Test également disponible sur : Xbox One - PS4

Test Need For Speed : contrôle technique refusé ?

Test Need For Speed sur PS4
La Note
note Need For Speed 13 20
Se concentrer uniquement sur la course et renouer avec les origines de la série, c'est ce que nous avaient promis les développeurs de Ghost Games avec Need For Speed. Clairement, ils n'ont pas révisé leurs devoirs durant les deux années pendant lesquelles la franchise a été mise en stand-by, car ce reboot est à des années lumières de ce qu'en attendaient les fans. Un monde ouvert déprimant, des flics au bout du rouleau, un scénario vide de sens ; c’est la douche froide. Le manque de challenge n’arrange pas vraiment les choses, et seule la réalisation du jeu fait office de grosse satisfaction. A vous de voir : Need For Speed est parfait pour un coup d’un soir, mais insuffisant pour l’histoire de toute une vie.

Les plus
  • Une réalisation qui a de la gueule
  • La qualité de la B.O.
  • La customisation des véhicules
  • Prise en main immédiate
  • Des courses nocturnes séduisantes...
Les moins
  • ...mais le jour ne se lève jamais
  • La connexion obligatoire
  • La faiblesse de l'I.A.
  • Un scénario qui ne sert à rien
  • La médiocrité des dialogues
  • Trop facile
  • Un open world pas très vivant


Le Test

En 2013, avec Need For Speed Rivals, Electronic Arts s'était rendu compte qu'il avait carbonisé sa licence, qu'il était arrivé au bout du bout, malgré un résultat convaincant. Contrairement à Konami qui est sous assistance respiratoire depuis quelques années maintenant, l'éditeur américain dispose de suffisamment de marques pour en mettre quelques-unes au repos quand la situation l'exige. Après s'être offert une révision l'année dernière, Need For Speed reprend la route en jurant qu'il renouera avec ses origines trop longtemps reniées par Electronic Arts. Est-ce vraiment le cas ? Notre verdict.


Need For SpeedOn pensait que la leçon avait été retenue depuis Need For Speed Undercover, mais il faut croire que les développeurs de Ghost Games tenaient à ce que Need For Speed possède un scénario. Dans les grandes lignes, il va falloir incarner un jeune pilote prêt à tout pour gagner le respect de certaines légendes - façon de parler - du sport mécanique ; une reconnaissance qui ne s'obtiendra qu'en maîtrisant les fameuses "cinq façons de jouer". Les Risky Devil prônent l'esprit d'équipe, tandis que Magnus Walker ne jure que par la vitesse et la Porsche 911. Quant à Ken Block, piloter avec style représente la priorité absolue, alors qu’Akirai Nakai est le roi de la customisation. Enfin, Shinichi Morohishi passe son temps à narguer les forces de l'ordre avec sa Lamborghini Diablo SV de 1999. Avant de pouvoir serrer la main de ces stars, on devra se coltiner leurs fans - dont Spike, Trevis, Manu, Robyn et Amy - qui proposeront de relever tout un tas de défis dans les quartiers de Ventura Bay, le terrain de jeu de Need For Speed. Vous l'aurez compris, l'histoire du jeu est bidon, et les cut scenes en live action le sont encore plus. Ça ruine le peu d'immersion qu'est capable d'offrir ce reboot, et puis le jeu d'acteur est pitoyable. Bref, on ne comprend pas trop ce qu'a voulu faire Ghost Games avec ces sketchs qui sont un condensé des pires clichés du cinéma. Zéro. Ah oui, le doublage français est également à jeter à la poubelle, sauf si vous avez un faible pour les sitcoms. Heureusement, la réalisation de Need For Speed remet les choses dans l'ordre. Entendons-nous bien : le jeu n'est pas aussi photoréaliste qu'à l'E3 2015 - où il devait certainement tourner sur un PC blindé de stéroïdes - mais il a quand même une sacrée gueule. La modélisation des véhicules est impeccable, bien que l'on regrette l'absence d'une vue cockpit qui permet souvent de savoir si les développeurs en ont dans le pantalon. Cela dit, la sensation de vitesse est là, surtout aux commandes d'une Lamborghini Aventador.

 

Heureusement, la réalisation de Need For Speed remet les choses dans l'ordre. Entendons-nous bien : le jeu n'est pas aussi photoréaliste qu'à l'E3 2015 - où il devait probablement tourner sur un PC blindé de stéroïdes - mais il a quand même une sacrée gueule.

 

