RiME : la prochaine grande fable du jeu vidéo viendra d'Espagne !


RiME : la prochaine grande fable du jeu vidéo viendra d'Espagne !

Plus de deux ans qu’on était sans aucune nouvelle de RiME. Deux ans à se demander où était passé ce titre à l’apparence onirique et dont on ne savait finalement pas grand-chose, à l’exception de deux magnifiques trailers. Et puis, un beau matin de mars 2016, des rumeurs ont commencé à remettre en question l’existence du titre, puis l’exclusivité que Sony s’était pourtant offerte pour sa PS4. Des bruits de couloirs que ni le studio ni Sony – l’éditeur de l’époque – n’avaient souhaité commenter. Mauvais signe ? Maintenant que les choses se sont tassées, que la tempête médiatique s’est calmée, il est grand temps pour les développeurs de Tequila Works de nous montrer à quoi ressemble véritablement RiME. Nous sommes donc allés à Madrid, dans leurs locaux, pour découvrir leurs travaux, mais aussi prendre le jeu en mains. On y a joué pendant au moins deux bonnes heures et on est revenu des étoiles plein les yeux.


RiMEOn s’en souvient comme si c’était hier. La première fois où RIME s’est dévoilé, c’était il y a un peu de plus de trois ans, à la gamescom 2013, lors de la conférence de presse de Sony. Un moment particulier puisque le titre de Tequila Works s’est aussitôt fait remarquer, de par sa patte graphique bien évidemment, mais aussi et surtout par son ambiance incroyable, subtile mélange entre Zelda : The Wind Waker et les productions de Fumito Ueda. Une comparaison que les développeurs ont certes prise avec joie et bonheur, mais qui a aussitôt mis une pression de 10 tonnes à cette jeune équipe d’une trentaine de personnes. « Être comparé à des jeux aussi forts que Zelda et les jeux de Monsieur Fumito Ueda, c’est forcément un compliment. Mais c’est quelque part très dangereux car nous avions peur de décevoir les joueurs, puisque RiME n’a rien d’un Zelda Wind Waker ni même d’un ICO ou d’un Shadow of the Colossus. Il y a certes quelques inspirations, mais le cœur du jeu, du gameplay n’a rien à voir avec ces jeux… » nous confie Raúl Rubio, CEO & Creative Director du studio Tequila Works, avec lequel on s’est entretenu plus d’une heure avec lui. Car malgré ses airs de jeu AAA, RIME est avant tout une œuvre signée par des passionnés dont la production fait davantage office à un titre indé qu’à un blockbuster sorti des entrailles d’un éditeur mastodonte. Il y avait pourtant Sony Interactive Entertainment qui agissait dans l’ombre au départ, mais in fine, le deal n’est jamais allé jusqu’au bout. Aucun grief ni aigreur de la part des deux parties, le divorce s’est visiblement fait sans aucune animosité si l’on en croit toujours Raúl Rubio qui estime que « le succès de RiME a plus de chances d’être important en étant un jeu third-party que first-party ». Et compte-tenu de certaines informations en notre possession, qu’on ne peut malheureusement pas vous donner là, à l’instant T (sans doute dans quelques semaines, voire mois), on comprend mieux ce besoin pour Tequila Works de sortir sur plusieurs consoles à la fois.
 

PS4, XBOX ONE, MAIS AUSSI NINTENDO SWITCH
 

RiMEDésormais attendu sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch, RiME n’était malheureusement pas jouable sur la prochaine console de Nintendo, et malgré nos nombreuses questions précises sur le hardware de la machine, Raúl Rubio nous a confirmé que l’expérience sur Switch sera aussi belle et enrichissante que sur les autres supports. « Nous avons reçu les kits de développement de la Switch en octobre dernier, ce qui signifie que nous avons eu moins de temps de nous familiariser avec la console. Mais nous avons des gens chez Tequila Works qui ont l’habitude de travailler sur du nouveau hardware et vous n’avez aucun souci à vous faire avec la version Nintendo Switch de RiME ». Quoiqu’il en soit, au moment de sa sortie, la Nintendo Switch sera sortie depuis deux mois et RiME fera finalement partie des premiers jeux third party qui pourrait bien convaincre les plus réticents si le résultat se montre aussi probant que sur PS4 et Xbox One. Toujours est-il qu’en nous baladant dans les locaux de Tequila Works, nous avons remarqué que les développeurs travaillaient principalement sur des Dev Kits PS4, sans doute la console qui a servi de master pour le développement.

