Test également disponible sur : PC

Test Mother Russia Bleeds sur PC sur PC

Test Mother Russia Bleeds sur PC
La Note
note Mother Russia Bleeds 14 20

Mother Russia Bleeds est un bon coup d'essai pour le studio Le Cartel, mais pas encore un coup de maître. La faute à quelques bugs, une difficulté inégale et des gros pixels qui nuisent à la lisibilité de l'action. En revanche, en ce qui concerne la violence décomplexée façon Hotline Miami, les effets gore, l'ambiance malsaine, le choix judicieux d'une Russie caricaturale comme environnement, et la bande-son qui colle parfaitement à l'action, le jeu vise juste. Dès lors, il tombe automatiquement dans l'escarcelle des titres imparfaits mais attachants. Si la perspective de jouer à un émule de Streets of Rage et d'Hotline Miami vous émoustille, vous y trouverez définitivement votre compte.


Les plus
  • Violent et gore
  • Ambiance cradingue
  • Jouable à 4 avec"coups amis"
  • Bande-son entraînante
Les moins
  • Difficulté mal dosée
  • Mauvaise IA des alliés
  • Bugs divers
  • Trop pixelisé ?


Le Test

Un peu plus d'un an après son annonce officielle à la conférence Sony de l'E3 2015, Mother Russia Bleeds est finalement disponible en premier lieu sur PC, la version PS4 étant censée voir le jour dans les semaines à venir. Voilà l'occasion pour nous de plonger sans plus attendre dans ce beat'em up survolté, qui reprend le concept général d'un Streets of Rage, mais le propulse dans un univers ultra-violent et manifestement très soviétique. Un combo gagnant ?


Mother Russia BleedsJouable jusqu'à quatre en local, avec ou sans partenaires gérés par l'intelligence artificielle pour combler une éventuelle solitude, Mother Russia Bleeds nous permet d'incarner quatre valeureux camarades soviétiques, issus des années 80 et d'une URSS alternative. Si Sergei, Boris, Ivan et Natasha se réveillent tous dans la même cellule d'un étrange et inquiétant laboratoire suite à un même kidnapping, ils n'en possèdent pas moins chacun des statistiques différentes en matière de force, vitesse, portée et saut. Les deux premiers sont des personnages équilibrés (2 ou 3 points dans chaque discipline), tandis que les deux derniers font le grand écart avec certaines valeurs poussées au maximum (force et portée pour la grosse brute Ivan, vitesse et saut pour l'agile Natasha), les autres étant laissées au minimum. De quoi trouver chaussure à son pied avant d'entamer l'aventure qui, vous l'aurez compris, consiste essentiellement à avancer dans les décors en scrolling horizontal et à tabasser méchamment tout opposant présent sur la route. Mother Russia Bleeds s'inspire ouvertement de Streets of Rage et apporte donc sa pierre au genre du beat'em up. Coup de pied, coup de poing, saut, glissade et chope doivent être alternés et combinés afin de venir à bout des hordes ennemies. A l'occasion, on n'hésitera pas à ramasser des armes tombées à terre (couteau, batte de base-ball, bâton de police, pistolet…) voire à improviser avec des objets du quotidien, si possible contondants (chaises, extincteurs, poteaux électriques, cuvettes de toilettes…).

FINAL BAFFE


Mother Russia BleedsRageux et violent, le caractère volontairement malsain du jeu s'exprime même dans le système de soins, qui prend la forme d'une drogue à s'injecter dans les veines. Elle peut, au choix, nous redonner de la vie ou bien déclencher un mode berserk, qui multiplie la force des frappes et permet même de réaliser des fatalités de type arrachage de tête en utilisant la chope. Il est également envisageable de soigner ses camarades tombés au combat, quitte à se retrouver soi-même dans la panade un peu plus tard. Heureusement, il est possible de refaire le plein de drogue grâce à des prélèvements sur certains cadavres tout frais. N'espérez toutefois pas abuser outre mesure de ce système, car il s'avère finalement assez limité. La plupart des corps ne sont pas prélevables, ceux qui le sont ne le restent que quelques instants et, dans tous les cas, l'opération de ponction prenant de longues secondes, elle a toutes les chances d'être interrompue par les attaques ennemies. Bon point en revanche pour la possibilité d'activer les coups amis, qui s'avèrent bien sympathiques en coop "humain" (un peu moins quand c'est l'IA alliée qui vous balance par erreur mais sans ménagement des torgnoles). D'ailleurs, il n'est pas rare de voir les ennemis se battre également entre eux. On apprécie d'autant plus ces moments de confusion que la difficulté générale du jeu s'avère assez mal dosée, alternant pics de difficulté trop abrupts, combos de facilité qui mettent au sol des groupes entiers d'adversaires et ennemis sacs à points de vie. Une courbe de difficulté un peu plus lissée aurait été préférable.

Certes, il faut aimer l'ambiance tripes, vomi, caca et langage ordurier à destination d'adolescents en mal de pseudo-transgression, mais la richesse des décors, les animations des arrières-plans, l'ambiance caricaturalement soviétique, et la gueule des différentes personnages, ennemis, boss ou même animaux font irrémédiablement mouche.


Mother Russia BleedsPar ailleurs, le jeu souffre de quelques bugs techniques, à commencer par des conflits de touche récurrents lorsqu'on tente de jouer au clavier (une raison de plus de privilégier la manette sur ce coup là), une bande son qui s'interrompt totalement par moments, ou encore des partenaires gérés par l'IA qui se bloquent bêtement (un coup dans les gencives permettant heureusement de les sortir de leur torpeur). D'une manière générale, l'intelligence artificielle ne se montre clairement pas à la hauteur du défi, tant et si bien qu'on finit par privilégier un jeu 100% solo lorsqu'on n'a pas de pote réel sous la main. Mieux vaut être seul, que mal accompagné par des partenaires artificiels qui traînent beaucoup trop la patte lorsqu'il s'agit de relever le joueur tombé au combat. Autre problème majeur du jeu : le manque de lisibilité de l'action, qui pâtit en plus d'une évaluation difficile de la profondeur menant à un bon nombre de coups qui partent dans le vide.

Mother Russia BleedsTout pixel art qu'il soit, le traitement graphique rétro nuit à la compréhension de ce qu'il se passe à l'écran, notamment dans les phases les plus chargées en ennemis. A quatre joueurs (et donc un nombre d'adversaires revus à la hausse), avec les coups amis activés, attendez-vous à ne plus rien comprendre à ce qu'il se passe. Des graphismes plus fins auraient atténué ce problème, et il serait d'ailleurs bon que les développeurs indés en général abandonnent un peu la mode des gros pixels. Ici, ce défaut est d'autant plus regrettable que la direction artistique est une réussite totale. Certes, il faut aimer l'ambiance tripes, vomi, caca et langage ordurier à destination d'adolescents en mal de pseudo-transgression, mais la richesse des décors, les animations des arrières-plans, l'ambiance caricaturalement soviétique, et la gueule des différentes personnages, ennemis, boss ou même animaux font irrémédiablement mouche. De plus, l'aventure est portée par une bande-son en adéquation parfaite avec l'action, tandis que le mode Histoire se voit complété par un mode Arène, qui permet de débloquer de nouvelles drogues pour peu qu'on arrive à survivre à dix vagues d'ennemis. Et le tout forme donc Mother Russia Bleeds, un jeu peut-être imparfait, mais qui trouvera à coup sûr son public !

 


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