Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Tekken 7 : c'est bien lui le King de la baston 3D !

Test Tekken 7 (PS4) : c'est bien lui le King de la baston 3D !
La Note
note Tekken 7 17 20
Avec Tekken 7, les Mishima ne pouvaient rêver meilleure conclusion après 23 ans d’embrouilles familiales. Pourtant, le manque de contenu solo, le mode VR anecdotique et les chutes de framerate ternissent quelque peu le tableau, mais cette maîtrise dans le gameplay rappelle que la baston 3D n’a plus aucun secret pour Katushiro Harada et ses équipes. Sans jamais leur forcer la main, ils poussent les débutants à travailler leur style grâce à des mécaniques qui offrent une marge de progression énorme. Quant aux puristes, ils seront satisfaits de voir que le jeu sait toujours récompenser les plus doués, le Power Crush et le Rage Drive n’étant pas à la portée du premier venu. Enfin, doté d’une interface ergonomique, Tekken 7 force surtout le respect avec son mode "Histoire" ponctué de moments épiques qu’apprécieront les fans à leur juste valeur. Bien joué les gars !

Les plus
  • La richesse du casting
  • Akuma dans Tekken, c'est la classe
  • Le mode "Histoire", une réussite
  • Rien à dire sur le gameplay
  • Le mode "Galerie" qui remonte jusqu'au premier Tekken
  • "Get Ready For The Next Battle !"
  • La qualité de la B.O.
  • L'épisode le plus abouti sur le plan graphique...
Les moins
  • ...surtout sur PC
  • Pas assez de contenu solo
  • Les juggles qui peuvent frustrer
  • Le mode VR qui ne sert à rien
  • Ca parle quand même beaucoup dans le mode "Histoire"
  • Les chutes de framerate


Le Test

Longtemps indissociable des consoles PlayStation, Tekken demeure un poids lourd de la baston 3D. Là où Virtua Fighter a dû mettre un genou à terre en raison d’un gameplay jugé trop technique, la série de Katsuhiro Harada a su en revanche s’adapter pour contenter à la fois les puristes et les profanes. Un exercice d’équilibriste qui lui a valu un certain nombre de critiques, mais avec quasiment 45 millions de jeux vendus depuis 1995, les chiffres parlent clairement pour la Project Tekken Team. Après avoir été en gestation pendant plus de deux ans dans les salles d’arcade, Tekken 7 débarque sur consoles et PC avec l’ambition d’offrir un jubilé digne de ce nom au clan Mishima. Est-ce le cas ? C’est ce que nous allons voir ensemble.


Tekken 7Comme toujours avec les jeux de baston, mieux vaut attaquer par le gameplay et profiter de la fraîcheur des neurones. Les mécaniques de base n’ont pas changé, et il s’agit de contrôler chaque membre du personnage – Carré et Triangle pour le bras droit et le bras gauche, Rond et Croix pour le pied droit et le pied gauche. Une fois ces commandes bien en tête, il est facile d’exécuter ce que l’on appelle des chain combos, c’est-à-dire des enchaînements réalisés à partir d’une combinaison de touches. Tout de suite, on comprend mieux pourquoi les néophytes se jettent sur les personnages aux combos à rallonge, même si les développeurs ont fait en sorte d’équilibrer les choses au fil du temps. L’autre principe majeur de Tekken qui n’a pas bougé, c’est le fait de devoir contrôler la distance en permanence, de ne pas rester statique et de placer des petits sidesteps rapides pour ne pas s’exposer aux attaques d’en face, tout en cherchant l’ouverture. Une fois la faille repérée, on peut placer un launcher, c’est-à-dire un coup qui va permettre d’envoyer l’adversaire dans les airs et de l’enchaîner sans lui laisser la possibilité de réagir. C’est ce que les adeptes appellent communément un juggle. Contrairement à SoulCalibur qui offre une échappatoire avec l’air control, Tekken impose de se faire brutaliser jusqu’au bout, ce qui engendre une énorme frustration quand on se fait tabasser comme une victime. Malgré les efforts de la Project Tekken Team pour rendre le gameplay moins permissif, la communauté a toujours su trouver des infinites capables de vous faire déprimer pendant des semaines.

 

Avec Tekken 7, les Mishima ne pouvaient rêver meilleure conclusion après 23 ans d’embrouilles familiales.


