Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Styx Master of Shadows : le nouveau maître de l'infiltration ?

Test Styx Master of Shadows sur PC et PS4
La Note
note Styx : Master of Shadows 15 20

Les seuls véritables défauts de Styx : Master of Shadows proviennent du fait qu'il ne s'agit pas d'un AAA. Mais si le manque de budget se fait sentir à quelques reprises (et est heureusement compensé par un prix de vente raisonnable), la qualité intrinsèque du jeu reste intacte. Totalement dévoué à l'art de l'infiltration, notre gobelin préféré possède des capacités variées, qui sont mises à profit dans des niveaux ouverts aux multiples embranchements. Le jeu tient donc à la fois de l'aventure linéaire et du bac à sable, puisque tout est fait pour nous inciter à rejouer les différentes missions de différentes manières. A la fois petit et grand jeu, Styx : Master of Shadows mérite le détour.

Retrouvez plus bas la suite de notre test de Styx : Master of Shadows


Les plus
  • Level design bien pensé
  • Nombreuses capacités de Styx
  • Rejouabilité assurée
  • 100 % infiltration
  • Vendu moins de 30€
Les moins
  • Graphismes légèrement obsolètes
  • Affrontements directs ratés
  • Cinématiques sans génie
  • Ce manque de finition globale


Le Test

L'infiltration est un genre qui possède finalement assez peu de représentants majeurs. En dehors des Metal Gear, Deus Ex, Thief et autres Hitman, peu de licences ont réussi à marquer l'histoire du jeu vidéo. Il y a deux ans, les français d'Arkane Studios ajoutaient tout de même leur pierre à l'édifice avec l'excellent Dishonored. Aujourd'hui, c'est au tour de Cyanide Studio de tenter de se faire une place au soleil, ou plus exactement à l'ombre, avec Styx : Master of Shadows. Et c'est plutôt une réussite.


Styx : Master of ShadowsSelon que vous ayez déjà joué à Of Orcs & Men ou non, apprêtez-vous donc à découvrir ou redécouvrir le malicieux Styx. Agé de deux siècles, le premier des gobelins cherche à pénétrer la Tour d'Akenash, qui abrite l'Arbre-Monde dont s'écoule l'Ambre, une précieuse substance aux propriétés magiques. S'il était un orc musculeux, Styx pourrait songer à foncer dans le tas et à décimer grossièrement tous les gardiens qui protègent l'arbre. Mais quand on mesure à peu près un mètre vingt, il vaut mieux faire preuve de ruse et de discrétion. Dès lors, le propos du jeu se tourne entièrement vers l'infiltration, ce dont on peut d'ores et déjà se féliciter. Pour mener à bien son périple, Styx dispose d'une panoplie de compétences et de mouvements assez étendue. Maître des ombres, notre gobelin a d'abord tout intérêt à étouffer les torches fixées au mur, voire à les éteindre à distance à l'aide de boules de sable. La gestion de l'obscurité se fait de manière binaire, le corps de Styx se mettant à briller lorsqu'il se trouve dans une zone d'ombre, afin que le joueur soit informé en permanence des chances qu'il a de se faire repérer. Pour une discrétion maximale, il est possible de se mettre à couvert en se plaquant sur certains éléments de décor, ce qui réduit là aussi, le risque de se faire détecter. Et en cas d'urgence, il n'y a plus qu'à plonger sous une table, dans un tonneau, une malle ou une cache au sol, pour échapper à la vigilance des gardes. Cependant, sachez que s'ils vous voient vous planquer, ils viendront vous déloger de votre cachette sans aucun ménagement, et ce sera alors la mort assurée. D'une manière plus générale, le gameplay des affrontements directs avec les ennemis est assez frustrant. Il consiste à parer au bon moment plusieurs fois de suite, avant de pouvoir porter le coup de grâce. Face à plusieurs ennemis, il s'agit quasiment d'une mission impossible. Mais peu importe, puisque les joueurs réellement férus d'infiltration n'hésitent généralement pas à recharger une sauvegarde dès qu'ils se font un peu trop repérer.

