2015 : le Top 5 de Fabien Pellegrini

>>> FABIEN PELLEGRINI

>> PIGISTE SA WAT DI KHRAP

Chaque année la production vidéoludique explose un peu plus, le catalogue Steam se gorge de nouveautés, et ma liste de jeux à terminer s'allonge inexorablement. Si la vivacité du marché est plutôt louable dans l'absolu, les joueurs seraient tout de même gagnants si certains éditeurs et développeurs mettaient la pédale douce. A-t-on vraiment besoin d'un Call of Duty et d'un Assassin's Creed chaque année alors qu'il nous reste tant d'autres jeux à découvrir ? Est-il vraiment nécessaire que les indés nous ressortent toutes les semaines un énième jeu 2D pixelisé inspiré du "bon vieux temps" alors que les émulateurs permettent déjà de profiter des pépites de l'époque ? Est-il vraiment souhaitable que les jeux sur téléphones et tablettes se comptent d'ores et déjà par dizaine de milliers ? Vivement qu'on invente l'immortalité, afin que les joueurs puissent enfin terminer toute leur ludothèque...

1) THE WITCHER 3 : WILD HUNT (PC)

Bien meilleur que Fallout 4 (critiquable sur bien des points…), The Witcher est certainement l'open world le plus impressionnant de 2015. Visuellement magnifique, il n'en oublie pas d'être un vrai jeu de rôles et propose des quêtes toujours pertinentes et bien écrites. En sus de ses qualités intrinsèques, le jeu bénéficie de la sympathique politique éditoriale de l'éditeur/développeur CD Projekt, qui bannit les médiocres DLC payants, offre de nombreux contenus téléchargeables gratuits, et propose de vraies extensions à l'ancienne. Du coup, c'est avec une impatience encore plus grande qu'auparavant qu'on attend le prometteur Cyberpunk 2077. Futur jeu de l'année 2016 ?

 

2) SOMA (PC)

A mi-chemin entre BioShock et Dead Space pour l'univers, et proche de Penumbra et Amnesia en ce qui concerne le gameplay, SOMA est en réalité une aventure qui ne manque clairement pas de personnalité. Le mérite en revient à une histoire passionnante, qui soulève des questionnements sur des sujets aussi importants que le transhumanisme et la possibilité de transférer un esprit humain dans un système informatique. Des thèmes de science-fiction qui deviennent chaque jour un peu plus d'actualité, et auxquels certains d'entre nous pourraient bien être confrontés de leur vivant. En attendant, on se contentera de jouer et rejouer à SOMA, qui vaut clairement le détour !

 

3) INVISIBLE, INC. (PC)

Avec Mark of the Ninja, les développeurs du studio Klei Entertainment nous avaient déjà prouvé qu'il était possible de faire de l'infiltration autrement (c'est à dire en 2D plutôt qu'avec une vue à la troisième personne). Avec Invisible Inc., ils continuent à ne rien faire comme tout le monde, puisqu'ils nous proposent cette fois de la 3D isométrique et, surtout, un gameplay au tour par tour. Loin d'être indigeste, cette recette fonctionne parfaitement bien et renouvelle agréablement le genre de l'infiltration. Et vu que le jeu ne coûte que 20 euros, on lui pardonne même de proposer un DLC payant (Contingency Plan, 5 euros) depuis le mois de novembre.

 

4) TALES FROM THE BORDERLANDS (PC)

Le studio Telltale Games étant particulièrement prolifique ces derniers temps, et Borderlands étant exclusivement orienté vers l'action et le loot, on pouvait légitimement craindre que Tales from the Borderlands ne soit pas à la hauteur de The Walking Dead ou The Wolf Among US. Et pourtant, il s'agit au final d'un des meilleurs Telltale, loin devant Game of Thrones par exemple. On retrouve avec plaisir l'univers déjanté et les graphismes cel-shading de Borderlands, ainsi que les dialogues humoristiques et les choix cornéliens qui sont la marque du studio californien. Il n'y a donc aucune raison de passer à côté de cette première saison, dont on espère qu'une suite sera bientôt annoncée.


 

5) PRISON ARCHITECT (PC)

Un jeu de gestion de prison, ça ne prête a priori pas trop à l'enthousiasme. Mais voilà, Prison Architect est développé par Introversion Software, déjà à l'origine de Uplink, Darwinia ou encore Defcon. Et ça change tout ! D'abord déroutants, les graphismes finissent par révéler leur efficacité et leur lisibilité, tandis que les mécaniques de gameplay s'avèrent à la fois riches et plaisantes. Ajoutez à cela une campagne bien ficelée, un vaste mode bac à sable, un suivi exemplaire de la part des développeurs, ainsi qu'un prix raisonnable, et vous obtenez au final un jeu de gestion particulièrement recommandable.