Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Dishonored

Test Dishonored sur PC
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La Note
note Dishonored 19 20

Si vous ne deviez acheter qu'un seul jeu cette année, arrangez-vous pour que ce soit Dishonored ! De la direction artistique de haute volée au gameplay protéiforme, ce jeu d'exception frappe fort à tout point de vue. En invoquant les esprits de Deus Ex et de Thief, mais aussi de BioShock et de Half-Life 2, les développeurs d'Arkane Studios ont paradoxalement créé un titre à la saveur unique, qui pourrait bien marquer durablement l'histoire du jeu vidéo, comme ont su le faire ses illustres ancêtres. Nerveux et impitoyable si on le parcourt à la manière d'un jeu d'action, Dishonored se fait subtil et délicat quand on choisit la délicieuse voie de l'infiltration. Dans les deux cas, le joueur ressort ravi de l'aventure. Voire grandi, si ses horizons vidéoludiques se limitaient jusqu'alors aux jeux les plus communs.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Dishonored


Les plus
  • Direction artistique au top
  • Univers original
  • Gameplay multiple
  • Level design parfait
  • Forte rejouabilité
  • Mémorable, tout simplement
Les moins
  • Définition des textures
  • Peu de dialogues à choix
  • Confusion gauche/droite à la souris


Le Test
Devenu une industrie au même titre que le cinéma, le jeu vidéo se retrouve parfois coincé entre gros budgets sans âme et productions indépendantes sans moyens. La troisième voie, celle du jeu AAA réalisé par des passionnés qui respectent les joueurs, est aussi rare qu'idéale. Vous l'aurez compris, Dishonored fait partie de cette catégorie bénie. Mieux encore, le titre d'Arkana Studios possède même tout ce qu'il faut pour rentrer au panthéon des jeux cultes, dont on reparlera dans dix ans. Et auquel on jouera encore...

DishonoredQuand vient l'heure de tester un jeu vidéo muni d'un scénario, l'étape du "pitch" est quasiment indispensable. Ici, elle consisterait à dire que le joueur incarne Corvo, un garde royal accusé à tort du meurtre de l'impératrice placée sous sa protection. Mais ce ne serait pas vraiment rendre justice à Dishonored de procéder ainsi, car le jeu s'attache à développer un univers entier plutôt qu'un simple scénario. A tel point que, finalement, le véritable héros de l'aventure n'est peut-être pas Corvo, muet comme le sont souvent les protagonistes dans les FPS, mais Dunwall, la ville aux accents Steampunk dans laquelle il évolue. Il ne s'agit pourtant pas d'un monde ouvert, puisque chaque mission impose un écran de chargement, voire plusieurs quand on passe d'une zone à l'autre. Mais les choix artistiques et d'écriture sont tellement forts que le monde de Dishonored paraît plus crédible et plus marquant que bien des open-world, trop génériques pour se distinguer de la masse. Ici, la qualité remplace la quantité et quasiment chaque recoin de chaque niveau semble avoir fait l'objet d'un soin particulier. Et l'ensemble ne manque jamais de cohérence. Nous vous conseillons d'ailleurs de lire tous les documents écrits que vous croiserez dans le jeu. Si certains vous fourniront des indices utiles pour l'aventure, d'autres ne sont là que pour vous expliquer plus en profondeur les rouages de ce monde dystopique, en proie à la peste et dont l'économie repose entièrement sur l'huile de baleine. Ce souci du détail se retrouve dans la fabuleuse direction artistique du jeu, qui s'attache à nous présenter une architecture et des panoramas aussi élégants que crédibles. Ainsi, en observant près d'un port des arbres violemment penchés du côté des terres, on imagine inconsciemment les tempêtes que doivent subir les baleiniers dans leur quotidien. Même ceux qui ne capteront pas ce genre de détails profiteront dans tous les cas de la beauté des décors, qui forment de véritables tableaux. Peintes à la main, les textures évitent soigneusement la facilité du photo-réalisme et dégagent un charme certain. Seule leur définition un peu trop basse les dessert, mais ce point de détail technique n'a que peu d'importance face à la réussite artistique de l'ensemble.

