Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Tom Clancy's Ghost Recon Wildlands sur PS4 sur Xbox One

Test Tom Clancy's Ghost Recon Wildlands sur PS4
La Note
note Tom Clancy's Ghost Recon Wildlands 16 20

"Fidèle au premier Watch_Dogs, ce Far Cry 5 est réellement plaisant". Voilà comment, avec un peu de malice, on pourrait parler de Ghost Recon Wildlands, qui a au moins autant à voir avec les autres licences Ubisoft qu'avec les précédents Ghost Recon. Ce manque d'originalité mis à part, il faut reconnaître que ce nouveau monde ouvert possède pas mal d'atouts, parmi lesquels un terrain de jeu impressionnant, des missions très nombreuses, et une campagne qui reste parcourable en solo malgré l'orientation coop du jeu. L'expérience acquise par les différents studios Ubisoft porte ses fruits même si, en contrepartie, il faut se coltiner messages Uplay, micro-transactions, bonus de précommandes et autres saletés du même acabit.


Les plus
  • Pensé pour le coop
  • IA alliée satisfaisante
  • Drone très pratique
  • Panoramas impressionnants
  • Agressivité des ennemis bien dosée
  • Plus de cent missions
Les moins
  • Manque de personnalité
  • Voix françaises pas toujours au top
  • Pas de PVP au lancement
  • Suspension d'incrédulité indispensable
  • Quelques bugs
  • Tous les Ubitrucs


Le Test

Débutée en 2001, la saga Ghost Recon a connu des hauts et des bas, des tas de plateformes différentes, des modèles économiques variés allant jusqu'au free-to-play (le récemment défunt Ghost Recon Phantoms) mais toujours une seule "griffe" : celle de Tom Clancy. Et donc un seul éditeur, en la personne d'Ubisoft qui, on le sait, est désormais un fervent adepte des mondes ouverts. Du coup, comme son nom l'indique, Ghost Recon Wildlands nous propose de répondre à l'appel des étendues sauvages !


Tom Clancy s Ghost Recon WildlandsLe terrain de jeu de Ghost Recon Wildlands n'est autre qu'une Bolivie en proie à un sérieux problème de drogue et de corruption. La Santa Blanca, le cartel local, tire son pouvoir de la culture de la coca et étend son emprise sur tout le pays. Police, armée, juges et politiques sont directement ou indirectement à la botte d'El Sueño, le big boss local. Ses tatouages faciaux et sa carrure impressionnante  ne laissent aucun doute quant à sa nature cruelle, comme va pouvoir le constater Ricardo Sandoval, agent infiltré de la DEA. Sa capture et son assassinat constituent le point de départ du scénario, et la raison qu'attendaient les membres des Ghost Recon pour débarquer dans le pays et mettre un terme aux agissements de la Santa Blanca. Pour cela, ils n'auront d'autre choix que de remonter progressivement la filière, en éliminant des milliers de "sicarios", dix-sept hommes de main, quatre chefs de section (production, trafic, sécurité, influence), quatre boss secondaires, et enfin El Sueño lui-même. Ce travail représente pour le joueur plus de cent missions, qui peuvent plus ou moins être réalisées dans l'ordre que l'on souhaite, seules les cibles les plus élevées nécessitant d'avoir déjà dézinguer suffisamment de membres de niveau inférieur.


THIS IS BOLIVIA !


Tom Clancy s Ghost Recon WildlandsCe degré de libre-arbitre va de pair avec la présence d'un monde ouvert, que l'on peut d'emblée parcourir en toute liberté. Divisée en vingt-et-une  provinces, la zone de jeu est gigantesque et relativement variée, puisqu'on y trouve aussi bien des montagnes enneigées que des plaines ensoleillées. Le terrain de jeu reste tout de même généralement très escarpé, et on n'hésitera pas à emprunter une moto pour couper à travers champs et forêts afin de s'épargner les zigzags des routes principales souvent très sinueuses. Ou à prendre les commandes d'un hélicoptère pour atteindre au plus vite un village isolé situé un peu trop en hauteur. L'équipe de développement n'a pas lésiné sur les véhicules, puisqu'on en dénombre soixante types différents. Il en va de même pour les armes, dont le nombre grimpe à quatre-vingt et auxquelles ont peut attacher près de cent accessoires divers et variés. Mais au chapitre des nombres, c'est finalement le chiffre quatre qui s'avère le plus intéressant…

Car un Ghost Recon se doit d'être parcouru en équipe, et Wildlands est donc bel et bien jouable en coopération à quatre. Il est d'ailleurs conseillé de le parcourir ainsi, afin de tirer un maximum de plaisir de l'expérience de jeu. 


