opus consacrés aux années 1602, 1503, 1701, 1404, 2070 et 2205. Mais la récente orientation futuriste de la saga n'ayant pas été du goût de tout le monde, les développeurs ont décidé de refaire un petit tour dans le passé. Et puisque la tradition exige que la somme des chiffres constituant le titre de chaque jeu soit égale à neuf, nous voici prêts à embarquer pour l'an de grâce 1800 !
Si Anno 1800 n'est prévu que pour le 26 février prochain, nous avons déjà pu mettre la main sur une version bêta limitée mais prometteuse. La campagne solo ne propose pour le moment qu'un seul acte sur quatre, le mode libre ne permet d'atteindre que trois paliers "civilisationnels" sur cinq, et les matchs multijoueurs ne sont pas encore accessibles. On en garde donc sous le coude pour le test, mais ce premier contact avec le jeu nous a déjà permis d'apprécier la fidélité de cet épisode par rapport aux concepts fondateurs de la série, et d'aborder quelques petites nouveautés. L'aventure principale vous place face au décès de votre père, qui survient après une accusation de haute trahison. Vous quittez donc l'île paradisiaque sur laquelle vous vous étiez retiré et revenez en Europe pour assister à l'enterrement du daron. Votre maléfique oncle Edvard ayant déjà repris les affaires en main, il ne vous reste plus qu'à repartir de zéro et à bâtir une nouvelle ville sur une île avoisinante. La délicieuse routine des Anno commence alors.
"ANNO... ETO..."
On construit une place de marché, quelques habitations rudimentaires, une cabane de bûcheron, une scierie, des entrepôts, des chemins pour relier tout ça, et les premiers échanges internes et autres lignes de production se mettent ainsi en place. Pour contenter les fermiers, il faut également pêcher des poissons, tisser des vêtements et distiller de l'alcool. Une fois ces besoins satisfaits, il est possible de faire évoluer les habitations que l'on souhaite afin qu'elle n'abrite plus des fermiers, mais des ouvriers. Ces derniers donnent accès à de nouvelles constructions, qui permettent de répondre à des demandes plus nombreuses et plus complexes. Le savon est par exemple fabriqué à partir de suif, qui est lui-même obtenu grâce aux élevages de porcs, qui permettent par ailleurs de produire des saucisses. Eglise, école, bière, pain, briques, acier, armes et autres voiles permettent alors de débloquer les artisans, eux-mêmes adeptes de théâtre, fenêtres, machines à coudre et boîtes de conserve. La version finale du jeu permettra quant à elle de débloquer deux stades d'évolution supplémentaires, personnalisés par les ingénieurs et les investisseurs. La recette est bien connue des amateurs d'Anno, et elle s'avère toujours aussi efficace. Naturellement, le contexte de la révolution industrielle apporte à lui seul un petit vent de fraîcheur. Les usines polluantes, le pétrole, l'électricité et le chemin de fer, typiques du dix-neuvième siècle, nous changent des technologies rudimentaires ou futuristes des autres épisodes de la saga. Le niveau de détails est quant à lui toujours aussi impressionnant, et c'est un véritable plaisir de pouvoir zoomer sur la carte afin d'observer la vie des habitants au plus près (ou presque, car le niveau de zoom reste limité). Cet épisode introduit également quelques nouveautés tangibles, comme la séparation franche des différents stades d'évolution. Comprenez par là que les fermiers, les ouvriers, les artisans, les ingénieurs et les investisseurs ne travailleront que dans certains bâtiments et pas d'autres. Si on fait évoluer trop de monde au stade n+1, on peut alors se retrouver à cours de main d’œuvre pour les bâtiments du stade n. Il faut donc sans cesse reconstruire des habitations "d'avant", ce qui oblige à réfléchir avec attention à la manière dont on souhaite étendre la ville.
Anno 1800 aborde également le thème des révoltes puisque, tels des gilets jaunes d'antan, les travailleurs pourront se mettre à manifester s'ils n'ont pas une bonne opinion du pouvoir en place. Et pour limiter ce problème, le mieux est encore d'avoir recours à la bonne vieille propagande déguisée en média d'information impartial (comme quoi, certains principes sont immuables…). Régulièrement, un journaliste vous présentera la prochaine une du "Anno Chronicles", qui reprend quelques faits marquants relatifs à votre session de jeu en cours. Ces articles peuvent avoir un effet positif ou négatif sur l'opinion et le travail des habitants, mais vous avez la liberté d'éditer la une avant sa publication. Remplacez un papier traitant d'une pénurie alimentaire par une manchette divertissante et positive, et le malus initialement prévu laissera alors la place à un bonus. Espérons que la version finale du jeu réserve quelques (mauvaises) surprises à ceux qui abuseraient de ce système. Allez, on se donne rendez-vous le mois prochain pour un test en bonne et due forme !