 

Un gameplay créatif

 

DishonoredQuand vient l'heure de tester un jeu vidéo proposant des pouvoirs surnaturels, l'étape de leur énumération est quasiment indispensable. Ici, elle consisterait à rapporter que Corvo peut, selon la répartition que le joueur fera des runes trouvées puis ramassées dans les niveaux, invoquer une nuée de féroces rats, ralentir le temps, voir à travers les murs, ou encore prendre possession des animaux et des humains. Mais ce ne serait pas vraiment rendre justice à Dishonored de procéder ainsi, car le jeu s'évertue à ne jamais rien nous imposer. A tel point qu'il est tout à fait possible de terminer toutes les missions sans jamais utiliser ces pouvoirs. Seul le clignement (qui consiste à se téléporter quelques mètres en avant) est indispensable. La liberté est telle qu'on peut réellement aborder l'aventure de deux manières bien différentes  : comme un jeu d'infiltration, où l'on se fait le plus discret possible, ou comme un jeu d'action, où l'on passe son temps à décimer les ennemis à coup d'épée, de pistolet ou d'arbalète. Les deux voies sont parfaitement viables et, en pratique, il ne faut pas hésiter à alterner entre l'une et l'autre au gré des évènements. Ou, au contraire, s'en tenir à une ligne de conduite stricte si on souhaite s'imposer un challenge particulier. C'est bel et bien le joueur qui décide de sa manière de progresser, et non des scripts ou des passages trop coercitifs. Il faut juste savoir que la voie de la violence paraît plus facile au départ mais que générer du chaos n'est pas sans conséquences (il y aura par exemple plus de groupes de rats potentiellement mortels dans les niveaux). Et que la voie furtive est bien plus gratifiante pour le joueur, qui retrouve alors des sensations réellement dignes d'un Deux Ex, d'un Thief ou d'un Hitman. Les développeurs ont d'ailleurs poussé le concept de l'infiltration jusqu'à son paroxysme puisqu'il est possible de terminer le jeu sans tuer quiconque. Etrangler les gardes jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent est nettement plus magnanime que de leur planter une lame dans la gorge, surtout que le jeu évite tout manichéisme. Les motivations des personnages les plus vils ont parfois quelque chose de noble, et les simples soldats ne font que leur travail. Comble du bonheur : alors même que l'objectif des missions est souvent d'assassiner quelqu'un en particulier, il y a toujours une voie alternative permettant de laisser la vie sauve à notre cible, tout en la retirant de l'échiquier.

 

Légion d'honneur pour Dishonored

 

DishonoredQuand vient l'heure de tester un jeu vidéo, quel qu'il soit, l'étape du recensement des défauts est quasiment indispensable. Ici, elle consisterait à regretter que les dialogues à choix multiples sont beaucoup trop rares (le jeu aurait vraiment gagné à lorgner un peu plus vers le RPG) et à tiquer sur les contrôles à la souris (le clic droit contrôle l'attaque de la main gauche, tandis que le clic gauche contrôle la main droite, ce qui est compréhensible par rapport aux conventions ludiques mais tout de même perturbant). Mais ce ne serait pas vraiment rendre justice à Dishonored de procéder ainsi, car les qualités du jeu rendent ses quelques imperfections négligeables. Certaines d'entre elles se révèlent même être des qualités. Ainsi, si les contrôles peuvent sembler un peu flottants au premier abord, on s'habitue rapidement à leur légèreté, qui représente à merveille l'agilité du héros. Et tout est fait pour que chaque joueur puisse adapter le jeu à ses préférences. Il est par exemple possible de désactiver des tas d'indications visuelles (objectifs, emplacement des runes, éléments d'interface...), et passer ainsi d'une expérience très accessible à quelque chose de plus "hardcore", mais jamais injuste ni infaisable. Il faut dire que le level design se suffit à lui-même. Intelligemment construits, les niveaux multiplient les voies d'accès mais restent toujours cohérents et ne paraissent jamais artificiels. Contrairement à un Deus Ex Human Revolution, dont les ficelles à base de conduits d'aération finissaient par être un peu trop systématiques, les différents chemins proposés par Dishonored ne sont jamais trop visibles. Passer par les toits ou les égouts, pirater ou désactiver un système de défense, prendre possession d'un rat pour passer dans une bouche d'aération ou se projeter dans un soldat afin de ne pas éveiller les soupçons de ses collègues, passer inaperçu en se projetant  grâce au clignement ou bien en gelant le temps, il y a toujours mille façons de progresser. Résultat des courses  : on peut passer des heures dans chaque niveau, juste pour le plaisir de trouver tous les parcours envisagés par les développeurs. Couplée au choix laissé dans le gameplay, aux différents objets à collectionner et au succès "fantôme" pour chaque mission (qui consiste à ne jamais se faire détecter), cette caractéristique assure d'une excellente rejouabilité. Marquant et inoubliable sur bien des aspects, Dishonored s'impose donc comme un titre majeur, qui fera date. A vous de jouer  !

 




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