Tom Clancy s Ghost Recon WildlandsCar un Ghost Recon se doit d'être parcouru en équipe, et Wildlands est donc bel et bien jouable en coopération à quatre. Il est d'ailleurs conseillé de le parcourir ainsi, afin de tirer un maximum de plaisir de l'expérience de jeu. Cependant, Ubisoft n'a pas oublié les solitaires et les asociaux, qui peuvent compter sur trois partenaires dirigés par l'intelligence artificielle. Cette dernière réalise plutôt bien son boulot, en laissant le beau rôle au joueur sans pour autant faire uniquement de la figuration. Pour maximiser l'efficacité de nos partenaires, on peut utiliser un système d'ordres simple et efficace (ouvrir le feu, tenir une position, aller à un endroit donné, se rassembler) et même programmer des tirs synchronisés, en marquant des cibles repérées préalablement grâce aux jumelles et au drone. Cet appareil moderne est parfait pour repérer efficacement le terrain avant de donner un assaut, puisqu'il permet de dénicher des soldats planqués derrière des bâtiments, ou même à l'intérieur. Ce qui permet d'éliminer le gros des troupes en toute discrétion, pour peu qu'on fasse usage de silencieux et qu'on évite d'assassiner les ennemis sous les yeux les uns des autres. Bien sûr, les têtes brûlées peuvent toujours débarquer en force, par exemple en déboulant au volant d'un véhicule conduit par un joueur, tandis que les trois autres (vrais amis ou alliés IA) se tiennent aux fenêtre pour canarder tout ce qui bouge. Il est à noter que la gestion de l'agressivité des ennemis est très bien dosée.

FANTÔMES DU PASSÉ


Tom Clancy s Ghost Recon WildlandsUbisoft a clairement fait beaucoup de progrès depuis ses premiers mondes ouverts. Ici, pas d'adversaires à la vision surnaturelle façon Far Cry 2 ! En vous croisant sur la route, vos ennemis pourront éventuellement vous suspecter, mais ils n'ouvriront pas le feu immédiatement. La présence de différentes factions apporte également richesse et crédibilité au comportement des soldats. Les rebelles de Kataris 26 sont du côté des Ghosts, et n'hésitent pas à prendre part aux combats s'ils se trouvent dans le coin. Libérer des prisonniers sur une base ennemie vous facilitera donc immédiatement la vie. Du côté des méchants, il faut non seulement faire avec la Santa Blanca, mais également avec les forces de l'Unidad. Cette organisation paramilitaire supposément dédiée à la lutte contre le trafic de drogue tolère en réalité le cartel bolivien mais tire à vue sur les membres des Ghost Recon. Elle tient plus ou le moins rôle dévolu à la police dans les GTA, avec différents niveaux d'alerte. La gestion des renforts et des poursuites est d'ailleurs bien fichue, sachant qu'il est bien plus facile de semer des équipes de recherche dans la pampa que dans un environnement urbain, les hautes herbes n'étant pas là que pour le décor.

Avec Wildlands, Ghost Recon réussit donc incontestablement son passage au monde ouvert. Pour autant, le jeu peine à rentrer dans la catégorie des indispensables. 

 


Tom Clancy s Ghost Recon WildlandsAvec Wildlands, Ghost Recon réussit donc incontestablement son passage au monde ouvert. Pour autant, le jeu peine à rentrer dans la catégorie des indispensables. Il souffre d'une part de quelques défauts mineurs (voix françaises inégales, petits bugs ici ou là, mode PVP absent au lancement du jeu et prévu pour plus tard…) mais pâtit surtout d'un gros manque de personnalité. Le jeu porterait le nom Far Cry qu'on ne s'en formaliserait absolument pas. Selon l'expression consacrée il faut également se forcer à suspendre son incrédulité, car les attaques envers le réalisme ne manquent pas. Points de compétence à ramasser tels quel dans le décor (ils prennent la forme de médailles mais sont réellement présentés et indiqués tout bêtement comme des points de compétences...), IA alliée qui se téléporte derrière notre dos ou dans nos véhicules, maisons aux portes systématiquement grandes ouvertes ou fermées à double tour, documents sensibles éparpillés un peu partout dans la nature et autres pinailleries du genre. Mais le plus gênant reste la sensation permanente de jouer à un jeu typiquement Ubisoft. Dans la structure du monde ouvert, dans la présence de mille et un trucs et machins à ramasser ou débloquer, dans l'arrivée prochaine des contenus téléchargeables et des micro-transactions, dans les véhicules et armes réservés à certaines éditions ou précommandes, dans les messages qui nous enjoignent régulièrement à rejoindre une session publique, dans les succès Uplay qui viennent s'afficher parfois en deux exemplaires redondants à l'écran… Tous les éléments de ce type fleurent "bon" la recette industrielle, brisent sensiblement l'immersion et, au final, diminuent immanquablement le capital sympathie du jeu.

 


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