Car RiMe est avant tout un jeu où l’on va devoir se creuser les méninges, avec des puzzles à résoudre, forçant le joueur à évoluer avec l’environnement et faire ainsi attention aux éléments qui l’entourent, un peu à l’image de ce qu’est The Last Guardian.
 

RiMEC’est d’ailleurs également sur la machine de Sony que nous avons pu découvrir le monde de RiMe qui semble se dérouler sur une île aux paysages nombreux et variés. Prenant en compte la vidéo de gameplay exclusive dont a bénéficié IGN le mois dernier, les développeurs de Tequila Works ont jugé plus pertinent de faire démarrer notre session de jeu au deuxième niveau, à un moment plus avancé de l’histoire, dans le but de nous familiariser avec le concept, le gameplay, mais surtout les énigmes du jeu. Car RiMe est avant tout un jeu où l’on va devoir se creuser les méninges, avec des puzzles à résoudre, forçant le joueur à évoluer avec l’environnement et faire ainsi attention aux éléments qui l’entourent, un peu à l’image de ce qu’est The Last Guardian. Ne vous attendez pas à des combats à l’épée ou des scènes d’action épiques, la production espagnole est davantage une ode à l’exploration qui passe par de nombreuses émotions, qu’elles soient visuelles ou sonores, mais toujours d’un point de vue très personnel. Il y a en effet très peu d’aides dans RiME, les développeurs souhaitant que le joueur vive son aventure de la même façon que le petit garçon découvre l’île – a première vue inhabitée – sur laquelle il a échouée. Pour ce faire, le jeu s’est débarrassé de tout le superflu narratif imposé par des scènes de dialogue qui pourrait alors induire en erreur l’expérience personnelle souhaitée par les concepteurs du jeu.

 

RiME RICHE
 

RiMEIci, tout se transmet dans le visuel, mais aussi dans le gameplay, histoire que la recherche de nos réponses se fasse le plus intimement possible, que l’aventure n’appartienne finalement qu’au joueur, à son propre ressenti, à ses affinités personnelles. Une sorte de voyage initiatique que nous allons partager avec ce jeune garçon dont on ne connaît pas le nom, juste le son de sa voix. Là encore, le mimétisme avec The Last Guardian est parfait, même s’il s’agit avant tout de pures coïncidences que de véritables inspirations. A vrai dire, nous avons eu très peur de ce choix imposé par les développeurs, de nous faire démarrer au beau milieu de nulle part, sans aucune aide dans le gameplay. Une expérience qui nous a en effet rappelé la démo pré-Tokyo Game Show 2016 qu’avait faite Sony pour The Last Guardian, générant frustration – et parfois colère – et causant par la suite de mauvais retours de la part de certains de nos confrères, déboussolés par les contrôles atypiques du jeu. Ce n’était évidemment pas le cas pour RiME, ce dernier jouissant d’une jouabilité nettement plus souple, moderne et surtout débarrassé de ce magnétisme dans les collisions, tout en jouissant cependant d’une palette d’animations aussi incroyables que le héros de The Last Guardian. Comme quoi…

D’ailleurs, contrairement au titre de Fumito Ueda où l’on peut rester coincé pendant plusieurs dizaines de minutes sur une énigme un brin trop casse-tête, RiME a fait le choix de faire intervenir un petit renard, véritable mascotte du jeu, qui va servir de guide – spirituel – pour aider le petit garçon...
 

RiMED’ailleurs, contrairement au titre de Fumito Ueda où l’on peut rester coincé pendant plusieurs dizaines de minutes sur une énigme un brin trop casse-tête, RiME a fait le choix de faire intervenir un petit renard, véritable mascotte du jeu, qui va servir de guide – spirituel – pour aider le petit garçon (et donc le joueur) à focaliser son attention sur un passage où un élément du décor qui nous aurait échappé. Une sorte d’aide subtile, en rien intrusive, qui peut éviter toute forme de frustration trop importante. A ce sujet, sachez que l’intervention du renard se fera uniquement sur les puzzles de la trame principale, les énigmes annexes, hors storyline, devront se résoudre par la seule force de vos neurones. Raúl Rubio a par ailleurs joué la transparence sur la durée de vie de son œuvre : entre 8 et 10 heures pour ceux qui feront l’aventure en ligne droite, une quinzaine d’heures de jeu pour ceux qui souhaitent dénicher tous les secrets et finir le jeu à 100%. Pas de multi, RiME était un jeu solo où l’émotion doit prendre le pas sur les joies du partage vidéoludique en ligne. Ça tombe bien, on est plutôt du même tonneau.


