Maxime CHAO : son Top 5 des meilleurs jeux de 2017


 

>>> MAXIME CHAO

>> RÉDAC' CHEF & HOMME-ORCHESTRE

 

JEUXACTU.COMAyé, dans quelques heures, 2017 ne sera plus qu’un vieux souvenir. Une année quelconque de plus pour certains, une année charnière qui vient de s’écouler pour d’autres. C’est d’ailleurs mon cas puisqu’en 2017, j’ai fêté mes 20 ans de carrière dans le journalisme de jeux vidéo. Vingt ans putain ! Deux-cents quarante mois précisément à tester des jeux vidéo, à aligner quantité de signes et à vous faire partager cette passion commune qui nous réunit tous. Mais avant d’atteindre le stade suprême de Rédac’ Chef, je suis passé par toutes les étapes possibles et inimaginables. Vérificateur d’astuces, spécialiste dans les soluces (une pensée à Alain Milly qui m’a mis le pied à l’étrier), simple rédacteur (à Ho Hutsumiya qui m’a fait confiance en me donnant mes premières piges en tant que testeur), Chef de Rubrique, puis enfin Rédacteur en Chef. Une fonction que j’ai endossée il y a maintenant un peu plus de 11 ans pour reprendre les rênes de JEUXACTU et que je chéris chaque jour en me rendant au taff. J’ai l’impression que c’était hier. Le temps file et ne s’arrête jamais, et la paternité ne fait qu’accentuer ce sentiment que la vie sur Terre est plus courte qu’on l’imagine. La perte des êtres les plus chers nous rappelle aussi combien tout peut basculer rapidement… La tête souvent dans le guidon, on oublie parfois qu’on exerce l’un des plus chouettes métiers au monde, nous permettant de découvrir chaque jour des jeux nouveaux, de voyager aux quatre coins du monde, de rencontrer des développeurs passionnants, mais surtout de faire ce qui nous plaît. Et c’est sans doute cela qui est le plus important à mes yeux.


JEUXACTU.COMOutre l’année de mes 20 ans de carrière dans le JV, 2017 fut aussi l’occasion de fêter 15 ans de collaboration, et d’une certaine amitié aussi, avec cette canaille de Laurely Birba, mon fidèle bras droit sans qui JEUXACTU ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Je me rappelle la première fois où les frères Morcos (Newtechnix – JeuxFrance – Ketchapp Games) me l’avaient présenté lors d’une soirée Ubisoft en 2002. J’avais déjà lu quelques-uns de ses papiers (notamment son fameux test de F-Zero GX dans lequel il avait intégré un tableau Excel – le fou !), mais en lui serrant la pince, je me suis fait la réflexion que le personnage était en total décalage avec sa plume. La fusion parfaite entre le Renoi des cités (il s’habillait comme un sac à l’époque) et Baudelaire (je grossis le trait bien évidemment). Malgré tout, un lien s’est tissé rapidement, et lorsque Mixicom m’a demandé de faire de JEUXACTU l’un des sites JV majeurs du web français, j’ai aussitôt pensé à lui. On a depuis fait les 400 coups ensemble, rigolé à gorge déployée, enchaîné les vannes et les punchlines, réalisé des sketchs moisis (mais désormais cultes), on s’est toujours soutenu, même si souvent je suis bien obligé de zigzaguer entre ses mythos, toujours plus gros les uns que les autres. Avec le temps, j’ai appris à déceler ses "tosaures" (abréviation de mythosaures – une private joke) même les plus subtiles. Mais que voulez-vous, quand on est prêt à vous faire gober un changement de pneu sur une route de campagne avec costard blanc impeccable et changer l’identité de son frère juste pour le fun (passer d’Aurélien à Didier, c’est quelque chose…), mieux vaut se blinder face à ses SMS impromptus du matin. Et preuve que ce mec est le roi de l’entourloupe : avec 23 tests à son actif en 2017, il n’a même pas été fichu de vous proposer un Top cette année. Jusqu’au bout, il nous la fera à l'envers lawis…

Laurely et moi-même lors d'une soirée karaoké dans le quartier de Ikebukuro à Tokyo (2009)


