SCUM : on a retourné l'Early Access et ça sent pas très bon...


SCUM : on a retourné l'Early Access et ça sent pas très bon...

Régulièrement, les joueurs du monde entier se prennent de passion pour un titre encore en développement, les risques de l'accès anticipé ne suffisant pas à freiner leur enthousiasme. Le dernier succès en date ? SCUM, issu de la collaboration entre Croteam (Serious Sam, The Talos Principle…), Gamepires (développeurs du jeu de course Gas Guzzlers Extreme) et l'éditeur iconoclaste Devolver Digital (Hotline Miami, Shadow Warrior, Ruiner, Genital Jousting…). Nous avons plongé pour vous dans ce jeu de survie pas tout à fait comme les autres.


SCUMCette version en accès anticipé ne s'embarrasse pour le moment d'aucun scénarisation digne de ce nom, mais le contexte du jeu est tout de même connu : on incarne un prisonnier évoluant dans le cadre d'une émission de télé-réalité, qui le propulse "à poil" (ou plus exactement en simple combinaison orange) dans la campagne. Il va donc falloir survivre à la nature, à la faim, à la soif, aux quelques zombies présents sur l'immense map, et aux confrontations éventuelles avec les autres prisonniers. Pour le joueur, tout commence par une intéressante phase de création de personnage, qui ne dépareillerait pas dans un jeu de rôle. On peut notamment y choisir son âge, ce qui a une influence sur le nombre de points à distribuer dans certains attributs, et sa morphologie. Selon que vous tendrez plus vers la minceur, la grosseur, ou la musculature (le désormais fameux triptyque ectomorphe, endomorphe, mésomorphe), vous obtiendrez plus ou moins de points en Force, Constitution, Dextérité et Intelligence. Ces paramètres auront une influence sur vos capacités en matière de course, de visée, de détection d'objets et bien d'autres choses encore, mais sachez que rien n'est gravé dans le marbre.

PRISON BREAK

 

SCUMSCUM applique le principe du forgeron qui se forme en forgeant, et plus vous pratiquerez une action particulière, plus votre personnage s'améliorera dans ce domaine. Tout cet aspect jeu de rôle est en réalité dévolu à un gameplay fortement orienté vers la survie. Invariablement, vos premiers pas consistent à dénicher deux cailloux par terre afin de créer un semblant de couteau, qui vous permettra d'abattre quelques arbustes et de vous bricoler une lance de fortune. Diverses recettes sont présentes et, à terme, vous pourrez fabriquer un feu de camp, des armes tranchantes ou contondantes, des vêtements, des bons petits plats, et même des des munitions de différentes calibres. L'interface tente une approche originale, en affichant automatiquement tous les objets situés à quelques mètres de votre personnage, en plus de ceux de votre inventaire. C'est une très bonne idée mais, hélas, elle ne suffit pas à compenser le manque de clarté des menus. Il faut pas mal de temps avant de s'y retrouver, d'autant plus que le jeu ne propose absolument aucun didacticiel. Est-ce une volonté "hardcore" assumée ou une lacune provisoire du fait de l'accès anticipé ? Seul l'avenir le dira.

 

AU MENU : PIPI, CACA ET VOMI !

SCUMDans tous les cas, il est d'ores et déjà certain que SCUM souhaite pousser très loin le concept de survie. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil à l'onglet Métabolisme, qui affiche des informations et des statistiques détaillées à l'extrême. On y retrouve pêle-mêle et entre autres : poids, nombre de dents, température, volume sanguin, masse musculaire, balance calorifique, taux de vitamines A, B1, B2, B3, B4, B5, B6, B9, B12, C, D, E et K (ouf !), taux de calcium, fer, magnésium, potassium et autres zinc, ainsi que tout un système dédié à la digestion. Le taux de remplissage de votre estomac, de votre intestin, de votre côlon, et de votre vessie est en effet accessible à tout instant. Les développeurs sont allés très, très loin dans leur délire, et ce n'est pas que pour faire joli. Ce réalisme poussé à l'extrême va vous obliger à faire très attention à ce que vous ingérez, et même à uriner et déféquer régulièrement, voire à vomir en cas d'empoisonnement.

  

Le taux de remplissage de votre estomac, de votre intestin, de votre côlon, et de votre vessie est en effet accessible à tout instant. Les développeurs sont allés très, très loin dans leur délire, et ce n'est pas que pour faire joli.

 

SCUMLes animations dédiées à toutes ces fonctions naturelles manquent encore cruellement de détails (ne serait-ce que parce que le personnage reste habillé…), mais elles ont déjà suffi à faire de SCUM la coqueluche des youtubeurs et autres streamers. Du pipi, du caca, et du vomi, voilà qui assure une audience certaine ! Mais une fois passée la phase de découverte des différentes spécificités du jeu, que reste-t-il ? Hé bien pas grand-chose pour le moment. La map manque singulièrement de vie, la faune est cruellement sous-représentée, aucun véhicule n'est disponible, et il n'y a finalement aucun véritable but à atteindre. Certes, vous pouvez croiser quelques zombies, visiter des villages pour ramasser des pièces d'équipement, et même prendre d'assaut un ou deux bunkers gardés par des robots géants afin de mettre la main sur du matériel militaire avancé. Mais ensuite ? Mystère ! Taillé pour Twitch et YouTube, notamment du fait de la prise en compte des réalités biologiques les plus prosaïques, SCUM apparaît pour le moment comme un bon prototype qui propose des idées intéressantes, mais pas encore comme un véritable jeu qui mériterait qu'on ouvre son portefeuille pour lui. Il est urgent d'attendre afin de voir quelle direction exacte vont prendre les développeurs !



Notre degré d’attente

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