Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Far Cry 5 : toujours aussi efficace, toujours aussi jouissif sur PS4

Test Far Cry 5 : toujours aussi efficace, toujours aussi jouissif
La Note
note Far Cry 5 16 20

Fun, beau et diversifié, Far Cry 5 ne trahit pas l'ADN de la saga, même si, hélas, il laisse tomber les décors exotiques pour une ruralité américaine et contemporaine moins dépaysante. Heureusement, les environnements du Montana savent se montrer séduisants, et même particulièrement impressionnants en certains endroits. Joseph Seed est un méchant charismatique qui fera aisément oublier Pagan Min (mais pas Vaas), tandis que le gameplay plus protéiforme que jamais assure aux joueurs de passer de bons moments. Reste qu'on a tout le même l'impression de jouer à un mix entre Far Cry 4, Ghost Recon Wildlands et Just Cause 3.  Alors on s'amuse, certes, mais un sentiment de déjà-vu rebondit en permanence à l'intérieur de nos têtes. Au fait, vous connaissez la définition de la folie… ?


Les plus
  • Un Montana fort joli
  • Pas mal de petites améliorations
  • La possibilité de jouer avec des IA
  • Des tas d'activités différentes
  • Des micro-transactions pas obligatoires
  • Bref, Ubisoft connaît bien sa recette…
Les moins
  • Où est passé l'exotisme ?
  • Rien qui révolutionne l'expérience
  • De nombreux bugs, notamment d'IA
  • Des tas d'activités déjà vues
  • Des micro-transactions tout de même
  • Bref, on connaît bien la recette Ubisoft...


Le Test

Est-il encore besoin de présenter la série Far Cry ? Avec cinq volets majeurs à son actif, et au moins autant de spin-offs, la saga est devenue totalement incontournable en quelques années. Elle a clairement connu son apogée en 2012 avec la sortie du troisième épisode et, depuis, Ubisoft tente de retrouver l'état de grâce. Ni Pagan Min ni les hommes préhistoriques n'ayant réussi à remplacer Vaas Montenegro dans le cœur des joueurs, c'est au tour de Joseph Seed de relever le défi. Le miracle sera-t-il au rendez-vous ?


Far Cry 5A moins de vivre dans une grotte depuis des années ou de ne pas vous intéresser aux jeux vidéo, vous n'avez normalement pas pu échapper au marketing d'Ubisoft. Avant même d'avoir posé les mains sur Far Cry 5, vous savez donc certainement que l'action se déroule dans le Montana, alors même qu'un groupe de fanatiques religieux dirigés par le père Joseph Seed a mis la main sur la région et cherche à convertir de gré ou de force toute la population du coin en prévision du futur "Effrondrement" (une sorte de jugement dernier à la sauce locale). Voilà pour les présentations ! Autant le dire tout de suite, malgré une introduction et une fin assez savoureuses, Joseph Seed n'est pas encore le grand méchant qui nous fera oublier l'indéboulonnable Vaas. En revanche, il apparaît plus régulièrement dans la campagne que Pagan Min dans Far Cry 4, ce qui est déjà très appréciable. Pourtant, le père peut également compter sur le reste de sa famille pour effrayer le héros (un officier du coin embarqué presque par hasard dans la chasse aux bigots) et distraire par la même occasion le joueur. En effet, la carte du jeu est divisée en trois régions principales, chacune d'entre elles étant dirigée par un membre de  la fratrie Seed. Jacob au Nord, John à l'Ouest et Faith à l'Est. A la manière d'un Ghost Recon Wildlands, il va d'abord falloir vaincre chacun de ces lieutenants avant de pouvoir confronter le big boss en personne. Pour cela, vous devez faire monter la jauge de résistance dédiée chaque région, afin de créer un chaos maximal. A la manière d'un Just Cause, détruire les installations du Culte octroie quelques points de résistance supplémentaire. Et à la manière d'un Far Cry (tout de même), capturer des avants-postes ou réaliser les missions principales ou secondaires permet également de faire monter ces jauges.


TU MONTES, ANNA ? 

 

