Test également disponible sur : Xbox

Test Ninja Gaiden

Test Ninja Gaiden
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La Note
note Ninja Gaiden 18 20

Mais non, l’exagération semble avoir été le maître mot chez Tecmo, il faudra faire avec. Et c’est tout aussi ce qui fait le charme de Ninja Gaiden : cette capacité à étonner le joueur par sa réalisation exceptionnelle, ses adversaires variés, ses enchaînements meurtriers, ses animations sans faille et ce défi permanent pour progresser. On se retrouve bien face à un jeu d’exception, dans tous les sens du terme. Tomonobu Itagaki, le président de la Team Ninja, a toujours aimé se faire remarquer par ses productions atypiques et visuellement exemplaires, et c’est encore le cas : Ninja Gaiden est une vraie bombe qui fera date dans l’histoire de la Xbox, mais une bombe à ne pas forcément mettre entre toutes les mains. Beaucoup se décourageront, malheureusement…


Les plus
  • Réalisation technique exemplaire
  • Style graphique et univers très particulier
  • Maniabilité parfaite
  • Magnifique ambiance sonore
Les moins
  • Difficulté excessive


Le Test

On s’y attendait et c’est bel et bien le cas : Ninja Gaiden devient la nouvelle référence du jeu d’action sur Xbox ! Une grande œuvre qui se mérite à la sueur du front…


Ryu Hayabuza est un héros, un vrai, un vieux de la vieille. Il a débuté sa carrière en arcade et a touché un plus large public encore lorsque ses aventures furent adaptées sur Nes. On l’a retrouvé ensuite dans la série Dead Or Alive, et c’est aujourd’hui seulement que la Ninja Team décide de lui donner une nouvelle chance en solo. A priori, refaire actuellement un jeu d’action mettant en scène un ninja n’a plus rien d’excitant, mais le résultat est tout simplement époustouflant. Techniquement tout d’abord, on reconnaîtra sans problème que les développeurs de chez Tecmo ont un savoir faire largement supérieur à tout ce qui se produit aujourd’hui sur Xbox (à part quelques exceptions comme Ubi, Bungie, DICE ou évidemment Microsoft Studios). Ninja Gaiden possède un style incroyable, et propose un mélange étonnant entre l’Asie antique, le XIXème siècle européen et la science-fiction la plus avancée, le tout garni de monstres, de ninjas et autres soldats surarmés. On ne sait jamais à quoi s’attendre et c’est aussi ce qui fait la force du jeu. Les niveaux sont extrêmement variés et d’une beauté fulgurante, et ce dépaysement constant incite toujours le joueur à progresser. Heureusement d’ailleurs, car la grande difficulté du titre risquera d’en freiner plus d’un. Mais nous y reviendrons plus tard… Ajoutons également que la version française du jeu est légèrement censurée, il n’est plus possible de décapiter ses adversaires. Cela n’arrivait pas très souvent et très franchement, ce n’est pas bien grave. D’autant plus que Ryu se fait souvent égorger (ce qui est finalement tout aussi gore), et les têtes volent dans pas mal de cinématiques ! Censure inutile, donc, et mal ciblée.

 

Force et souplesse

 

La première fois que l’on prend le contrôle de Ryu, on se rend compte à quel point la maniabilité a été le souci principal des développeurs. Son agilité et sa rapidité en font un personnage idéal à manipuler, et son interaction avec les décors est parfaite. On ressent vraiment le sol sous ses pieds, et son épée s’entrechoque avec les adversaires de manière très réaliste. Chaque touche est exploitée intelligemment, et les vibrations du pad jouent beaucoup dans l’immersion du joueur. Par exemple, le shuriken boomerang, lorsqu’il revient dans vos mains, fait fortement vibrer la manette pour vous faire ressentir le choc. La panoplie de mouvements de Ryu n’est pas très grande au début, mais plus vous progresserez, plus vous découvrirez de nouveaux gestes via des parchemins d’apprentissage. De nouvelles armes viendront également seconder votre épée de base, et il sera même possible d’améliorer cette dernière. A chaque fois, on se régale en apprenant et en maîtrisant ces nouveaux mouvements : l’arc, les shurikens explosifs, le nunchaku, sans oublier les pouvoirs magiques. Car Ryu en connaît un rayon en magie, mais il devra pour cela accumuler de l’énergie. On en arrive donc aux fameuses bouboules colorées…

 

Lorsqu’un ennemi disparaît après avoir été tué, il libère une boule de couleur. Les jaunes représentent l’argent, vous devrez donc en récupérer un max si vous tenez vraiment à vous payer ce joli bracelet de force que vous aviez vu dans une boutique. Les bleues remplissent votre jauge de vie, et les rouges vous redonnent du mana (de l’énergie magique). La couleur de ces boules dépendra souvent de vos performances en combat : plus vous assurez, plus vous faites de combos et plus vous avez de chances de récupérer des boules bleues, les plus rares. Mais il existe une autre utilisation de ces bouboules : à l’aide de la touche "Y" qui correspond à une frappe plus puissante, vous pouvez vous concentrer (en maintenant le bouton appuyé) afin d’absorber les boules environnantes, ce qui déclenchera un enchaînement de toute beauté contre l’adversaire le plus proche. Le tout est magnifiquement exécuté dans un halo bleuté, et au final vous récupérerez d’autres boules plus grosses. Ce petit côté gestion est très bien vu et enrichit le gameplay, ce qui est finalement assez rare dans ce genre de jeu. De même utiliser un certain type d’arme contre un certain type d’ennemi sera plus judicieux, tout comme les techniques d’attaque à utiliser contre les boss.

 

L’épreuve de force

 

Ninja Gaiden est d’une telle difficulté qu’il semble tout droit sorti d’un autre âge. On se souvient d’une époque où le joueur se cassait les dents sur le premier boss d’un jeu, remettait une pièce, échouait à nouveau mais revenait encore et toujours au combat. Pourquoi ? Parce que le jeu était bien, tout simplement, et promettait d’être encore mieux par la suite. Tecmo effectue donc un retour aux sources qui peut sembler étonnant aujourd’hui, alors que la majorité des éditeurs cherche à conquérir un public toujours plus large. Mais, comme naguère, jouer à Ninja Gaiden est un tel plaisir que l’on y revient sans cesse. Et pourtant, comme à l’époque, vous vous casserez les dents sur le premier boss, alors que vous aurez progressé à travers le jeu sans vraiment forcer vos talents. Cette difficulté excessive peut paraître injuste, et c’est vrai, elle l’est. Aucun conseil, aucune astuce ne viendra vous aider pour passer ce satané boss et son nunchaku. Il faut s’armer de patience, et prendre le temps d’essayer à peu près tout ce qu’il y a de possible, sans utiliser de potion de vie avant, faut-il le préciser… Ensuite, les choses s’équilibrent à peu près pour se corser, de nouveau, au chapitre 5. Comment expliquer en effet que deux points de sauvegarde soient aussi proches au début du niveau, et que les deux derniers soient aussi éloignés ? Vous devrez enchaîner plusieurs vagues de ninjas surexcités, suivis par trois gros démons jamais croisés auparavant, et enfin un bon gros boss des familles. Un seul démon aurait suffi pour que l’effet de surprise soit présent, et la progression aurait été simplifiée.




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Bertrand Jouvray

le vendredi 14 mai 2004, 14:33




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