Pokémon GO : le chroniqueur Yann Moix dresse un parallèle entre le jeu et le terrorisme

A l'heure où la France est malheureusement la cible de multiples attentats, nombreux sont les éditorialistes ou chroniqueurs à tenter d'inclure le jeu vidéo dans leurs analyses, dans leurs explications des évènements ou dans les profils des terroristes. Tout cela bien entendu avec une grande méconnaissance du média et un sens du raccourci facile des plus développés. Le dernier à s'être hasardé à une telle sortie, c'est l'écrivain, réalisateur et chroniqueur Yann Moix. Dans une tribune au Monde, au cours de laquelle il explique les changements induits par la structure de l'Etat islamique, l'auteur et réalisateur de Podium se lance également dans un raccourci osé entre la pratique de Pokémon GO et la tendance à confondre réel et virtuel, menant éventuellement à cette nouvelle forme de terrorisme.

"Dans un monde où des individus normalement constitués, ou supposés comme tels, sont capables, au risque parfois de leur vie, de passer des heures entières à capturer des Pikachu dans la nature, confirmant dès lors que la frontière jusque-là naturelle de la virtualité et de la réalité, du faux et du vrai, est désormais abolie, on aura du mal à s'étonner que des tireurs, des égorgeurs, des piétineurs, des dynamiteurs, des snipers, des crémateurs et des décapiteurs sachent exactement où se situe la barrière entre la vie et sa négation".

Si Yann Moix tente ici maladroitement d'expliquer l'absence de conscience de la vie ou de la mort chez les jeunes gens embrigadés par l'Etat Islamique, il glisse malheureusement dans le parallèle farfelu et souvent utilisé dans les médias généralistes avec le jeu vidéo. Un parallèle qui consiste bien entendu à dire que le média met à mal la limite entre virtuel et réel et peut être un terreau pour de tels actes.