Test également disponible sur : PC

Test Breed

Test Breed
La Note
note Breed 11 20
 

Les plus
  • Le prix
  • Assez joli
  • Le pilotage de divers véhicules
Les moins
  • IA lamentable
  • Personnages trop lents
  • Multijoueur ennuyeux


Le Test

Annoncé courant 2001, puis repoussé maintes et maintes fois, Breed est passé par de nombreuses étapes. Du jeu le plus attendu de l’année (en 2002 avec la récompense du meilleur jeu PC à l’ECTS), à l’oubli le plus total, en passant par le stade de « Halo-Killer » à ne pas rater, Breed est devenu au fil du temps l’équivalent vidéoludique du documentaire Lost in La Mancha, qui raconte le tournage du film L’homme qui tua Don Quichotte submergé par la malchance et qui n’aura finalement jamais vu le jour.

La seule différence entre les deux histoires, c’est que Breed, lui, est bien sorti.


Par faute de communication, on ne saura jamais si c’est la malchance ou le manque de talent des développeurs qui a amené tant de retard, mais au final, on se demande comment un éditeur aussi talentueux que CDV (American Conquest, Blitzkrieg, Cossacks…), a-t-il pu se faire berner de la sorte et attendre trois ans pour sortir un jeu qui accuse justement, trois bonnes années de retard.

Pourtant, graphiquement, Breed est loin d’être ridicule. Malgré le retard accumulé, le jeu est au final assez correct, et si Far Cry n’était pas sorti quelques semaines plus tôt, l’impression aurait encore été un poil meilleure. Les textures sont agréables, la modélisation (et la maniabilité tant qu’on y est) des véhicules impeccable et il est possible de détruire à peu près tout ce qu’on croise (palmiers, tourelles de guerre, vaisseaux ennemis…) avec des explosions du plus bel effet.

 

C’est joli, et après ?

 

Malheureusement pour Breed, l’aspect esthétique est bien le seul atout d’un titre qui va de déception en déception.

Le scénario tout d’abord : en 2610, une terrible guerre oppose la race humaine aux envahisseurs aliens. Alors que les forces terrestres pensent rentrer au bercail la victoire en poche, ils découvrent un monde totalement dévasté et contrôlé par les extra-terrestres qui ont attaqué notre planète en faisant une diversion. Votre mission commence à ce moment précis, avec pour objectif de rendre la Terre aux humains en éliminant tous les aliens un par un. Rien de catastrophique certes, mais rien d’original non plus. Si seulement la mise en scène valait le coup, mais à part quelques phrases d’explication au début de chaque nouvelle mission et quelques cut-scenes ici ou là, rien ne donne vraiment envie d’enchaîner les étapes.

 

Les moutons de l’espace

 

Toutefois, la pauvreté du scénario n’est rien en comparaison de ce qui suit. Outre un gameplay poussif, des personnages exceptionnellement lents, et une musique techno insupportable, Breed reçoit haut la main le Razzie Award (l’inverse des Oscars) de la plus mauvaise intelligence artificielle de ces dernières années. Il faut savoir que vous ne dirigez pas un personnage unique, mais une équipe de quatre guerriers. Vous en contrôlez un, puis vous donnez des ordres aux trois autres (vous suivre, garder la position, cesser le feu, donner des munitions..), avec la possibilité de changer de soldat en appuyant sur une touche. En général, vous disposerez d’un sniper et de trois soldats bien armés, avec parfois un médecin ou un ingénieur. Le gros problème avec les personnages que vous ne contrôlez pas, c’est qu’ils n’en font qu’à leur tête. Ou plutôt, qu’ils n’ont pas de tête justement. Premier hic, ce sont de très mauvais combattants. Impossible de les faire tirer où vous voudrez. Bien souvent, ils préféreront même ne pas se battre et juste vous suivre comme des moutons. Second hic, ils sont en fait totalement abrutis. Petit exemple parmi tant d’autres. Vous montez en haut d’une tour avec l’un de vos soldat, et pendant ce temps là, les trois autres essayent de vous rejoindre en se tapant la tête dans la dite tour. Une fois en haut, vous découvrez des munitions pour sniper, vous changez alors de perso pour aller les chercher et le temps de faire monter le sniper en haut de la tour, celui qui était déjà en haut saute pour vous rejoindre et se tue. Je pourrais aussi vous parler des passages en bord de falaise où vos coéquipiers s’amusent à tomber dans l’eau ou dans le ravin, mais je pense que vous avez saisi l’ampleur des dégâts. Finalement, la meilleure solution, consiste à utiliser vos coéquipiers comme des réserves de vie. Laissez-les dans un coin, avancez, et quand vous mourrez, prenez en un autre.

 

On ne va pas accabler le pauvre Breed plus longtemps, il s’agit ni plus ni moins que d’une déception comme cela arrive parfois dans le jeu vidéo ou dans le cinéma. On aurait aimé pouvoir se rabattre sur le mode multijoueurs, mais là encore, le jeu souffre d’un manque total de personnalité, et la lenteur des personnages n’encourage pas à persévérer dans l’aventure. La seule chose qui nous redonne finalement le sourire, c’est le prix du jeu. Breed n’est proposé qu’à 35 €, et à ce prix là, on devient tout de suite beaucoup plus indulgent sur la note finale.




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Ludovic Bechtold

le vendredi 14 mai 2004, 14:19




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