Microsoft explique pourquoi les jeux dématérialisés coûtent plus cher que les jeux en boîte
S'il y a bien une chose qui chagrine les joueurs depuis que le démat' s'est imposé dans le jeu vidéo, c'est bel et bien les prix qui sont pratiqués aujourd'hui. C'est simple, acheter un jeu sur STEAM, Windows Store, PlayStation Network ou Xbox LIVE coûte aussi cher que de se le payer en boîte chez un revendeur classique. Pire, avec les promos et offres de lancement que peuvent pratiquer certains revendeurs tels que Auchan Hypergames, Carrefour, Leclerc ou même Amazon tout simplement, le jeu dans sa version physique revient souvent moins cher. Une aberration pour beaucoup de joueurs qui ne comprennent pas qu'un tel gap soit pratiqué alors qu'il n'y a ni frais de fabrication des boîtes ni frais pour la logistique. A cette grande question que tout le monde se pose, Hugues Ouvrard, le responsable de la marque Xbox en France, a décidé d'apporter sa réponse à l'occasion d'une interview menée par Pentar0o. Ca démarre exactement à 28"25 min.
Nous on pense... Et allez-y, vous allez pouvoir troller... Nous, on pense que le prix d'un jeu, compte-tenu de ce que l'on sait de l'économie du jeu vidéo, ce n'est pas 50€. Le bon prix d'un jeu vidéo aujourd'hui, pour que tout le monde gagne de l'argent, c'est-à-dire le studio, qu'il soit first-party ou pas, il faut qu'il soit entre 60 et 70€.
Soixante, soixante-dix euros, c'est donc le prix que pratiquent les enseignes spécialisées telles que la FNAC et Micromania qui sont souvent pointées du doigt pour leurs tarifs que les joueurs estiment trop élevés. Mais à cela, Hugues Ouvrard a une réponse toute trouvée en s'attaquant à la grande distribution qui a tendance à casser les prix, en vendant à perte souvent, afin d'attirer une clientèle dans ses magasins, la poussant à consommer d'autres produits que du jeu vidéo.
Aujourd'hui, sur le marché, il y a des distributeurs... Pas Micromania, mais par exemple Carrefour ou la grande distribution qui utilise le jeu vidéo, non pas parce qu'ils aiment le jeu vidéo, mais parce qu'ils veulent faire du jeu vidéo un produit d'appel pour que les gens achètent des bouteilles de lait, de la viande, etc. Du coup, ils fracassent le prix, le plus bas possible. Ils le vendent à perte... Et on peut vendre à perte en France, il suffit de réfléchir un peu pour orchestrer tout ça. Ils le vendent à perte et le résultat de cela, c'est une perte de valeur de manière générale pour le marché du jeu vidéo.
Pour que l'économie du jeu vidéo fonctionne bien, pour que l'écosystème soit sain, il faut qu'on arrive à soutenir un prix qui soit relativement élevé. Et pour soutenir ce prix élevé, on a choisi sur nos canaux de distribution de maintenir un prix qui soit assez haut.
Tout en jetant un oeil aux réactions live des téléspectateurs qui suivaient l'interview en direct, Hugues Ouvrard a tenu à préciser que les gens travaillant dans le jeu vidéo sont aussi là pour gagner de l'argent et pas uniquement pour faire plaisir aux joueurs.
Moi, je travaille pour gagner de l'argent. Il y a des gens dans mes équipes qui gagnent de l'argent. Dans les studios, il y a des gens qui veulent gagner de l'argent. Tous ces gens ont des familles à nourrir. L'objectif n'est pas de vendre des jeux à 40€ pour faire plaisir aux gamers. Je suis désolé d'être direct, mais c'est une économie de marché et tout le monde doit gagner de l'argent.
Des propos d'une grande honneteté de la part du patron de Xbox France, qui prend peut-être le risque de s'attirer les foudres des gamers, mais a néanmoins le courage de répondre à une question restée sans réponse depuis bien trop longtemps.