Far Cry 5A la manière de, à la manière de, à la manière de… : vous aurez compris que Far Cry 5 n'est pas un parangon d'originalité. Malgré de réels efforts sur lesquels nous allons très vite revenir, l'aventure reste victime du syndrome "un jeu Ubisoft". Et ce n'est pas le choix du Montana qui va éviter nous sortir des sentiers battus ! Entendons-nous bien, le jeu est magnifique et ce monde ouvert américain est retranscrit avec un souci du détail qui force le respect. Champs de blé qui ondulent sous le vent, rivières tranquilles surplombées par d'imposants ponts, petites bourgades typiques, collines escarpées et autres panoramas somptueux nous en mettent plein les yeux. Mais le cadre à la fois moderne et américain manque cruellement d'exotisme, une valeur pourtant associée depuis toujours à la série Far Cry. Oubliez les îles tropicales des premier et troisième épisodes, l'Afrique étouffante de Far Cry 2, l'ambiance rétro-futuriste de Blood Dragon, le Népal de Far Cry 4 ou encore les cavernes préhistoriques de Primal ! Bienvenue dans un contexte parfaitement banal pour nous autres occidentaux. Franchement, remplir des quêtes pour des gars portant jeans, casquettes et chemises à carreaux, ça n'a rien de très excitant. Ce passage d'univers dépaysants à un cadre nettement plus familier s'accompagne heureusement d'autres changements bien plus positifs. Le plus emblématique d'entre eux est certainement celui qui concerne la disparition des tours ubisoftiennes, qu'il faut habituellement grimper pour révéler les endroits les plus intéressants d'une région. Dorénavant, le rôle traditionnellement dévolu à ces tours est éclaté en deux systèmes bien différents. Tout d'abord, tout ce qui concerne la révélation des emplacements sur la map se fait désormais bien plus naturellement, en observant un panneau indiquant une zone de chasse, en ramassant une carte routière, en lisant un document posé sur un bureau ou encore en parlant avec les différents personnages que l'on croit. Ensuite, l'aspect exploration des tours (grimper sur celles de Far Cry 3 et 4 demandait parfois un peu de tâtonnements, voire de réflexion) se trouve déporté sur les "caches de survivaliste". Pour accéder à ces bunkers bien planqués il va falloir dénicher des clés, fracasser des planches, actionner des mécanismes, se baisser, grimper, sauter, etc. C'est plutôt plaisant, et cela reste facultatif pour les joueurs bourrins qui souhaiteraient passer tout leur temps à fusiller.

 

Far Cry 5Autre amélioration sympathique : l'absence de mini-map à l'écran, qui permet de profiter au maximum des graphismes et évite qu'on garde les yeux rivés dessus pour observer la position des ennemis. En contrepartie ces derniers s'affichent à travers les éléments du décor dans un halo rouge assez disgracieux. D'autre changements nettement moins importants sont également de la partie, comme la possibilité de choisir le sexe du héros ainsi que sa tenue. Deux concepts qui n'ont a priori aucun sens dans un jeu à la première personne, mais que les développeurs pourront toujours justifier par la possibilité de jouer les missions en coop et donc d'observer les autres joueurs. Ceux pour qui un jeu solo doit se jouer... en solo (quelle drôle d'idée franchement) pourront quant à eux se reposer sur la présence de coéquipiers dirigés par l'IA. De l'aviateur qui nous aide depuis les cieux au sniper qui nous suit en toute discrétion, en passant par l'incontournable et bourrin Hurk ou encore un chien capable de rapporter des armes, il y en a pour tous les goûts. Des mercenaires lambdas (et dont les visages manquent singulièrement de variété) sont également disponibles, mais on les laissera rapidement de côté pour les "named", plus efficaces, singuliers et charismatiques. Cependant, les uns comme les autres ne sont pas à l'abri de bugs. C'est bien simple, le tout premier mercenaire que nous avons recruté s'est mis en grève au bout de quelques minutes seulement, accroupi dans un coin et refusant de nous suivre ou d'obéir à nos ordres de déplacements. Il a fallu quitter la partie et la relancer pour résoudre le problème. Le comportement général de ces équipiers, comme celui des ennemis, est également discutable, l'intelligence artificielle semblant faire du sur place, voire régresser, depuis les précédents épisodes de la saga.

 

CHASSE, PÊCHE, NATURE ET EXPLOSIONS

 

Far Cry 5D'une manière plus générale, ce Far Cry 5 semble particulièrement sujet aux bugs. Véhicule qui se coince dans le décor, effet de ragdoll qui part en vrille, ou encore gravité qui s'inverse, retourne l'écran et fait tomber le héros vers le ciel, là aussi il y en a pour tous les goûts. On imagine que cela à avoir avec le coté systémique et émergent du gameplay, qui multiplie les mécaniques et donc les risques de bugs. Et c'est bien cette "anecdote factory" si chère à Ubisoft qui fait qu'on pardonnera facilement tous les défauts du titre. Car rares sont les jeux à nous proposer autant d'activités différentes dans une même aventure. Chasser le cerf à l'arc ? Pas de problème ! Se poser au bord de l'eau pour s'adonner à la pêche à la ligne ? C'est désormais permis ! Utiliser un grappin pour atteindre des sommets ? Aucun souci ! Piloter un avion pour dézinguer des structures au sol ? C'est possible ! Une course en quad, en hélicoptère ou en hors-bord ? Mais bien sûr ! Sauter d'un point surélevé pour planer en wingsuit, déployer son parachute, atterrir au milieu d'un groupe de pumas, les décimer au fusil à pompe, sniper un garde qui passait par là et libérer son otage, avant d'aller détruire un camion de ravitaillement ennemi qui tentait de nous écraser ? Mais c'est la base, monsieur ! L'arsenal militaire est aussi varié que le sont les véhicules, et on peut donc tout autant s'amuser en mode bac à sable qu'en suivant avec assiduité le scénario et les missions principales. D'ailleurs, le jeu comporte une composante communautaire appelée Far Cry Arcade, qui permet d'accéder à des cartes solo, coop ou multi créées par qui voudra bien passer du temps dans l'éditeur dédié. Voilà qui assure une durée de vie virtuellement infinie à ce Far Cry 5 qui, bien qu'imparfait et relativement redondant par rapport aux autres titres de la saga, reste très impressionnant dans l'absolu.


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