MAÎTRE RENARD

 

RiMESi notre jeune héros ne dispose que de sa tête pour braver les obstacles qui l’attendent, il pourra en revanche interagir largement avec le monde alentour. Courir, sauter, escalader, s’agripper, faire des roulades au sol, nager, plonger dans les profondeurs des abysses, ramasser des objets, cueillir des fruits, faire fuir les animaux, activer des leviers, déplacer des objets à première fois trop lourds pour lui, notre jeune gaillard n’est donc pas limité dans ses mouvements. Il peut même compter sur le son de sa voix, qui va aussi jouer un rôle prédominant dans la gameplay. Celle-ci est attribuée à la touche Triangle et selon la situation et l’action requise, elle n’aura pas le même impact. De manière générale, notre jeune garçon se mettra à hurler, permettant à des esprits se quitter leur enveloppe charnelle et partir vers d’autres points d’intérêt. Face à un puzzle retors, notre garçon se mettra alors à soupirer ; un soupir plein d’indices quant à la difficulté de l’énigme en question. Encore une fois, tout est fait dans RiME pour laisser un certain sens de la liberté, mais n’oubliant jamais qu’il s’agit aussi d’un jeu vidéo dans lequel il est nécessaire d’évoluer. Par ailleurs, pour ce qui est de la difficulté, les casse-têtes montent crescendo. Plutôt logique pour un jeu de cette trempe, mais il ne sera pas rare de buter plusieurs minutes sur un élément en particulier, par faute d’inattention la plupart du temps, le titre jouant énormément sur les environnements, les angles de caméra, la perspective, le son mais aussi le cycle jour-nuit. Bref, vous l’aurez compris, il va falloir faire preuve d’un brin de jugeote.
 

Mais les inspirations ne s’arrêtent pas là, RiME puisse aussi d’autres éléments du côté des films des studios Ghibli, notamment Princesse Mononoke ou bien encore le Voyage de Chihiro.


RiMES’il est évident que la difficulté d’un jeu tel que RiME est de savoir jongler avec l’équilibre des puzzles, en évitant la redondance par exemple d’un mécanisme qu’on aurait tendance à vouloir répéter, sachez que les développeurs ont bêta-tester le jeu pendant de nombreuses années pour garder un certain sens du rythme. « C’est la première fois que nous faisons tester le jeu à des personnes hors bêta-testeurs et c’était assez enrichissant de vous voir jouer tout à l’heure », nous confie Remy Chinchilla, Senior Producer et l’un des trois Français faisant partie du développement. « Certains puzzles qui nous paraissent simples à résoudre vous ont causé pas mal de souci, alors que d’autres plus compliqués ont été résolus en l’espace de quelques minutes. C’est la preuve qu’il n’y a pas de règles précises et prédéfinis sur un casse-tête. Tout est question de sensibilité personnelle. » S’il faudra attendre la sortie du jeu pour savoir si RiME a réussi à trouver le bon rythme et le bon équilibre entre énigmes, exploration et aventure, on a été en revanche très surpris de la variété que propose le jeu d’un chapitre à un autre. Si les deux premiers niveaux nous font évoluer dans un monde enchanteur, pleine de couleurs chatoyantes où il fait bon de découvrir cette île perdue au beau milieu de l’océan, le troisième stage casse ce côté idyllique pour nous plonger dans un univers plus sombre, où le danger, la menace et la mort rode à chaque seconde, et se traduit à l’écran par un énorme et inquiétant oiseau qui nous a rappelé le Song Bird de BioShock Infinite. Mais les inspirations ne s’arrêtent pas là, RiME puisse aussi d’autres éléments du côté des films des studios Ghibli, notamment Princesse Mononoke ou bien encore le Voyage de Chihiro. Des œuvres qui ont énormément marqué Raúl Rubio, CEO & Creative Director du studio Tequila Works, qui a fait aussi appel à ses rêves les plus fous pour accoucher de ce RiME dont on trépigne d’impatience de connaître la suite. Rendez-vous donc au mois de mai prochain, date à laquelle RiME devrait normalement impacter le monde du jeu vidéo de la plus belle des manières, si tout se passe bien...


Notre degré d’attente

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