Tekken 7Bref, même si Tekken 7 nécessite un certain sens du timing et une rapidité d’exécution infaillible pour claquer des combos qui arrachent la jauge de vie, le whiff punish – pousser l’adversaire à commettre l’erreur en premier – est l’art à maîtriser en priorité. Ajoutons à cela l’okizeme (le jeu au sol) et les wall combos (les enchaînements contre le mur), et on retrouve tout ce qui fait le sel d’un Tekken. Naturellement, les développeurs ont profité de ce nouvel épisode pour intégrer des nouveautés, à commencer par le Rage Art dont on nous parle depuis l’annonce du jeu. Pour faire simple, c’est l’équivalent des Ultra de Street Fighter, avec une petite subtilité supplémentaire. En fait, les dégâts infligés sont liés à l’état de la barre vitale. D’habitude, un Rage Art ne peut être déclenché qu’avec 75% de jauge de vie cramée, mais si notre perso est dans un état encore plus pitoyable, sa furie sera plus dévastatrice. Une nuance qui apporte une dimension tactique aux combats, favorise les retournements de situation chers à Harada-san, et incite à prendre des risques. Toujours en ce qui concerne le Rage Art, même s’il neutralise les choppes ainsi que les attaques standards, il faut savoir qu’il est loin d’être safe. Attention donc à ne pas le sortir au pif, les contres qui suivent derrière faisant souvent très mal.

RAGE AGAINST THE MACHINE


Tekken 7Puisque l’on parle des features associées au mode "Rage", soulignons la présence du Rage Drive. A l’instar des attaques EX de Street Fighter (décidément), il offre des nouvelles propriétés aux attaques pas uniquement dans le but d’infliger des dégâts plus importants, mais aussi pour rallonger un combo. C’est aussi parfait pour manger le cerveau de l’adversaire, car avec le Rage Art, le Rage Drive offre une seconde option offensive et permet d’élaborer des mix-ups diaboliquement efficaces. Tekken 7 marque aussi l’arrivée du Power Crush qui reprend le Focus Attack de Street Fighter, à savoir encaisser des attaques – et en subir les dommages – sans en ressentir l’impact. L’avantage, c’est de pouvoir placer juste derrière un enchaînement dont les dommages pèseront plus lourd que la perte de jauge de vie consentie. Face à des bourrins qui récitent leurs enchaînements par cœur, le Power Crush représente un bon moyen de les calmer et de les mettre sous pression. Par contre, quand on a affaire à un joueur habitué à décomposer ses combos, c’est nettement moins évident, d’autant que le Power Crush ne fonctionne qu’avec les attaques medium et high. Là encore, Tekken 7 impose à faire preuve d’anticipation et de jugeote dans notre approche.

Quant aux puristes, ils seront satisfaits de voir que le jeu sait toujours récompenser les plus doués, le Power Crush et le Rage Drive n’étant pas à la portée du premier venu.


Tekken 7Enfin, pour ce qui est du système de bounce – introduit dans Tekken 6 – il semble avoir fait l’objet de quelques changements, au point qu’il faille désormais parler de "Screw Attacks". En clair, on va devoir repenser notre façon d’exécuter des combos, puisque les conditions de repêcher l’adversaire sont plus drastiques. Un exemple ? A l’inverse du système de bounce, les Screw Attacks ne peuvent pas être intégrés dans les wall combos. Nous n’en avons pas encore complètement fait le tour, mais on comprend mieux pourquoi les enchaînements d’une dizaine de hits détruisent la jauge de vie. Un moyen de récompenser les acharnés du stick, en gros. Toutes ces finesses dans le gameplay rendent Tekken 7 hyper agréable à jouer, et il est dommage que les développeurs n’aient pas pensé à mettre une sorte de Fight Lab, ce mode de Tekken Tag Tournament 2 qui était utile pour apprendre toutes les bases du jeu. Par contre, les fashionistas en herbe vont être aux anges. En effet, le jeu est rempli d’éléments à débloquer pour customiser les combattants – coupe de cheveux, lunettes, couleur de peau, maquillage, etc. – et le mode "Combat au trésor" est une vraie mine d’or pour ça. La "Galerie" contient toutes les cinématiques et illustrations des différentes moutures de la série, tandis que le "Jukebox" est l’occasion de se bercer les oreilles avec la B.O. intégrale de la saga. A ce sujet, on notera qu’il y a moyen de jouer à Tekken 7 avec les morceaux de tel ou tel épisode, et même de se constituer sa propre playlist. Sympa.