2017 marque aussi notre deuxième année au sein de Webedia, dans les quartiers huppés de Levallois-Perret. J’avais déjà glissé quelques mots – positifs – l’an passé sur l’entreprise qui nous a rachetés en septembre 2015, et si l'intégration au sein de ce mastodonte se passe tranquillement, posément, tout n’a pas été rose en interne pour la team JA cette année. Des coupes dans le budget (ouais, comme ça, sans prévenir), la multiplication de projets pour exister, l’impression de ne pas être toujours (jamais ?) entendu, il y a parfois des incompréhensions alors que le site ne s’est jamais aussi bien porté en termes d’audience. J’ai toujours défendu la polyvalence dans notre métier, le fait qu’être capable de faire plusieurs choses à la fois ne peut qu’être bénéfique sur un CV, mais endosser plusieurs casquettes au quotidien, sans relâche génère aussi de la frustration. C’est aussi pour cette raison que j’ai envie de partager quelques chiffres avec vous, et en profiter pour féliciter cette toute petite équipe toujours aussi motivée et surtout aussi soudée (avec une pensée également pour Fabien Waxin qui gère notre chaîne YouTube comme un chef). Merci les gars. Vraiment.

JEUXACTU, le site : 1.4 million de visiteurs uniques par mois (hors portail) – Novembre 2017 (source : Google Analytics)

JEUXACTU sur YouTube : 341 000 abonnés – 11 millions de vues par mois

JEUXACTU sur Facebook : 222 000 abonnés – 6 millions de KPI par mois (trafic 100% organique)

JEUXACTU sur Twitter : 88 700 followers – 1,3 million de vues par mois

 

Côté jeux vidéo, 2017 aura-t-elle été une année plus riche et plus faste que 2016 ? Question particulièrement difficile quand on se remémore un peu toutes les sorties qu’il y a eu l’an passé, notamment du côté de la VR (trois casques la même année tout de même !) et quelques œuvres marquantes telles que Uncharted 4 et The Last Guardian pour ne citer que ces deux-là.  Sans oublier bien sûr la PS4 Pro qui est venue chambouler le cycle de vie des consoles de salon. En vrai, 2016 aura été avant tout l’année où Sony s’est fait remarquer sur un marché qui avait un peu de mal à se renouveler ; qu’on adhère ou pas à ces changements majeurs de notre industrie. 2017 n’a donc fait que perpétuer cette mutation, avec entre autres la sortie de la Xbox One X, qui prouve l’appétit des constructeurs pour ces machines de milieu de génération. Plus de puissance pour des jeux toujours plus gourmands. Sur le papier, c’est alléchant. Dans la réalité, le gap technique n’est pas si monstrueux, surtout si les studios ne participent pas à l’amélioration de leurs jeux, ce qui n’est évidemment pas toujours le cas, les comparatifs de nos confrères-experts de Digital Foundry le prouvant régulièrement.

Nintendo Switch

D’un autre côté, si on se plaint que ce gain de puissance ne soit finalement pas si époustouflant que prévu, on aimerait que du côté de Nintendo, on se décide enfin à chopper le train technologique qui s’est mis en marche il y a bien longtemps. Le constructeur japonais a certes surpris le monde entier en faisant de sa Nintendo Switch la console la plus demandée de 2017, il n’en demeure pas moins que son manque de puissance se traduit à l’écran par des insuffisances techniques qui gâchent un peu l’expérience, ou du moins l’immersion. Avec des jeux ambitieux tels que Zelda Breath of the Wild, Super Mario Odyssey ou bien encore Xenoblade Chronicles 2, la Switch est sans nul doute la machine qui nécessite une mise à jour hardware le plus rapidement possible. Quoiqu’il en soit, 2017 restera pour moi l’année des prises de risques sur le plan artistique et mon Top 5 en est la représentation parfaite. Je vous explique d’ailleurs en détails le choix de chacun de ces jeux.

 

1/ THE LEGEND OF ZELDA : BREATH OF THE WILD (Nintendo Switch)