Need For SpeedAprès, on ne peut pas ignorer les chutes de framerate qui viennent, parfois, parasiter les courses. Discrètes au début, elles sont bizarrement devenues un peu plus présentes au fil du temps. L'autre point qui fait lever les sourcils, c'est le fait que le jeu soit plongé en permanence dans l'obscurité, avec un crachin et quelques flaques d'eau pour mieux mettre en valeur les reflets et les effets de lumière. Si on ne connaissait pas le potentiel du Frostbite, on aurait certainement pensé qu'il s'agissait d'un cache-misère. C'est donc un choix - contestable - du studio qui souhaitait probablement renforcer le caractère clandestin des courses. Enfin, on n'oubliera pas de signaler que les rues sont horriblement vides ; un comble pour un jeu de course qui se veut open world. On croise bien quelques voitures de temps en temps, mais tout le monde semble avoir décidé de rester chez soi. Remarquez, compte tenu que la nuit est éternelle dans le jeu... Si Need For Speed est solide sur le plan graphique, il faudra néanmoins une loupe pour noter les différences visuelles qui existent entre les six districts composant la ville de Ventura Bay. A l'image de Midnight Club Los Angeles, le smartphone permet d'être en contact régulier avec les différents protagonistes du jeu. Ça n'arrête pas de sonner - y compris en pleine course - ce qui est assez agaçant et accentue la nature répétitive des missions. Toutefois, il y a moyen de raccrocher au nez des interlocuteurs (ouf !) ; et ceux qui tiennent absolument à profiter de la médiocrité des dialogues, noteront que ça continue de jacter pendant les temps de chargement, histoire de ne rien perdre des conversations. Là où Need For Speed fait le job en revanche - quitte à être en totale contradiction avec les origines de la licence - c'est au niveau de la customisation des véhicules. Les fans de tuning vont pouvoir s'en donner à coeur joie, tant les paramètres esthétiques offrent l'occasion de faire ce que l'on veut.

 

LA BAY DES COCHONS

 

Need For SpeedDu capot aux phares, en passant par les ailes, les rétroviseurs, les jupes, les roues, les pare-chocs, la plaque d'immatriculation ou encore le capot de coffre, tout peut être modifié. Enfin, presque tout, car hormis le système audio, l'habitacle demeure inaccessible. Par contre, il est possible de changer la peinture du bolide, d'ajouter des vinyles et même de sauvegarder ses créations. Curieusement - et on a bien cherché - il semble que l'on ne puisse pas s'échanger des livrées, comme dans Forza Motorsport 6 par exemple. Dommage, car cette fonctionnalité aurait sans doute décuplé la dimension communautaire de Need For Speed. Quoi qu'il en soit, les réglages peuvent également être d'ordre mécanique. Là encore, il y a de quoi faire : système de refroidissement, collecteur d'admission, système électrique, bloc moteur calculateur, système d'échappement, embrayage, système nitro ; les développeurs de Ghost Games ont mis le paquet. Mieux encore, le jeu propose d'ajuster le comportement de la voiture en fonction de notre style de conduite. Plus concrètement, en modifiant la pression des pneus, l'inertie de la direction, le différentiel ou encore l'équilibre au freinage, on est censé obtenir des sensations différentes ; et à vrai dire, ce n'est pas le cas. Allez, on veut bien reconnaître qu'en ce qui concerne le drift, effectivement les choses ne se présentent pas de la même façon quand on pousse le curseur d'un côté ou de l'autre. Mais pour le reste, on se demande encore à quoi peuvent servir tous ces menus. La conduite est loin d'être dégueulasse, mais au final, la bonne vieille technique façon Ridge Racer qui consiste à mettre un coup de frein à main pour négocier proprement n'importe quel virage, est applicable du début à la fin et ce, quelle que soit la machine. En fait, Ghost Games aurait mieux fait d'assumer l'orientation arcade qui a toujours caractérisé la série, au lieu de vouloir se lancer dans quelque chose qu'il ne maîtrise pas, de toute évidence.

 

Plus concrètement, en modifiant la pression des pneus, l'inertie de la direction, le différentiel ou encore l'équilibre au freinage, on est censé obtenir des sensations différentes ; et à vrai dire, ce n'est pas le cas.

 


Need For SpeedCôté garage, celui de Need For Speed fait dans l'essentiel. Autrement dit, il ne faut surtout pas s'attendre à un choix aussi large que chez Forza ou Projet CARS ; une cinquantaine grand max. Electronic Arts s'est peut-être offert une belle exclusivité avec Porsche, mais à côté il n'y a pas grande monde, même si les constructeurs incontournables (Ferrari, BMW, Lamborghini, McLaren, Chevrolet entre autres) sont là. De toute façon, la faiblesse et les incohérences qui plombent l'I.A. fait que l'on conservera pratiquement la même voiture durant tout notre périple dans Need For Speed. A titre d'exemple, notre bonne vieille Honda Civic Type-R a tenu la route jusqu'aux trois quarts du jeu. Du coup, on accumule les billets à ne plus savoir quoi en faire ; il arrive même que l'on débloque des kits en gagnant en réputation sans que l'on s'en rende compte. D'ailleurs, puisque l'on parle de la réputation, celle-ci augmente au fur et à mesure que l'on multiplie les exploits en piste. On ne va pas revenir point par point sur les épreuves (concours de vitesse, concours de drift, contre-la-montre, etc.) imposées par les joyeux lurons, mais la plupart du temps les parcours seront balisés par des checkpoints à travers lesquels on devra passer. Preuve que les racines de la franchise ont été bafouées dans Need For Speed : les flics sont totalement à l'ouest. Même si l'on roule comme un grand-père, ils sont incapables de nous rattaper. Bref, ce n'est pas demain la veille que nous devrons payer ne serait-ce qu'un PV dans le jeu. Pour trouver un semblant de challenge, on peut toujours défier - via un appel de phares - l'un des joueurs qui se baladent dans Ventura Bay. C'est tout de suite plus musclé, encore plus si l'on décide de monter un crew avec ses potes. On se console comme on peut.


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