 

1001 manières d'arriver à ses fins

 

Styx : Master of ShadowsPas de souci en revanche en ce qui concerne les assassinats "surprise" puisqu'ils peuvent s'effectuer de deux manières : rapide mais bruyante, ou discrète mais longue. On privilégiera donc l'une ou l'autre méthode selon les rondes et la disposition des gardes alentours. Et bien sûr, il ne faut pas hésiter à déplacer les cadavres afin d'éviter que les confrères des macchabées ne tombent dessus et déclenchent l'alerte. Ou alors, essayez donc de maquiller vos meurtres en accidents, via un décrochement opportun de lustre par exemple. Autre classique des jeux d'infiltration : l'option pickpocket, qui permet de dérober les objets portés à leur ceinture par les gardes, lorsqu'on les approche par l'arrière. Attention, si vous décidez de les assassiner avant de les dépouiller, vous obtiendrez moins de butin car les fioles se briseront lors de la chute au sol de leurs propriétaires. Au passage, précisons que Styx est également maître dans l'art du lancer de couteaux, ce qui lui permet de venir à bout des ennemis à distance. Si toutes ces capacités sont assez communes pour un jeu d'infiltration, elles se voient complétées ici par des compétences plus spécifiques. L'ambre permet en effet au gobelin de devenir invisible quelques secondes (pratique pour se faufiler dans un endroit un peu trop gardé ou pour fuir un combat), de déclencher une vision spéciale qui met en valeur les zones intéressantes (planques, ennemis, mécanismes divers…), et enfin de créer un clone ! Ce dernier peut atteindre certaines zones inaccessibles à Styx, distraire des ennemis ou actionner certains mécanismes.

 

Styx : Master of ShadowsEvidemment, toutes ces possibilités ne seraient guère intéressantes si elles n'étaient pas mises à profit par un level design adapté. Et on touche certainement là à la principale qualité du jeu, qui nous plonge dans de vastes niveaux ouverts et nous offre en permanence plusieurs moyens d'arriver à nos fins. Choisirez vous d'emprunter les couloirs étroits creusés dans les murs pour contourner un maximum de gardes ? D'évoluer en hauteur sur des poutres ? De progresser de cachette en cachette pour récolter un maximum d'objets ? De grimper aux murs pour mettre à profit la verticalité des niveaux ? Pour nous inciter à exploiter l'ensemble des possibilités offertes, le jeu utilise un système de points de compétence. On en gagne un peu en remplissant l'objectif principal de la mission, un peu plus si on remplit également les objectifs secondaires (ce qui nous force généralement à visiter de fond en comble le niveau plutôt que de foncer vers le but final), et encore plus si l'on remporte un des quatre emblêmes de fin de mission. L'emblême Ombre est octroyé si on n'a déclenché aucune alerte, Clémence si on n'a tué aucun ennemi, Célérité si on est venu à bout de la mission rapidement, et Voleur si on a ramassé l'ensemble des jetons disséminés dans le niveau. Pour maximiser les compétences de Styx, on a donc tout intérêt à rejouer plusieurs fois chaque mission, ce à quoi le jeu nous incite, puisque le gobelin possède une planque d'où il peut relancer n'importe quel niveau déjà parcouru, admirer les reliques précédemment récoltées et dépenser ses points de compétence, afin d'étoffer encore plus sa panoplie.

 

UHU STYX

 

Styx : Master of ShadowsRegroupées en six catégories majeures (Furtivité, Agilité, Clonage, Vision d'ambre, Equipement et Assassinat), ces compétences viennent pallier certaines lacunes initiales et permettent par exemple d'effectuer des assassinats aériens ou à couvert, de transporter plus de fioles ou de couteaux, de faire moins de bruit lorsqu'on se laisse tomber au sol, ou encore de rester invisible indéfiniment tant qu'on ne bouge pas.  Prenez donc garde à ne pas juger le jeu sur ses premières minutes, car le gameplay ne cesse de s'enrichir au fil des missions. En revanche, il faut reconnaître que tout ce qui est d'ordre technique laisse un peu à désirer. On peut ainsi voir Styx passer à travers certains éléments de décor peu importants, assister à quelques bugs graphiques ici ou là, et subir des scènes cinématiques assez pauvres, réalisées à l'aide de dessins à peine animés. Quant aux cinématiques réalisées avec le moteur du jeu, elles n'ont jamais rien d'épiques. Il faut dire que le moteur graphique accuse un peu son âge. Ou plus exactement : l'utilisaton qui en est faite n'est pas vraiment à la hauteur des standards actuels, puisqu'il s'agit tout de même de l'Unreal Engine 3, dont on a vu tout récemment avec The Vanishinng of Ethan Carter qu'il pouvait encore faire des merveilles. Tout ceci traduit incontestablement un budget de développement un peu trop limité. En contrepartie, le jeu a le bon goût d'être proposé à un prix raisonnable. Il n'y a donc aucune raison de ne pas lui donner sa chance.

 


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