The Legend of Zelda : Breath of the WildAvec plus de 320 heures au compteur (dont la moitié à chercher les noix Korogu – 722 au moment où j’écris ces lignes), Zelda Breath of the Wild est sans conteste le titre auquel j’ai le plus joué (et par conséquence accroché) cette année. Qui l’eût cru sans dec’ ? Pas moi en tout cas, mes premières impressions sur le jeu lors des différents salons où il avait été présenté ont été pour le moins refroidies par des démos maladroites. Même lors du test, les débuts avaient été difficiles, notamment les trois premières heures sur le Plateau du Prélude où je me suis fait chier comme un rat mort, contemplant le manque de puissance évident de la Nintendo Switch, qui avait du mal à faire tourner son premier open world ambitieux. Frame-rate dans les choux, clipping et popping honteux, textures floues et baveuses, univers vide, sans vie, j’étais parti pour défoncer le jeu comme jamais, jusqu’au moment où la magie a opéré. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’une série est prête à revoir ses fondamentaux de fond en comble. Monde ouvert totalement organique, une approche moins dirigiste, plus RPG, un challenge redoutable avec des combats plus stratégiques grâce à ces armes qui ne sont plus éternelles, une DA fantastique, une bande-son juste qui jongle parfaitement entre délicatesse et moments épiques (avec en prime des morceaux à l’accordéon qui donnent des frissons !), la série Zelda a tellement redéfini le jeu vidéo qu’il est devenu aujourd’hui un cas d’école. Plus que de la magie en vrai, de la pure sorcellerie ! Il y a définitivement un avant et un après Breath of the Wild.

 

2/ HORIZON ZERO DAWN (PS4 Pro)

Horizon : Zero DawnOn a beaucoup parlé de la date du 27 octobre 2017, jour où sont sortis simultanément Assassin’s Creed Origins, Super Mario Odyssey et Wolfenstein 2, mais on a tendance à oublier que plus tôt dans l’année, Horizon Zero Dawn et Zelda Breath of the Wild ont été commercialisés à 2 jours d’intervalle, le 1er mars pour le premier, le 3 mars pour le second. Deux jeux d’envergure. Deux jeux majeurs. Deux open world majestueux. Si celui de Breath of the Wild est le plus organique de tous, le monde de Horizon Zero Dawn est sans nul doute celui qui affiche le plus de détails (avec une générosité incroyable) et propose la réalisation la plus époustouflante de l’année, surtout si vous avez la possibilité d’y jouer sur PS4 Pro avec le HDR d’activé. Claque rétinienne assurée ! Et puis il y a aussi cet univers atypique qui mélange à la perfection âge préhistorique et faune robotisée, avec pour chaque créature une prouesse artistique comme nulle part ailleurs. Irréprochable dans sa technique, Horizon est aussi une valeur sûre quand il est question d’évoquer le gameplay. Les mécaniques sont archi huilées, les possibilités sont nombreuses, variées et surtout la narration m’a tenu en haleine pendant les 20h de jeu qui m’ont été nécessaires pour comprendre enfin pourquoi la Terre a été dépeuplée de tous ses animaux. Signé Guerrilla Games, Horizon Zero Dawn cristallise à la fois l’envie d’un studio de créer une nouvelle IP, tout en se fixant des ambitions de dingue (5/6 ans de développement, c’est un pari hautement risqué financièrement parlant). Le résultat fut brillant, le succès critique comme commercial présent, on a affaire à une belle success story.

 

3/ HELLBLADE : SENUA'S SACRIFICE (PS4 Pro)

Hellblade : Senua s SacrificeEn parlant de prise de risque, s’il y a bien un studio qui a posé ses couilles sur la table, c’est bien Ninja Theory. Après avoir travaillé avec les plus grands éditeurs (Sony Interactive Entertainment avec Heavenly Sword, Bandai Namco Entertainment avec Enslaved, Capcom avec DmC), la firme anglaise a décidé de tenter l’aventure seule en développant et produisant dans son intégralité son nouveau projet, qui m’a littéralement séduit dès sa première vidéo promotionnelle. Un jeu que j’attendais tout particulièrement, de par ses graphismes somptueux, son ambiance de dingue et son héroïne au caractère psychologique dérangé. Sorti en plein mois d’août alors que j’étais en train de me dorer la pilule sur les bords du lac d’Annecy, Hellblade a finalement atterri dans les mains de Fabien qui s’est chargé de le tester. Son 18/20 – amplement mérité – m’a donné encore plus envie de découvrir ce jeu pas comme les autres. En raison d’un planning chargé et d’un rythme effréné, il aura fallu que j’attende ces vacances de Noël pour que je puisse enfin partager la folie psychotique de Senua. L’expérience fut folle, la claque magistrale, le pari réussi. Ninja Theory, sachez que vous avez aujourd’hui tout mon respect.

