Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4 - Switch

Test Sonic Forces : le hérisson de SEGA est bel et bien maudit

Test Sonic Forces : le hérisson de SEGA est bel et bien maudit
La Note
note Sonic Forces 11 20
Avec Sonic Forces, SEGA et la Sonic Team nous avaient promis le grand retour de Sonic, mais il faut croire qu’il ne s’agissait que d’un effet d’annonce. Beau comme un camion, le jeu en oublie certaines bases de la plate-forme. Gameplay approximatif, level design peu inspiré, zéro challenge, durée de vie plus que limitée, les développeurs ne se sont pas foulés pour cet épisode. D’ailleurs, on se rend assez vite compte qu’ils se sont contentés de piocher dans les Sonic précédents, au lieu de partir d’une feuille blanche. De toute façon, quand on voit ce que donne l'avatar censé être LA grosse nouveauté de Sonic Forces, il était en effet préférable qu'ils ne se creusent pas trop la tête. A l'heure qu'il est, c'est Mario qui doit pleurer de rire.

Les plus
  • De bonnes sensations de vitesse avec Sonic moderne
  • Visuellement réussi
  • Une B.O. entraînante dans l'ensemble
Les moins
  • La durée de vie scandaleuse
  • Un mélange de tout et n'importe quoi
  • Les errances du gameplay
  • Le doublage français insupportable
  • Aucune inspiration dans le level design
  • Le système d'avatar ? Bof...
  • Niais au possible


Le Test

Mario et Sonic, c’est un peu comme l’OM et le PSG : ils boxent plus dans la même catégorie. Pendant que le plombier moustachu enchaîne les succès, le hérisson supersonique galère depuis que SEGA s’est retiré du marché des consoles, même s’il est capable de fulgurances telles que Sonic Colors ou Sonic Generations. Et aussi excellent soit-il, Sonic Mania sorti l'été dernier fait surtout office d'hommage aux épisodes où l’on comptait encore en bits. Heureusement, la Sonic Team promet du neuf avec Sonic Forces, un épisode censé redorer définitivement le blason de la série. Les fans ont-ils raison d’y croire ? Notre verdict.


Sonic ForcesCommençons sans plus attendre par ce qui nous a fait halluciner : la durée de vie du jeu. Nous avons mis à peine quatre heures pour boucler le premier run, ce qui est proprement scandaleux pour un Sonic annoncé comme ambitieux. OK, on peut revenir sur les 30 chapitres de Sonic Forces pour claquer des records, répondre à un signal de détresse, récupérer les écus rouges, relever différents défis (atteindre le rang S dans tel niveau, boucler le stage dans un temps imparti, etc.), ou remplir des missions quotidiennes afin de bénéficier d’un supplément d’XP, mais rien n’incite réellement le joueur à se farcir une seconde fois Eggman, Infinite et leurs sbires. D’ailleurs, le scénario de Sonic Forces est d’une niaiserie sans nom. On pensait que Nintendo et Mario étaient les champions du monde dans ce domaine, mais la Sonic Team est allée encore plus loin avec des dialogues mous qui rappellent l’importance de l’amitié, de la bravoure, tout ça. C’est peut-être sévère comme constat, d’autant que le jeu s’adresse à un jeune public qui n’est pas forcément regardant sur ce genre de détail ; mais est-ce une raison pour multiplier des clichés ultra gras et des cinématiques pas du tout inspirées ? Puisque la recette avait bien fonctionné dans Sonic Generations, les développeurs ont de nouveau réuni les deux Sonic. Le premier, venu tout droit de l’ère 2D, ne décroche pas un mot, ce qui le rend paradoxalement un brin attachant. Tout le contraire du Sonic 3D qui n’arrête pas de jacter et de chambrer ses adversaires, même quand il se fait mettre à l’amende par Infinite et sa clique. Lourdingue.

Commençons sans plus attendre par ce qui nous a fait halluciner : la durée de vie du jeu. Nous avons mis à peine quatre heures pour boucler le premier run, ce qui est proprement scandaleux pour un Sonic annoncé comme ambitieux.