AKUMA MATATA


Tekken 7En hors ligne, les modes "Arcade" et "Entraînement" sont là, alors que le versus ne permet pas d’affronter le CPU. Oui, on peut parler de scandale les amis. Quant au mode en ligne, nous ne sommes pas en mesure de certifier la bonne qualité du netcode, étant donné que nous n’avons pu faire que deux matchs. L’occasion, néanmoins, de s’apercevoir que pour les rencontres classées, il est possible de trouver un adversaire de façon aléatoire ou à partir d’une liste selon des critères définis – limites de rang plus ou moins importante, qualité de la connexion. En dehors des habituels classements, il y a surtout la présence du mode "Tournoi" grâce auquel on peut prendre part à des compétitions en ligne, et même en créer soi-même. La prépondérance grandissante de l’eSport dans le secteur vidéoludique – même si l’EVO existe depuis une quinzaine d’années, ne l'oublions pas – n’est pas étrangère à cela. A noter que les rage-quitters verront leur ID apparaître en jaune ou rouge, et que des points de pénalités leur seront attribués. C’est vrai que l’on ne peut pas qualifier le contenu de Tekken 7 de pharaonique, mais le mode "Histoire" sauve les meubles avec brio. A l’image du Mortal Kombat de 2011, la campagne solo permet d’incarner successivement différents personnages, tout en suivant la guerre intestine à laquelle se livre le clan Mishima. C’est vraiment bien fichu – même si ça parle beaucoup trop – et certaines scènes marquent les esprits. Bon, on aurait pu se passer des deux-trois QTE moisis qui traînent ici et là, et Akuma fait clairement figure de pièce rapportée, mais on pardonne volontiers ces petites erreurs qui ne gâchent en rien l’expérience.

A l’image du Mortal Kombat de 2011, la campagne solo permet d’incarner successivement différents personnages, tout en suivant la guerre intestine à laquelle se livre le clan Mishima. C’est vraiment bien fichu – même si ça parle beaucoup trop – et certaines scènes marquent les esprits.


Tekken 7En parlant d’Akuma justement, sa prise en main ne perturbera aucunement les inconditionnels de Street Fighter, puisque la plupart de ses attaques ont été conservées et s’exécutent de la même manière. Le bonhomme a même droit à sa barre de Super pour son Messatsu Gohado, c’est dire la volonté de la Project Tekken Team de ne pas le dénaturer. Le problème, c’est que cela pose quelques soucis d’équilibre, même si ses déplacements ne sont pas aussi fluides qu’en 2D. Son Gohadoken peut très vite devenir chiant, au même titre que son Ashura Senku qui perturbe pas mal dans un espace en trois dimensions. Peut-être que ce n’est qu’une question d’habitude avant de cerner ses failles. En attendant, on est heureux de constater que le poids des polygones l’empêche d’être aussi réactif que chez Capcom. C’est déjà ça de pris. Le reste du casting compte quelques petits nouveaux tels que Lucky Chloe, Shaheen, ou encore Josie. Pour ne rien vous cacher, nous n’avons pas eu suffisamment de temps pour les étudier – délai de publication oblige – mais les longues sessions nocturnes qui s’annoncent à la maison nous permettront d’y voir plus clair. Côté réalisation, Tekken 7 s’appuie sur l’Unreal Engine 4, ce qui lui permet d’être plus abouti que ses prédécesseurs au niveau graphique, et de bénéficier d’un habillage qui a de la gueule. La modélisation des personnages a gagné en rondeur, même si le style Tekken est là. Certains effets sont agréables à regarder, comme ces gros plans quand le coup fatal est sur le point d’être porté ; ou alors ces ralentis lorsque les deux personnages, au bord du KO, lancent une attaque en même temps.

 

LA LOI DE LA JUGGLE


Tekken 7Toutefois, en voulant multiplier les artifices, les développeurs ont abîmé la fluidité du jeu. Le framerate ne chute pas systématiquement, mais disons que certains stages sont moins fréquentables que d’autres. Ces défauts, on ne les a plus du tout une fois que l’on bascule sur PC. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si c’est sur ce support que le jeu avait été présenté à l’E3 2016. Enfin, impossible de boucler ce test sans parler de l’atout majeur du jeu : le mode VR. Plus sérieusement, il ne faut surtout pas s’attendre à un truc de dingue avec la réalité virtuelle, puisqu’il ne s’agit que d’un mode "Entraînement" déguisé. Aucune jauge à l’écran, juste les deux personnages (l’un contrôlé par l’I.A.) qui peuvent s’échanger quelques droites. Bien que l’on puisse légèrement la déplacer avec le stick droit, la caméra est la même qu’avec une manette classique. D’ailleurs, tout se joue de manière traditionnelle, inutile donc de sortir les PlayStation Move du tiroir. Regarder autour de soi est possible (quand même), tout comme enclencher un ralenti pour mieux scruter les mouvements des combattants. En résumé, zéro intérêt.


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