 

4/ RiME (PS4)

RiMEMalheureusement peu représenté, le jeu vidéo espagnol est parvenu en 2017 à se faire remarquer de la plus belle des manières avec RiME. Initialement prévu en exclusivité sur PS4, ce jeu d’aventure a finalement préféré jouer la sécurité avec une sortie multi-plateforme, qui s’est d’ailleurs fait chahuter dans sa version Nintendo Switch, portée avec difficulté. Mais qu’importe, c’est sur PS4 que j’ai découvert et testé cette petite pépite indé. Alors oui c’est vrai que RiME s’inspire pas mal d’œuvres déjà existantes, notamment les jeux de Fumito Ueda (ICO, The Last Guardian), ceux de thatgamecompany (Journey), la série Zelda ou bien encore les productions du studio Ghibli. Mais le titre de Tequila Works réussit tout de même à imposer sa propre personnalité, avec une histoire dont le dénouement inattendu a créé un véritable choc émotionnel chez moi. Une fin bouleversante dont je ne m’y attendais absolument pas et qui restera à graver pour mal de temps dans mon cœur de jeune papa. Au-delà d’une histoire attachante, RiME a su aussi me séduire dans sa réalisation, sobre, épurée et pleine de charme, dans son gameplay plutôt bien équilibré et cette bande-son magique signée David Garcia Diaz. Et dire que je ne l’ai pas encore dans sa version physique. Ça ne saurait tarder…

 

5/ RESIDENT EVIL VII (PS4, PS VR)

Resident Evil VIIIl fut l’un des tous premiers jeux de 2017 à marquer l’année de son empreinte indélébile avec sa sortie fixée au 24 janvier dernier. Il est aussi un autre exemple que la prise de risque est payante, quitte à repomper un peu le voisin euthanasié suite à des différends d’ordre moral et financier (Kojima, Konami, si vous me lisez…). A l’image de Nintendo avec Zelda Breath of the Wild, Capcom a su trouver les bonnes idées pour redéfinir les codes d’une série qui n’était plus l’ombre d’elle-même avec ses approches différentes, ses spin-off souvent ratés et ses remakes complètement OSEF. Une vue subjective, une histoire totalement nouvelle, un retour à l’horreur dans sa forme la plus malsaine et revoilà Resident Evil encensé à nouveau par la critique et les joueurs, qui n’avaient pas vécu pareille expérience angoissante depuis une belle décennie. Mieux, Resident Evil VII, c’est aussi l’un des plus grands porte-étendards de la VR, avec une expérience sans commune mesure, le jeu étant jouable avec le PlayStation VR dans son intégralité. Parce que ce Top 5 de fin d’année est aussi l’occasion d’avouer quelques faiblesses, je confesse sans honte aucune ne pas avoir eu le courage de faire le jeu en réalité virtuelle. La flippe était trop intense et mon cœur n’aurait pas tenu…

LES JEUX DE 2018 QUE J'EN PEUX PLUS D'ATTENDRE

- GOD OF WAR

- Red Dead Redemption 2
- Dragon Ball FighterZ

- Days Gone

- Detroit : Become Human
- Ori and the Will of the Wisps

 

COUP DE MOU

LA RÉALITÉ VIRTUELLE QUI S'ESSOUFFLE DÉJÀ ?

Si Resident Evil VII est de loin le projet le plus abouti en VR, il est aussi le seul et unique jeu à proposer une expérience aussi maîtrisée. Car un an après la sortie des casques HTC Vive, Oculus Rift et PlayStation VR, le bilan du jeu vidéo en réalité virtuelle n’est pas des plus réjouissants. Alors certes, Sony est parvenu à vendre 2 millions d’exemplaires de son casque, mais il va falloir encore attendre un peu avant que le grand public ne succombe à la techno, freinée sans nul doute par son matos filaire encombrant et son prix souvent trop rebutant. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Sony a multiplié les offres commerciales autour de son PlayStation VR pendant le Black Friday et les fêtes de Noël, afin d’inciter les joueurs à consommer de la réalité virtuelle en masse. Et même s’il est vrai que le soufflé est retombé, il faut se montrer encore patient et laisser le temps aux studios de revenir avec de meilleures idées, mieux adaptées à la VR et avec des temps de développement plus longs pour que la qualité et le contenu soient au rendez-vous. Qu’on le veuille ou non, qu’on y croit ou pas, le futur du jeu vidéo passera aussi par la réalité virtuelle, ce deuxième monde parallèle étant toujours aussi prometteur et une chouette alternative à notre monde réel parfois moribond. J’en profite quand même pour me confesser : avant l’arrivée des cousins éloignés pendant Noël, cela faisait bien 7 mois que mon casque prenait la poussière dans un coin reculé de mon salon. Ouais, c’est moche, je le sais.
Oculus VR


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