Sonic ForcesLa présence des deux versions implique naturellement deux types de gameplay, et le premier mot qui nous vient à l’esprit pour décrire le feeling avec le Sonic old school, c’est "catastrophique". L’inertie du personnage est aux fraises, ça manque cruellement de précision, certaines collisions sont suspectes, et le level design brille par sa médiocrité. Quant à la faible lisibilité des niveaux, elle oblige à connaître les lieux par cœur pour éviter de tomber bêtement dans un précipice et espérer réaliser un chrono honorable. En ce qui concerne le hérisson moderne, on retrouve quasiment les mêmes tares, la linéarité en plus. C’est simple, on a la sensation d’être dans une sorte de rail shooter où l’on se contente de presser le stick vers le haut ou la droite, avec quelques Homing Attacks ici et là pour sortir le joueur de sa léthargie. Peut-être que les aficionados se laisseront griser par les loopings et les longues descentes que le hérisson engloutit à grande vitesse – "Gotta go fast", hein ? –  mais quoi qu’il en soit, ne vous attendez pas à de véritables phases d’exploration. Tant mieux, car nous ne sommes pas convaincus que la caméra – au bord de la rupture par moments – aurait tenu le coup. Dans la peau du Sonic 3D, les boss fights accentuent grandement le caractère répétitif du jeu : il s’agit essentiellement de réduire l’écart qui nous sépare de l’adversaire pour le matraquer de coups. Rien de bien fou en fait, ce qui permet de souligner que Sonic Forces ne nécessite aucun skill pour en voir le bout.



SANS MAÎTRISE, LA VITESSE N'EST RIEN


Sonic ForcesLa principale nouveauté de cet épisode, c’est l’introduction d’une "recrue" que l’on va pouvoir personnaliser de la tête aux pieds. La première étape consiste à définir la race à laquelle notre avatar sera associé, sachant qu’il en existe sept et que chacune possède ses propres caractéristiques. Par exemple, l’Oiseau est capable d’effectuer un double saut, tandis que la durée d’invincibilité après avoir subi des dégâts sera plus grande si l’on opte pour le Lapin. On peut aussi citer le Loup qui attire les objets, ou encore le Chat qui conserve une poignée de Rings quand on se fait toucher par un ennemi. Après avoir déterminé l’apparence physique et le look de notre héros customisé, il faudra lui attribuer un Wispon que l’on peut utiliser de deux manières différentes. Plus concrètement, en pressant la gâchette de droite, il est possible de dégainer une arme, tandis que la seconde fonction du Wispon permet de profiter d’un mouvement spécial conditionné par une jauge. Pour remplir celle-ci, on devra récupérer le Wisp adéquat en parcourant le niveau. Avec un Wispon Vrille, il y aura moyen de percer les murs pour grimper, tandis qu’un Wispon Flottant sera précieux pour ne pas tomber dans le vide. Histoire d’ajouter quelques subtilités, certains Wispons que l’on débloque sont munis de bonus (augmentation de la vitesse de glissade, invincibilité après avoir récolté une centaine de Rings, blocage des attaques ennemies lors d’un freinage entre autres) qui, pour être franc, ne servent pas à grand-chose tant le niveau de difficulté de Sonic Forces est proche du néant. Peut-être pour obtenir le rang S, et encore.

Beau comme un camion, le jeu en oublie certaines bases de la plate-forme. Gameplay approximatif, level design bancal, zéro challenge, durée de vie plus que limitée, les développeurs ne se sont pas foulés pour cet épisode.


Sonic ForcesAvec le Sonic classique d’un côté, le Sonic moderne de l’autre, et l’avatar au centre, on pensait que la Sonic Team avait abattu toutes ses mauvaises cartes, mais c’était sans compter sur l’association entre le Sonic moderne et l’avatar qui donne le coup de grâce à Sonic Forces. On se retrouve à contrôler les deux personnages simultanément, avec le choix d’utiliser les compétences de l’un ou de l’autre. Au lieu de se perdre avec ce binôme mal fichu, la Sonic Team aurait mieux fait de se focaliser sur des mécaniques de gameplay ciselées, histoire de célébrer dignement les 25 ans de la franchise. Là, on est plutôt face à un mélange indigeste de tous les éléments – qu’ils soient bons ou pas – des derniers Sonic. Résultat : zéro cohérence. C’est vrai que certaines étincelles font croire que les développeurs vont lâcher les chevaux, mais le jeu retombe immédiatement dans ses travers, les QTE d’une indulgence rare étant le summum de cette mascarade. Alors, faut-il tout jeter dans Sonic Forces ? Non. Graphiquement, il y a des niveaux qui sont sacrément chouettes (Green Hill et City par exemple), ce qui donne encore plus de regrets par rapport aux errances du gameplay. Et puis, impossible de rester de marbre face aux multiples effets visuels, au même titre que le 60fps qui répond présent sur Xbox One et PS4 - la Nintendo Switch, pour sa part, doit se contenter du 30fps. Enfin, en dehors de quelques morceaux rapidement lassants, la B.O. de Sonic Forces fait le boulot, ce qui permet d’oublier le doublage français totalement raté.


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